Nymphes d'argent. PV Break

Le jour s'était retiré. Les arbres, les bancs, les maisons avaient été recouverts d'un voile noire mystique que venait troubler la clarté de la lune, dont les rayons folâtraient avec le blanc manteau étincelant de l'hiver. De ces unions naissaient de taquines étincelles, qui déchiraient les ténèbres envahissantes. Combat éternel de la lumière et de l'obscurité, pourtant complémentaires.

Et, ignorant ces batailles splendides, le froid puissant gagnait les rues, s'étendait inexorablement, allié du vent qui sifflait rageusement, frappant les arbres de sa rage inextinguible.

Perchée sur une haute branche du séquoia, elle écoutait. Elle écoutait le murmure redoutable du grand froid, les longues vociférations du vent, le tapage surexcité des petites étincelles, le grondement sourd de la nuit.

Elle devait être l'une des seules âmes qui s'étaient risquées au dehors au milieu de toute cette furie. Peut-être la seule. Ses bras nus tenaient fermement les branches enneigées de l'arbre. Elle était à son sommet.

Son regard embrassa les paysages solitaires qui s'offraient à elle. Les rues tourmentées par l'hiver. Au loin, la plage, ensevelie sous les flocons. Et il lui venait à l'oreille le chant incessant des vagues qui venaient de loin pour s'y briser. Mais n'était-ce pas le destin commun à tout être vivant ?

Elle ne se lassait pas de ses contemplations. Son esprit s'emplissait de réminiscences qui provoquaient en elle une douce mélancolie.
La mélancolie, était-ce le bonheur d'être triste ?

Finalement, elle se laissa choir et retomba sur la branche d'en dessous. Alors, acrobate exceptionnelle, elle exécuta maintes figures étourdissantes, de branches en branches, plus rapide qu'un écureuil. Lorsqu'elle put enfin poser les pieds sur terre, sa tête tournait un peu, mais elle s'était accoutumée à ces descentes brusques et risquées.

Une belle bête au pelage enflammé accourut. Elle fixa ses prunelles émeraudes sur le noble animal et caressa son immense poitrail. Sur son dos, un dragon bleu possédant la forme d'un serpent l'observait. Elle lui adressa un sourire.

Vint alors les rejoindre une panthère majestueuse. Ses mouvements étaient empreints d'une souplesse, d'une grâce formidables, et ses muscles roulaient sous sa fourrure bleue et soyeuse. Son regard possédait quelque chose de mystique. Et sa violette crinière ondulait au vent.

Un silence délicieux, plus réconfortant que toutes les paroles affectueuses, s'installa entre eux quatre. Qu'y avait-il à dire ? Ils s'aimaient. Ils le savaient.

La noble panthère eut un mouvement de tête presque imperceptible. Tous le suivirent. Quoi, ou qui venait troubler leur silence ?

Ils allaient le savoir. Erylis se retourna, scrutant la pénombre.

Sujet: Re: Nymphes d'argent. PV Break Sam 26 Jan 2013 - 11:48

Encore de la neige. Non pas que cela me déplaise, bien sur, mais ça doit être lassant, à force. Produire des flocons de cristal, toujours et encore, inlassablement. N’empêche, quelle beauté pure que celle du tapis blanc grandissant. Une beauté irremplaçable. Qui n’avait d’ailleurs pas l’air de déplaire à mon petit Tarsal. Il se contentait de sautiller silencieusement à mes cotés, ses petites empreintes rondes et régulières s’ajoutant aux miennes. La beauté est si simple qu’elle en devient effrayante.

Je regardais les ombres marines recouvrir progressivement les bâtiments enivrants, et ne pensais pas à grand chose, en vérité. Sauf si la « philosophie de l’hiver » compte. Mais je ne pense pas. Tant pis. Enfin, c’était une soirée de tout ce qu’il y a de plus agréable, le goût à la fois acide et sucré de la mélancolie m’emplissait la bouche. Je poussai un soupir de contentement. Vraiment, ce début de nuit était paisible à souhait.

Le vent agitait la pointe des arbres dénués de feuilles. Les arbres nus, tous alignés, avec chacun l’air d’un doyen très sage. Lumière et obscurité se confondaient, à présent. On aurait presque pu ouïr les coups entrechoqués de grincements métalliques que leur épées dégageaient. Si elles avaient croisé le fer, bien évidemment. Cette délicate amibiance me rappelait un poème. Celui d’Alice de l’autre coté du miroir. Ce poème que j’avais apris il y a bien longtemps. Du vivant de ma précieuse mère.

