Pokémon Life Forum RPG de Pokémon Free.
Incarnez un Pokémon (ou un humain) vivant sur la magnifique île de Seikan (ou de Yokuba) !
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| | Quelques One-Shots ... | |
| | Auteur | Message |
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Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Quelques One-Shots ... Mer 8 Mai 2013 - 12:18 | |
| Hello !
Je regrouperais ici quelques One-Shots qu'il m'arrive d'écrire occasionnellement. Cela concerne un large panel de choses, et peut aussi bien aller de la fiction basique sur un manga (pas forcément Pokémon évidemment) à un écrit qui n'a strictement rien à voir avec.
Je commence avec le premier, un One-Shot concernant le célèbre manga, Bleach. Si vous ne connaissez pas ... je vous conseille. Sinon, bonne lecture - et je suis évidemment ouvert aux critiques parce que je ne suis pas du tout imbu de ma personne (hem) - et bonne journée aussi. Et puis bon, je vais m'arrêter là.
Par un jour enneigé ...
L'hiver. Etait-il possible de le considérer comme un "beau temps" ? Sans doute. La neige tombait sur le Sereitei de manière abondante. Même à la Soul Society, la neige avait cet effet - pendant un temps seulement - de procurer de la joie. Beaucoup de monde sortait s'amuser dehors. Il faut dire que malgré leurs devoirs de Shinigamis, les personnes du Sereitei n'étaient pas pour autant dénués de sentiments, bien au contraire. Pourtant, certains n'en faisaient qu'à leurs têtes, et préféraient rester dans les locaux des Divisions. C'était le cas, pour le Capitaine de la Dixième Division, Toshiro Hitsugaya. Ce dernier était véritablement ... un nain. 1 mètre 33 tout juste, mais cette taille n'était en rien significative de sa personnalité ou de ses qualités, bien au contraire. Même si cette dernière lui a valu des moqueries courantes, et même de sa Lieutenante, la pulpeuse Rangiku Matsumoto.
- Capitaiiiiiiine ! se plaint la demoiselle, aux formes généreuses. Qu'est-ce qu'on attend pour sortir avec tout le monde ?
- La ferme ! grogna le jeune homme aux cheveux argentés, quelque peu irrité par les lamentations de sa subordonnée. Cela faisait quelques minutes que ça durait maintenant. Je te l'ai déjà dit : si tu veux y aller, alors vas-y. Moi je travaille, c'est tout. conclut-il.
Rangiku prit un visage dépitée et s'installa sur le canapé en face du bureau de son Capitaine. Pourquoi est-ce qu'il ne voulait jamais sortir ? En plus, il neige. Et son Zanpakutô était un sabre de glace pourtant, Hyorinmaru ... tss ! La jeune femme aux yeux argentés s'adossa sur le canapé et poussa un long soupir, en regardant le plafond. Ses yeux se fermèrent lentement, tandis que le bruit des feuilles que remplissaient le Capitaine Hitsugaya la maintenant un instant dans le monde réel. Un léger silence s'installa enfin. Tout cela du point de vue du Capitaine, évidemment. A son tour, il soupira. Mais pas pour les mêmes raisons que sa Lieutenante. Non, ce qui l'ennuyait fortement, c'était les rapports qu'il avait en face de lui. Les mauvaises langues diraient que le tas de feuille le dépasserait même en taille. Rien qu'à cette pensée, Toshiro Hitsugaya s'énerva tout seul en lisant les rapports de ses officiers. Son regard bleu se porta alors sur la jeune femme en face de lui. Cette dernière semblait bien contrariée. Juste pour ça ? Parce qu'il ne voulait pas sortir pour jouer dans la neige avec elle ? ... Oui, c'est vrai qu'elle avait de nombreux comportements enfantins, quand il y repensait. En fait, il se demandait même pourquoi il devait y penser pour se rendre compte du comportement de sa Lieutenante : elle était toujours comme ça, et depuis de nombreuses années maintenant.
- Matsumoto. reprit le Capitaine d'un ton plus calme. Pourquoi tu n'irais pas avec les autres ? Kira, Hisagi, Abarai ou Iba n'ont pas besoin que leurs capitaines viennent avec eux pour aller se rouler dans la neige.
Ces mots sortirent Rangiku de sa torpeur passagère, et elle dévisagea son Capitaine, en écarquillant par ailleurs les yeux. Ce regard eu même le don de mettre Tôshiro Hitsugaya un peu mal à l'aise. Il avait ... ah, c'est vrai.
- Capitaine ! Kira et Hisagi n'ont plus de Capitaines ... Renji ? Vous imaginez que le Capitaine Kuchiki puisse sortir dehors pour lancer des boules de neige ? Et Iba-san ? ... Bon, vous avez compris ! se lamenta une nouvelle fois la jeune femme en faisant de grands gestes.
Sortir dehors pour lancer des boules de neige ? Bien sûr que le Capitaine Kuchiki n'allait jamais faire une telle chose mais pourquoi dire ... un trait de colère apparu soudainement sur le visage d'Hitsugaya. Il n'avait pas que ça à faire, de lancer des boules de neige. Ce n'était pas un gamin ! ... Cette pensée se dissipa néanmoins rapidement. L'air niais de sa subordonnée l'empêchait de se mettre en colère durablement contre elle. Il avait l'impression qu'elle ne se rendait jamais compte de ce qu'elle disait. Ou alors, elle manipulait admirablement bien son entourage. Un nouveau soupir, mêlé d'ennui et de dépit à la vue de Matsumoto Rangiku, sortit de sa bouche. Cette femme le fatiguait réellement.
- Tu ne réponds pas à ma question, Matsumoto. Tu peux très bien y aller seule. reprit Hitsugaya, un peu dépité.
- Mais, Capitaine, je veux y aller avec vous ! Ce n'est pas très drôle d'être toute seule dehors ! Enfin oui ... il y a sûrement les autres, mais je veux que vous veniez avec nous ! hésita Rangiku, en se levant et s'étirant de manière exagérée devant le bureau de son supérieur.
Elle n'eu pas de réponse de la part de ce dernier. La jeune femme aux cheveux vermeils s'approcha du bureau, et prit une mine déçue, avec un véritable regard de chien battu. Mais le Capitaine Hitsugaya n'en tint même pas compte et continua à fouiller dans ses rapports. Rangiku vint même à se demander ce qu'il pouvait réellement chercher là-dedans. Bon, c'est vrai que la situation était quand même difficile. La Guerre contre les Arrancars et Aizen allait bientôt débuter. Dans moins d'un mois maintenant, à la fin du mois de Décembre. Mais ... il neigeait. Pourquoi est-ce que cela l'intéressait autant ? Elle-même n'en n'avait aucune idée. C'était presque naturel, instinctif. Pourtant, c'était loin d'être la première fois que Rangiku voyait de la neige. Et pour cause, son Capitaine utilisait la Glace et l'Eau lors des combats, et bien souvent elle a pu admirer son pouvoir. Produire de la neige n'était difficile, pour lui. Bon ! Puisqu'il ne voulait pas y aller ...
- Capitaine, j'y vais moi ... si vous changez d'avis, venez me rejoindre ! s'exclama joyeusement la jeune femme.
Hitsugaya lui porta un regard intrigué alors qu'elle sortit du bureau en chantonnant. Décidément, elle était difficilement compréhensible. Enfin bon. Lui, avait du travail à effectuer. Les Arrancars ... il devait trouver des moyens de les éliminer. Lors de son séjour à Karakura, ce ne fut pas du tout une partie de plaisir. Ces monstres possédaient un pouvoir effrayant, et il aurait perdu si la limite n'avait pas été levée face à cet Arrancar. Son Bankai était loin de lui assurer une victoire. Cette expérience fut éprouvante. D'un autre coté, à Karakura, il avait été en compagnie d'Ikkaku, Yumichika, Renji ... et bien entendu sa Lieutenante, Rangiku Matsumoto. Même s'il ne l'avouait pas lui-même, ce n'était pas si déplaisant d'avoir été envoyé là-bas. Il faut dire que sur le coup, il avait bien pu laisser déferler toute sa colère avec tout le chaos qu'avait causé ses subordonnés dans le monde réel. Eux, s'étaient amusés et ne s'en étaient pas cachés. Lui, malgré sa petite taille, avait eu l'impression d'avoir affaire à une bande d'enfants immatures. Des enfants ...
Tôshiro Hitsugaya se leva de son siège et réprima un bâillement. Cela faisait une bonne heure qu'il avait travaillé sans relâche. Matsumoto n'était pas revenue. Sans doute s'amusait-elle, dehors. Poussé par un élan de curiosité, le Capitaine de la Dixième Division s'avança, et porta son regard en dehors de la fenêtre de son bureau. Il ouvrit cette dernière, et pu constater que la neige avait bien recouvert le Sereitei d'une bonne couche de neige. Il voyait des Shinigamis perdre tout sérieux, à se courir après, à tomber, à se lancer des boules de neige. Même les Capitaines Kyôraku et Ukitake s'étaient joints à cette petite fête. Ceux-là ! ... Il avait beau la chercher du regard, il ne trouvait pas Matsumoto du regard. Ni ses habituels "camarades de jeu" s'il pouvait les appeler ainsi. S'il trouvait Kira, Hisagi ou Rukia, peut-être trouverait-il sa lieutenante. Par ailleurs, il voyait également peu de monde de sa Division. Etrange. Soit ... ce n'était pas bien important. Le jeune homme à l'allure de collégien se surprit lui-même à penser autant à Matsumoto.
Le bruit de la porte du bureau fit tressaillir le Capitaine Hitsugaya, et ce dernier se retourna. Sans doute était-ce ...
- Tu as terminé de t'amuser, Matsumoto ? fit-il, en se retournant.
Mais quelle ne fut pas sa stupeur, lorsqu'aux cotés du visage de son lieutenant, se dressa ... ceux d'une dizaine d'autres personnes ?! Matsumoto arborait un sourire radieux aux lèvres.
- Capitaine ! Vous sembliez vous ennuyer, alors j'ai invité le plus de monde possible pour venir s'amuser ici ! s'exclama la jeune femme toute heureuse.
Derrière elle, tous ces visages. Ils ... ils étaient venus pour s'amuser. Dans son bureau ?! Sans son autorisation ?! Les poings du Capitaine se serrèrent.
- SORTEZ TOUS D'ICI ! hurla t-il dans un excès de colère.
Les nouveaux venus se regardèrent avec inquiétude.
- Rangiku-san ! Je t'avais dit qu'il allait nous massacrer ! se plaint Kira alors qu'il commençait déjà à rebrousser chemin en courant, bientôt imité par ses camarades.
Matsumoto ne répondit pas, et arborait cette fois un sourire gêné en face de son Capitaine, alors que tout le monde était déjà sorti. Le Capitaine Histugaya avançait avec un regard noir en face de sa Lieutenante.