’Twas brillig, and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe;
All mimsy were the borogoves,
And the mome raths outgrabe.

“Beware the Jabberwock, my son!
The jaws that bite, the claws that catch!
Beware the Jubjub bird, and shun
The frumious Bandersnatch!”

He took his vorpal sword in hand:
Long time the manxome foe he sought—
So rested he by the Tumtum tree,
And stood awhile in thought.

Ce poème insignifiant qu’elle m’avait tant conté pendant mon enfance, ce digne écrit merveilleusement sans signification. Cette illogique me plait tant. Comme la métaphore d’une métaphore. Métaphore que je décrirais comme « Symétrie incertaine renvoyant une image significative et légèrement différente de l’originale »

Moi et mes métaphores relativement foireuses, de toute façons…
Enfin tant pis, après tout. Je suis parti du combat de l’obscurité et de la lumière, puis je réussit à en arriver là. À essuyer mes yeux qui s’emplissent de larmes en repensant au temps ou j’avait encore des parents. Mais la fatalité est comme ça. Sournoise, rusée, elle cherche le meilleur moyen de vous surprendre pour vous faire souffrir atrocement. Je voudrais oublier, oublier tout mon passé. Une page blanche. Blanche comme la neige.

Neige, emplis moi. Introduis toi dans mon cerveau inutile. Efface tout, gomme tout. Dis à la fatalité de disparaître. Ne me laisse que cette idée en tête.
Mais vaincre la fatalité, ce serait la fixer sans ciller. Lui faire face, le regard inexpressif. C’est comme attraper les étoiles. À trop vouloir réaliser ses rêves, l’homme finira par les détruire. Ou par s’auto détruire. Un bruit presque inaudible me fait détourner la tête. Je regarde autour de moi, puis baisse le regard. Je soupire… Gil n’a pas trouvé mieux à faire que d’essayer d’attraper un papillon de nuit, et, fidèle à lui-même, de foncer dans un arbre.
Je m’approche de lui, essayant de ne pas sourire. Décidément, ce n’est pas mon ami pour rien. Même habileté que moi. Même « douétitude ». Et le même éclat de rire qui nous prends en cet instant. Il n’est pas blessé. Vraiment perfect.

Et puis je la vois. Une jeune fille. Je la distingue à peine dans l’obscurité, mais je perçois qu’elle m’observe. Étrange… Peu d’habitants prennent la peine de sortir en ces temps glacials. Surtout à une heure pareille. Mon côté asocial me dissuadait d’aller faire connaissance, il ne fallait pas exagérer non plus, Mais… Pour une raison qui m’échappe, cette gamine m’intrigue. Je voudrais tout savoir sur elle. Moi qui ne suis pas curieux pour un sou, habituellement… De plus en plus étrange…

(J'espère que ça te conviendra. Et je suis vraiment vraiment désolée pour tout le temps que j'ai mis à répondre.)

Sujet: Re: Nymphes d'argent. PV Break Sam 26 Jan 2013 - 15:33

Brusque apparition dans la nuit, voile déchiré par des milliers de pensées frémissantes. Prunelle brillant d'une flamme vorace, la curiosité. Et l'autre ? Dissimulée. Masquée. Reniée. Quel mystère voilaient ces mèches sombres, sinistres rideaux ? Les yeux sont les fenêtres de l'âme. Cette âme fuyait les regards.

Erylis garda le silence. Tous quatre gardèrent le silence. L'âme était curieuse. Elle pouvait en devenir dangereuse. Erylis ne pouvait briser le mystère qui entourait ses origines. Jamais elle ne le pourrait. Ryla Verne, spectre de son imagination, flotterait toujours autour d'elle, telle son ombre. L'intensité de ses prunelles émeraudes disparut. L'intelligence en fut atténuée. Erylis s'était masquée, elle aussi. Ryla Verne s'imprimait sur ses traits superbes, gardienne de son identité.

Elle ne savait pas s'il devinerait. S'il percevrait le subterfuge. Qu'importe, elle se permettait une tentative. Mais il avait assisté à la métamorphose. Un regard échangé avec Suicune décida la jeune femme. Tenter était inutile. Il ne se laisserait pas duper. Le masque qu'elle portait disparut alors, son regard acéré se fixa sur l'adolescent. Elle avait repoussé le spectre de Ryla, pourtant, elle ne dévoilerait rien de plus. Il en voyait déjà assez. Ryla Verne resterait son nom, un nom sans histoire, joli et banal.