- Tu as quelque chose à dire pour ta défense ? L'interrogea t-il d'un ton sévère.
- Euh ... eh bien ... joyeux anniversaire, Capitaine.
Un nouveau silence s'installa. Le regard d'Hitsugaya s'adoucit un peu après cette petite phrase de la part de Matsumoto.
- Matsumoto ... c'est demain, mon anniversaire.
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Bon, je précise que je l'ai écrit sur un coup de tête ! J'suis dans ma période Bleach en ce moment. Je n'ai même pas fait de relecture. Shame on me ! | |
| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Dim 12 Mai 2013 - 17:58 | |
| Bon je ne lis absolument pas de mangas (va lire tes classiques Ray ! è_é) mais c'est sympa, même si je ne connais rien de Bleach xP Évidemment, c'est très bien écrit. | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Dim 12 Mai 2013 - 22:09 | |
| Je ne lis pas Bleach, je regarde. '-' C'est plus vivant. Merci pour le commentaire ! | |
| | | Luna Melodie L'Envoyée du Monde des Esprits...
Messages : 134 Date d'inscription : 16/04/2013
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Lun 13 Mai 2013 - 4:54 | |
| Salut !
Je trouve que ce n'était vraiment pas mal. J'ai bien aimé, je pense que je vais aussi faire quelque chose comme ça. | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Lun 13 Mai 2013 - 8:03 | |
| Merci ^^ Je pense encore en écrire quelques-uns sur Bleach avant de me résoudre à passer à autre chose pour ma part. | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Jeu 16 Mai 2013 - 12:30 | |
| Ce plan était parfait.
« Si tu devais te transformer en serpent demain, et que tu commençais à dévorer des humains, et avec la même bouche avec laquelle tu aurais dévoré ces humains, tu me criais "Je t'aime !". Serais-je toujours capable de dire "Je t'aime !", de la même façon qu'aujourd'hui ? »
Ces mots tournaient dans sa tête. C'était pourtant quelque chose de simple. Une simple interrogation. Dans le Seireitei, personne ne semblait pouvoir le comprendre. Comprendre quoi ? Lui-même ? Ce n'était pas ça. Comprendre parfaitement quelqu'un, c'est impossible. Et plus particulièrement, lorsque l'on parle du Capitaine de la Troisième division, Ichimaru Gin. Ou plutôt, de l'ancien Capitaine. Evidemment : il avait depuis plus d'un siècle prémédité ces actes. Lui, en compagnie des Capitaines des Cinquièmes et Neuvièmes Divisions, à savoir Aizen Sosuke, et Tôsen Kaname, ils allaient le faire. Ils allaient trahir la Soul Society. Et le jour tant attendu était arrivé. La journée fut riche en rebondissements. Ces derniers temps, ce fut simplement très difficile de pouvoir garder son calme. Gin le faisait, de manière extérieure en tout cas. Le jeune homme fin, aux cheveux argents, aux yeux toujours fermés et qui arborait son sourire moqueur habituel, déambulait à travers les couloirs de la Soul Society. Bientôt, très bientôt ils allaient le faire. Aizen avait déjà mis en place son plan, et tout le Seireitei était désormais prêt à exploser. Le Capitaine Commandant, Genryusai Yamamoto, et tous les autres Capitaines étaient bernés. Personne ne se doutait de quoi que ce soit. Le meurtre présumé d'Aizen avait rendu les choses tout à fait floues. Les soupçons étaient placés vers lui, Ichimaru Gin. Qui pouvait arborer cet air si décontracté, ce sourire, dans une période de si grand trouble ? Inutile donc de dire que des soupçons lui ont été dédiés, et notamment par le Capitaine de la Dixième Division, Tôshirô Hitsugaya. Après tout ... c'était un petit génie, n'est-ce pas ? Il était si jeune. Et il pensait avoir compris. Dans un sens, ce n'était pas tout à fait faux. Oui, Ichimaru Gin était bien un traître. Mais à la différence de ce que croyait le jeune garçon aux yeux turquoises, il n'était pas le seul. Et il n'avait pas tué Aizen, évidemment.
Tous deux avaient pourtant croisés le fer. Deux capitaines qui s'affrontent alors que la Soul Society est plongée dans le chaos, suite à l'intrusion des intrus, venus libérer Kuchiki Rukia, avant qu'elle ne soit - injustement - exécutée. Mais tout cela faisait partie de ce plan. Ce plan si élaboré, si parfait qu'avait établi le Capitaine Aizen. Aizen voulait renverser la Soul Society. Il voulait mettre un terme à l'existence du Roi Supérieur de cette dernière, afin de devenir lui-même le Roi. Tôsen avait rejoint Aizen afin de pouvoir oeuvrer pour la Justice. Du moins, c'est ce qu'il disait. Se trompait-il ? Ce n'était pas très important. Mais, lui alors ? Que faisait Ichimaru Gin dans ce complot ? Pourquoi ? Etait-ce parce qu'il souhaitait aussi prendre la place du Roi ? Non, ce n'était pas ça. Ce n'était pas ça du tout. Etait-ce alors pour faire comme Tôsen, lutter pour sa propre Justice ? ... Non plus. C'était étrange. Gin était étrange. Et pas uniquement aux yeux de ceux qui le soupçonnaient d'avoir tué le Capitaine Aizen. Mais auprès même de ses partenaires, de ses acolytes.
La nuit était déjà bien tombée sur le Seireitei. Gin marchait, sans réel but, il marchait, marchait encore. On serait sans doute tenté de se demander pourquoi. Une voix se fit néanmoins entendre.
- Capitaine Ichimaru Gin.
A ces mots, l'interpellé se retourna et pu apercevoir le Capitaine de la Sixième Division, Kuchiki Byakuya. Ce dernier avait été promu Capitaine en même temps que lui-même. Ils furent considérés par le Seireitei comme de véritables prodiges, à cette époque. Les yeux de Gin étaient toujours clos, et son sourire moqueur toujours présent.
- Capitaine Kuchiki ? Que me voulez-vous ? rétorqua t-il, de son ton trop poli.
- C'est évident. Que faîtes-vous à traîner dans les couloirs à cette heure-là ? Le Seireitei est en état d'alerte constant depuis le meurtre d'Aizen. De plus, vous ne devriez pas trop traîner par ici. Je vous rappelle que le Capitaine Commandant n'a pas oublié de vous sermonner suite à vos agissements douteux, répondit le dénommé Kuchiki Byakuya.
- Oh, je vois ! s'exclama Gin, l'air faussement contrarié. Je comprends tout à fait, Capitaine Kuchiki. Mais vous ? Qu'est-ce qui vous amène à être levé à cette heure tardive ? Ne trouvez-vous donc pas le sommeil ? ... Ah, oui je comprends, je suis désolé. Il est vrai que votre petite soeur, Rukia, est sur le point d'être exécutée. Je ne devrais pas parler de telles choses ! Navré ! conclu le Capitaine de la Troisième division, en gardant toujours son sourire sur les lèvres.
Cet air là, allait-il l'énerver ? Gin se le demandait réellement. Le Capitaine Kuchiki n'était pas non plus réputé pour céder à ses émotions. Par ailleurs, malgré les piques évidentes lancées par Gin, il restait stoïque face à lui, avant de tourner les talons.
- Si Rukia doit être exécutée parce qu'elle a commit un crime grave, alors qu'il en soit ainsi. L'honneur du Clan Kuchiki est sauf.
- Réellement ? C'est très cruel de votre part, Capitaine Kuchiki ... fit le jeune homme aux cheveux argentés, faussement dépité.
Il n'obtint pas de réponse à ce sujet là. Le Capitaine Kuchiki partait alors dans une direction opposée à la sienne. Mais en fait, où allait-il, réellement ? Gin tourna à son tour les talons, afin de reprendre cette route qu'il ne connaissait pas.
- Je retourne dans mes quartiers, vous devriez faire de même , annonça tout de même Byakuya.
- Merci pour le conseil, cela me va droit au coeur ! Répondit avec un enthousiasme suspect, le dénommé Ichimaru Gin.
Cette fois-ci, il n'obtint nulle réponse, avant que la silhouette de Kuchiki Byakuya n'eu disparue dans les ténèbres que la nuit apportait. Demain. C'était demain que la Trahison de Tôsen, Gin et Aizen allait apparaître au grand jour. En attendant, que restait-il ? Qu'allait-il devoir faire ? Une idée germa dans sa tête. Mais en avait-il seulement ... le pouvoir ? Le Capitaine de la Troisième Division était l'un des plus puissants de tous. Dès son plus jeune âge, Aizen avait perçu en lui un potentiel effrayant, étant donné qu'il avait assassiné sans la moindre difficulté un troisième siège, celui de la ... Cinquième Division, à l'époque. Et par la suite, il l'avait remplacé, avant de devenir Capitaine de la Troisième Division, mais demeurant malgré tout fidèle à Aizen. Du pouvoir de destruction, il en avait. Mais nous parlons là d'un tout autre pouvoir. Celui ... qu'il ne maîtrisait pas du tout. Le sourire présent de manière quasiment constante sur son visage, disparu. Il avançait, encore et toujours dans les ténèbres. Où allait-il ? Au bout d'un certain moment, les quartiers de la Dixième Division devenaient visibles. C'était là, c'était vers là qu'il devait se diriger. Dans les ténèbres, on ne le voyait pas. De loin, il pu les voir.
- Matsumoto, je t'avais dit de finir ces papiers avant ! S'agaça un jeune garçon, aux cheveux blancs, et aux yeux Turquoises.
Son haori blanc confirmait bien qu'il s'agissait d'un des Treize Capitaines du Seireitei. C'était le petit génie de cet ère, le dénommé Tôshirô Hitsugaya. En face de lui, se tenait une jeune femme qui le dépassait largement en taille. Elle avait l'air un peu gênée, et son sourire maladroit devant les mots de son Capitaine ne faisait qu'accentuer cette impression. Il s'agissait de la Lieutenante de la Dixième Division, Rangiku Matsumoto.
- Et beh ... euh, Capitaine ... j'avais un peu trop bu, en fait ... bredouilla la jeune femme.
- Ces explications ne m'intéressent pas, Matsumoto, soupira Hitsugaya. Tu avais un travail à faire et tu ne l'a pas fait. Il est déjà 22 heures maintenant et on doit rendre ça demain de toute urgence au Capitaine Commandant ... ne pars pas d'ici avant d'avoir terminé ! Moi, je rentre.
Le ton employé par le jeune garçon était sévère.
- Capitaiiiiine ! C'est méchant ! contesta la dénommée Rangiku Matsumoto.
Ce dernier était en train de partir, avant de s'immobiliser un instant. Sans se retourner, il reprit d'une voix plus calme.
- Matsumoto ... fais attention lorsque tu rentreras.