Lui aussi, visiblement, avait quelque chose à cacher. Son regard était incomplet. Sa seconde prunelle se refusait aux curiosités

Pour toi, je serai Ryla.

Déclara catégoriquement Erylis. L'adolescent savait qu'elle lui offrait une fausse identité. Elle en était consciente. Et elle lui imposait un mur auquel se heurtait sa curiosité. Erylis d'Emeraude n'existerai pas pour lui. Il n'entendrai pas ce nom illustre. Lui comme tous les autres.

Jilano et Sayanel se rapprochèrent d'Erylis. Ils fixèrent le jeune garçon, puis leurs regards glissèrent sur le Tarsal qui l'accompagnait. Était-il heureux aux côtés cet humain ? C'était la question que leurs yeux posaient, une façon de connaître la nature de l'humain, de prendre conscience du danger ou de pouvoir se rasséréner. Erylis les enveloppa d'un regard affectueux et bienveillant. Eux et Suicune étaient les seuls êtres sur qui elle pouvait compter, les seuls êtres à qui elle faisait aveuglément confiance. Elle se souvint de ses années de jeune princesse. La vie était belle, en ce temps là. Elle ne connaissait pas la convoitise et le vice des humains. Ils vivaient dans un royaume idyllique. À présent, elle s'était endurcie, elle connaissait le monde. C'était peut-être mieux. Voilà pourquoi ses parents, feu les monarques du Royaume d'Emeraude, envoyaient la jeunesse en voyage initiatique, hors de leur paradis. Pour éviter d'en faire de jeunes gens ignorants, habitués à leurs semblables dénués de vice. Pour les former.

Erylis évita de penser plus que cela à ses parents. Elle était orpheline, il fallait s'y faire.

L’air mystérieux du crépuscule m’a toujours procuré une sensation de liberté, et une euphorie particulière. Euphorie accentuée par les flocons blancs accumulés en tas au sol. Une beauté aussi pure qu’effrayante. Et cette personne, belle, délicate, aux contours fins. L’expression du visage de la jeune fille ne tarda pas à s’effacer. Quelque chose se forma s’imprima dans ses trais fins. L’étrangeté mystique de la scène me plaisait. La lueur d’intelligence qui habitait auparavant ses pupilles émeraude disparut subitement. Cela ne pouvait être naturel. Cette mystérieuse personne aiguisait ma curiosité.

Non d’un cookie. L’autre restait parfaitement paisible, aux limites de l’inexpressif. Quelle atypie. Je ne pourrai exprimer ce que je vis. Comment une telle personne pouvait-elle se mouvoir avec tant de grâce. On aurait presque dit une des danseuses classiques que j’avais vu un jour. Ses yeux me toisaient. Je sentais du plus profond de mon âme qu’elle s’interrogeait. Apparemment autant que moi concernant sa personne.

-« Pour toi, je serai Ryla »

Formulation des plus étranges. Formulation qui ne m’étonna pas plus que ça. Un oreo serait tombé du ciel, mes parents auraient refait surface que je n’aurais pas tenté de sortir de ce rêve. Si c’est un rêve. Je sentis comme un râle glacé, qui me fit frissonner. Non pas que j’eus froid. Mais tout ça ne me rassurais pas vraiment. Je ne suis qu’une lopette.

Je me sentais toisé, toisé par deux pauvres pokémons. Mais cela suffit à m’effrayer légèrement. Quelle était cette apparition, qui pouvait dénuer son apparence d’intelligence. Intelligence qu’elle respirait, d’ailleurs. Une créature du diable ?

Impossible. Une telle pureté ne pouvait pas venir des enfers. Et depuis quand les enfers existent, d’ailleurs ? Je m’emballe. L’échec et mat me guette.

-« En ce cas, je serai Elliot »

Pourquoi Elliot ? Je n’en savais pas grand-chose. Tant pis. Cette jeune créature ne pouvait m’avoir dit son nom. Un pseudonyme, sûrement. Quel risque pouvait elle courir. Je ne préfère pas le savoir. Je voudrais me retirer sous terre, juste disparaître. Et voilà Gil qui part en cavale. Qui sautille, et se stationne devant les jambes de madame. Un jour, dans une autre vie, je lui apprendrais à se tenir correctement. Un jour….

(Je suis vraiment désolée, je n'arrivais pas à écrire donc j'ai fait ce que j'ai pu. Mème si c'est court et tout foireux)

» Une rencontre sur la plage [PV : Break]
» Break poste enfin sa présentation :3