La jeune femme ne comprit pas immédiatement. Mais au bout de quelques secondes, c'était devenu assez clair dans son esprit. Oui ... le meurtre du Capitaine Aizen, les soupçons sur Ichimaru Gin ... Gin justement ... Rangiku se demandait s'il était réellement un traître. Elle avait dû stopper la lame de Shinso, le Zanpakuto de Gin, avant qu'il n'atteigne Hinamori, blessée, lors de l'affrontement entre Hitsugaya et Gin. C'était cruel, comme combat. La jeune femme rentra dans les quartiers de la Dixième Division, avec cette pensée qui ne voulait pas sortir de son esprit. Gin ... son ami d'enfance. Celui qui l'avait sauvée étant plus jeune. Elle ne voulait pas se battre contre lui. Elle ne voulait pas avoir à supporter l'image de le voir s'en aller, encore une fois. Mais elle avait fait son choix : et ce dernier se portait sur son Capitaine. Elle était loyale envers lui, et son amitié avec Gin ne devait pas entraver ses devoirs de Shinigami. Enfin ... si seulement, ce n'était que de l'amitié ...
Plus loin, Gin était là. Il la voyait encore, à travers la fenêtre. Il avait quelques pas à faire, avant de pouvoir la retrouver. Avant de pouvoir lui dire. Avant de pouvoir réellement lui dire Au Revoir. Mais non ... il n'en avait plus la force. Il ne savait pas comment faire, pour tout lui dire. Parce que maintenant, il était devenu un Serpent. Aux yeux de tous, oui. C'était sa réputation. Kuchiki Rukia se sentait étouffée, rien que par sa présence. Il avait changé, c'était sans nul doute ce qu'elle pensait. Mais il devait tout de même ... il pourrait ... il aurait pu. Mais il ne l'a pas fait. Resté là, pendant quasiment la nuit entière, à se demander ce qu'il pourrait lui dire, une fois en face d'elle. Ce n'est que lorsque Rangiku Matsumoto sortit des quartiers de la Dixième Division quelques heures plus tard, qu'il réagit. Mais ... une réaction, inutile. La seule chose qu'il avait faîte, c'était ouvrir les yeux, tapis dans l'ombre à regarder la jeune femme partir. Comme cette nuit là. Cette nuit durant laquelle il était également tapis dans l'ombre, derrière les buissons. Et durant laquelle, il avait juré de tuer Aizen.
Pour que plus jamais, elle ne verse une larme. Mais c'était trop tard, maintenant. Il était parti. Il lui a simplement dit désolé. Ce plan aurait été parfait. S'il ne l'aimait pas autant. | |
| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Lun 20 Mai 2013 - 22:00 | |
| Ooh j'adore ♥ C'est émouvant, et c'est la première fois que je lis un de tes écrits avec des sentiments de la sorte : bah franchement, c'est touchant. Je préfère celui là au premier one-Shot ^^ Bravo ! | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Mar 21 Mai 2013 - 7:06 | |
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| | | Cat Pitit(e) nouveau(elle)
Messages : 16 Date d'inscription : 11/05/2013
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Mar 21 Mai 2013 - 18:28 | |
| Je suis du même avis que Isaya, c'était génial ! C'était vraiment émouvant, j'ai adoré ! | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Mar 21 Mai 2013 - 21:02 | |
| Merci encore, c'est sympa de pouvoir lire ce genre de commentaires. (Surtout pour l'égo en fait) | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Mer 22 Mai 2013 - 12:45 | |
| Ouais je sais ! C'était censé être un One-Shot. Mais j'ai de l'inspiration, en ce moment. J'ai même répondu à un RP après m'être dit une fois dans ma tête : "Je vais répondre." Si c'est pas révélateur, ça ... Je ne garantie pas non plus qu'il s'agisse de la fin. Mais je ne vais pas faire de promesses. Promesses que je ne peux pas tenir ! Evidemment, l'inspiration, c'est un coup de vent.
Vous pouvez considérer ça comme une sorte de suite. Enfin ... pas réellement, non plus. Principalement centré sur Rangiku Matsumoto à défaut d'Ichimaru Gin, cette fois-ci.
Ce Plan était parfait
Parti. Il était parti. Voilà la douloureuse constatation qu'elle devait se résoudre à accepter. Gin avait réellement trahi la Soul Society. Hier. Ce jour-là, elle ne pouvait pas trop y penser. Pas trop longtemps du moins. Rangiku s'inquiétait trop pour son petit Capitaine, Tôshirô Hitsugaya, mortellement blessé après avoir tenté de massacrer Aizen, qui était finalement bien vivant, et qui avait orchestré cette trahison, lui-même. Il s'était bien moqué d'eux. Ils s'étaient bien moqués d'eux. Gin s'était bien moqué d'elle. Elle avait l'habitude, de recevoir ses moqueries. Mais ... pas de ce type là. Jamais, ce n'est parti aussi loin. Jamais elle n'eu envie de pleurer après des petites piques du jeune homme aux cheveux argentés, sur sa façon de s'habiller, sur son excès d'admiration pour le saké ou encore, sur son comportement parfois grotesque. Elle prenait toujours ça un peu à la rigolade. Après s'être vexée évidemment. Mais cela ne durait pas. Là, c'était une autre histoire. Gin ...
Des années auparavant ...
- Dis-moi, tu as l'air d'avoir faim pour t'écrouler comme ça. Fit un petit garçon aux cheveux argentés.
Devant lui, gisait une petite fille aux cheveux blonds vénitiens. Elle ouvrit légèrement ses yeux bleus-argentés pour voir cet inconnu. Tous deux ne devaient avoir que 7 ans à cette époque là.
- ... Oui ... souffla t-elle, faiblement.
Le jeune garçon esquissa un sourire en face d'elle, et lui tendit de la nourriture. La jeune fille haussa un instant les sourcils.
- Si tu as faim, ça veut dire qu'il te reste suffisamment d'énergie pour vivre. Tiens, mange ça. Je m'appelle Ichimaru Gin.
Timidement, la petite fille tendit la main, et prit la nourriture tendue par celui qui allait changer sa vie.
- ... Rangiku. Rangiku Matsumoto. Merci ...
Ce jour-là, Gin lui avait sauvé la vie. Sans rien demander en contrepartie. Sans jamais le faire, le réclamer. Elle se sentait redevable, mais lui ne le voyait pas de cet oeil là. C'est vrai que Non assistance à personne en danger aurait pu être une excuse, mais dans le Rukongai, la partie la plus pauvre de la Soul Society, ce genre de choses n'avait aucune importance. Après l'avoir sauvée, Gin l'avait emmené chez sa très modeste demeure. Evidemment, il ne vivait pas seul. Il y avait de nombreux orphelins avec qui il partageait la vie. Rangiku avait une nature plutôt timide. Elle n'osait pas aller vers les autres, et restait uniquement avec lui. Oui, elle devait même l'étouffer.
- Au fait, Rangiku, commença Gin alors que tous deux marchaient seuls dans les rues pauvres du Rukongai.
- Oui ? lui répondit avec son ton niais la dénommée Rangiku Matsumoto.
- C'est quand ton anniversaire ? questionna le jeune garçon aux yeux bleus.
Son interlocutrice prit une mine plutôt gênée, le pouce devant la bouge, et tournant légèrement de droite à gauche.
- Beh ... euh ... 7.
- Hein ?
- Je ne sais pas ... je ne comptais pas les jours avant de t'avoir rencontré, il y a 7 jours ... répondit timidement Rangiku Matsumoto, un poil rougissante.
Les yeux toujours clos, Gin sourit.
- Bon, alors on va dire qu'il y a 7 jours, c'était ton anniversaire, d'accord ? rétorqua t-il, après une petite réflexion.
... Combien de temps ? Combien d'années s'étaient écoulées, depuis ce jour là ? Rangiku était assise sur une chaise, dans une chambre où son Capitaine gisait, inerte dans un lit. Ils étaient dans les Quartiers de la Quatrième Division, celle qui s'occupait des soins. Son visage était scotché près de la fenêtre. Oui ... Gin l'avait trahie. Il ne reviendrait probablement jamais. Il était parti avec Aizen et Tôsen. Pour détruire le Roi de la Soul Society. D'après le Capitaine Commandant, ils mettront environ 1 an avant de pouvoir mettre en oeuvre leurs projets. Et cela ne faisait que depuis hier, qu'il était parti. Elle allait l'attendre tout ce temps. Non ... elle n'allait pas l'attendre. Il était devenu un ennemi. Plus jeune, elle avait déjà l'habitude de le voir partir sans donner une quelconque explication. Parfois, cela pouvait même durer plusieurs jours avant qu'il ne revienne. Trop jeune à l'époque pour pouvoir comprendre quoi que ce soit, la jeune femme aux yeux bleus - argentés regrettait parfois de ne pas avoir su le retenir. Comme si toute son affection n'était pas suffisante, pour lui donner des raisons de rester à ses cotés. Intérieurement, elle maudissait le Capitaine Aizen. Pourquoi Gin l'avait-il suivi lui, alors qu'elle était incapable de lui arracher quoi que ce soit d'autre qu'un "désolé" lors de son départ ? Désolé ? De quoi ? Rangiku se racla la gorge et serra un peu les poings. Il ne pouvait pas rester, tout simplement ? Elle avait beau retourner cette question dans tous les sens, elle ne comprenait pas. Elle n'arrivait pas à comprendre. Etait-ce seulement possible ? Est-ce que cette relation entre eux deux, ne fut pas qu'un mensonge ? ... Non, c'était impossible, impensable pour elle. Il ne pouvait pas lui avoir menti depuis tout ce temps.
Mais depuis qu'il était devenu un Shinigami, il y avait réellement quelque chose, qui avait changé.
Quelques années auparavant ...
- Gin !
La neige tombait. Un jeune garçon aux cheveux argentés avançait sur le sol désormais couvert d'une épaisse couche blanche. Il portait un habit noir, et une trace de sang était visible sur son visage.
- Gin ! Où étais-tu passé, Gin ?!
La voix de Rangiku Matsumoto ne le fit même pas se retourner. Il était droit, et la jeune fille qui accourait derrière lui était presque surprise de cette réaction, et s'arrêta.
- Hey, Gin ... c'est quoi ces habits ? Ce sont ceux d'un Shinigami ? Où les as-tu trouvé ? demanda t-elle, de son ton niais et naïf habituel.
- J'ai prit ma décision, rétorqua t-il. Je vais devenir un Shinigami et changer les choses ... pour que tu n'aies plus à pleurer une fois. Je vais te rendre ce qu'on t'a prit. Conclu t-il en se tournant, et arborant un petit sourire, tandis que ses yeux étaient toujours fermés.
Elle n'a jamais oublié ce jour là. C'est à partir de là que Gin était parti. Sans revenir. Il était parti à l'Académie des Shinigamis, et très vite, ils ont tous vu en lui un réel génie. Ses examens furent réussis en à peine une année, quand il faut en moyenne 5 ans pour les réussir. C'était un véritable prodige. Rangiku avait également décidé de devenir une Shinigami afin de pouvoir le revoir. C'est ce qu'il se passa. Elle n'était pas aussi douée que son ami, mais elle fut malgré tout vite acceptée. Elle avait recroisé son regard - ou son absence de regard plutôt - ici, au Seireitei. Mais jamais, ce ne fut comme avant. Jamais leurs liens ne furent aussi resserrés que lorsqu'ils étaient jeunes. Elle ne comprenait pas pourquoi. Alors elle a changé, elle aussi. Elle était devenue belle, pulpeuse, pleine de vie, extravertie ... et elle noyait ses peines dans le chagrin, une fois seule.
Aujourd'hui, elle aurait voulu le faire, encore se saouler avec du saké pour oublier ses déboires. Mais elle voulait comprendre. Non ... pas ce qui avait poussé à la trahir hier. Mais ce qui l'avait éloigné d'elle, des années auparavant. Pour que plus jamais, elle ne verse une larme, hein ? Elle est pourtant en train de se noyer dans ces dernières, maintenant. Elle l'appelait intérieurement. Elle voulait le revoir.
C'était peut-être pour ça, qu'il était désolé.
Il avait échoué. Mais ce n'était que temporaire. Du moins c'est ce qu'il pensait. Aizen était quelqu'un de diabolique. Gin l'avait très rapidement compris. Alors ... pour éliminer le diable, il faut devenir pire que lui. Oui. Pour Rangiku, il était prêt à faire ça. Depuis ce jour où il l'a rencontré. Et où il avait commencé à la connaître. Aizen lui avait prit toute sa famille et son village. Il allait lui faire payer tout ça. Même s'il faut que tout le monde le haïsse après ça. Même s'il fallait que Rangiku ne le regarde plus jamais de la même façon. Il lui avait donné, sa vie entière.
C'était un plan parfait. S'il ne l'aimait pas autant. Et si ce n'était pas réciproque. | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
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| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 24 Mai 2013 - 10:16 | |
| Et voilà. La dernière partie. Et après, j'passerais peut-être - enfin ? - à autre chose ! N'hésitez pas à commenter ! Ca me fera plaisir et je vous donnerais des bonbons. Ce Plan aurait été ParfaitLas Noches. Un immense bâtiment en plein milieu du Hueco Mundo. C'était ici, qu'Aizen, Tôsen et Gin s'étaient enfuis. Ils y rassemblaient le plus d'Arrancars de haut niveau, afin de se préparer à abattre la Soul Society. Cela devait faire deux mois, qu'ils étaient partis. Ichimaru Gin était adossé à un mur, arborant son habituel sourire, et ses yeux fermés. Difficile de dire ce qu'il pensait. A ses cotés, se trouvait Tôsen, dont les lunettes métalliques cachaient ses yeux. L'ex Capitaine de la Neuvième Division était en effet aveugle. Tous deux se trouvaient derrière Aizen, maître de Las Noches. Ce dernier trônait, tandis qu'en dessous d'eux, se trouvaient les 10 membres de l'Espada. C'était les Arrancars les plus puissants qu'ils possédaient. Chacun d'entre eux avaient un numéro en fonction de son rang. Avec cette armée, vaincre le Gotei 13 était largement possible. - Ma très chère Espada, commença Aizen sur un ton solennel. Je vous annonce que nous attaquerons le Gotei 13 en Décembre. Il vous reste deux mois pour vous préparer convenablement. - En décembre ?! fit soudainement la voix d'un homme qui sortit de la foule. Ce dernier était relativement grand, les mains dans les poches. Ses courts cheveux bleus laissaient néanmoins quelques mèches apparaître sur son visage. Aizen le fixa, l'air neutre. - Quel est le problème, Grimmjow ? Demanda le brun. - Seigneur Aizen, pourquoi attendre autant de temps ?! Nous pouvons les massacrer dans la minute qui vient sans le moindre problème ! Rétorqua l'intéressé, l'air confiant. - Ca suffit Grimmjow. Retentit la voix d'un autre Espada. De ses yeux émeraudes, Ulquiorra venait de sortir de la ligne des Espadas. Il était l'Espada numéro 4. Le dénommé Grimmjow se retourna, et lui montra quasiment des crocs, avant de se résigner à regagner sa place. 2 mois ? Pff ... attendre autant de temps pourrait permettre aux Shinigamis de mieux se préparer. Sérieux ... Derrière tout ce raffut, Ichimaru Gin demeurait stoïque. Son sourire hypocrite ne quittait pas ses lèvres. Pourtant ... il avait envie de la revoir. Il ne se passait pas un jour, sans qu'il ne pense à elle. Il voulait à tout prix revoir ses cheveux blonds vénitiens, ses yeux bleus si clairs qu'ils rappelaient la couleur de l'argent, son opulente poitrine, et surtout, son visage radieux. L'était-il encore, maintenant qu'il n'était plus là ? Des questions, Gin s'en posait véritablement. Il réprima un soupir en pensant à Rangiku, mais il devait bien s'y résigner. La vie était faîte de choix. Il avait fait les siens, et il ne le regrettait que pour elle. S'il fallait recommencer, il le referait. Si ses regrets étaient grands, son attachement envers la jeune vice-Capitaine de la Dixième Division l'était bien plus. - Gin, tu penses encore à elle ? Cette phrase fit sortir l'ancien Capitaine de la Troisième Division de sa torpeur, et ses yeux d'ordinaires fermés, s'ouvrirent laissant apparaître deux pupilles d'un bleu glacial. Aizen se tenait devant lui. - Capitaine Aizen ? Non, pas du tout. Rétorqua le jeune homme aux cheveux argentés. - Allons, Gin. Je sais bien que tu possèdes de l'affection pour elle. Vous avez grandit ensemble, n'est-ce pas ? Reprit Aizen, un sourire aux lèvres. - ... Oui Capitaine Aizen. Mais j'aurais très bien pu faire semblant, non ? Comme vous, avec la Lieutenante Hinamori, non ? A cette pensée, Aizen aurait presque rit intérieurement. Cette pauvre fille, Hinamori ... était tellement naïve. Comment avait-elle pu imaginer qu'un lien si fort les unissaient, elle et lui ? En tout cas, elle avait été une marionnette très efficace. - Peut-être bien, Gin. Mais, si jamais tu veux la revoir sans pour autant lui trancher la gorge ... vas-y. - Pardon ? - Tu m'as bien entendu, Gin. Je te laisse la revoir. Il te suffira d'aller dans le Rukongai, dans le District sous surveillance de la Dixième Division, de libérer un peu de Reiatsu pour attirer leur attention, et tu pourras la retrouver. C'est simple pourtant, non ?Gin pencha légèrement la tête sur le coté. Etait-en signe d'incompréhension ? Même Aizen ne saurait dire. Cet homme là était très difficile à cerner, même pour lui. - Pourquoi une telle chose, Capitaine Aizen ? Y'a t-il autre chose derrière cette proposition ? Répondit Ichimaru Gin, son éternel sourire encore présent sur ses lèvres. - Tu es perspicace, comme toujours. En réalité, j'ai dit aux Espadas que nous irions nous battre dans deux mois ... mais d'ici là, nous ne pouvons pas rester inactifs. Je dois attendre que le Hogyôku soit pleinement éveillé pour affronter tous les Capitaines. Mais eux, n'ont besoin de rien, si ce n'est d'entraînement. Alors ... il serait bon de les occuper, n'est-ce pas ? A ces mots, l'ancien Capitaine de la Cinquième Division sortit une petite fiole de ses poches. Elle contenait un liquide pourpre, qui ne rassurait d'ailleurs pas Ichimaru Gin. - Je suppose que si j'ai soif, je ne dois pas boire ça ? fit-il, toujours souriant, d'un ton faussement naïf. - Evite oui, répondit Aizen également souriant. C'est destiné aux personnes qui possèdent un minimum de Reiatsu. Fais-leur boire ça, et je pense que le Gotei 13 aura de quoi s'amuser pendant que nous nous occuperons.La main aux fins doigts de Gin s'approcha de celle d'Aizen, pour prendre la fiole. - C'est d'accord, Capitaine Aizen. Annonça t-il, en refermant ses yeux. Sur ce, le dénommé Ichimaru Gin tourna les talons. Tout de blanc vêtu, il allait partir ... au Rukongai, dans le District qu'est censée surveiller la Dixième Division. Allait-il la revoir ? Il le voulait ... mais il se pourrait qu'il tombe sur le Capitaine Hitsugaya qui ferait tout pour l'éliminer. Mais, qui ne tente rien, n'a rien, n'est-ce pas ? - Une dernière chose, Gin. Retentit la voix d'Aizen, faisant retourner l'interpellé. N'en profite pas trop.En guise de réponse, le jeune homme aux cheveux argentés se contenta de maintenir son sourire hypocrite et d'hocher la tête positivement. En profiter ? De quoi ? De la présence de Rangiku ? Si c'était le cas ... bien sûr qu'il en profitera. Mais ... comment ? Gin disparut dans les couloirs de Las Noches, et salua rapidement d'un signe de la main Tôsen, qui ne répondit rien. Ce dernier se retourna ensuite vers Aizen, sans un mot. Comme si ce dernier allait recevoir un message mental. Aizen repartit également, mais simplement pour aller prendre du thé. *** Soul Society. Quartiers de la Dixième Division, bureau du Capitaine. Le jeune Capitaine, Tôshirô Hitsugaya, était assis sur sa chaise, devant son bureau. Il devait remplir une tonne de papiers aujourd'hui, et cela l'épuisait, même s'il n'en disait rien. Deux mois. Cela faisait deux mois qu'Aizen, Ichimaru et Tôsen étaient partis. Deux mois qu'il avait échoué à protéger sa soeur de coeur, Hinamori. Cette dernière gisait toujours sur un lit d'hôpital, plongée dans un profond coma. Cette pensée fit rager intérieurement le dénommé Hitsugaya Tôshirô. Il avait été faible. Faible et stupide. Il avait ensuite foncé tête baissée pour essayer de découper Aizen en morceaux, lorsqu'il avait vu le corps ensanglanté de son amie d'enfance. Et il avait finit comme elle. Sauf qu'il s'était réveillé en quelques jours, après les soins prodigués par le Capitaine de la Quatrième Division, Unohana Retsu. Il soupira. Pourquoi fallait-il qu'il ait cette vie, finalement ? Mais ses pensées furent rapidement balayées. Deux mains vinrent cacher ses yeux. - Qui c'esssst ? fit une voix qu'il ne connaissait que trop bien. - Matsumoto ? Qu'est-ce que tu veux ? Demanda le Capitaine, d'un ton lassé. - Wah, vous êtes trop fort, Capitaine ! Du premier coup ! S'exclama la jeune femme, derrière lui, d'un ton plus que surpris. Le jeune garçon aux cheveux argentés retira les mains de sa Vice-Capitaine, et soupira. - Matsumoto, tu m'as déjà fait ce coup, et pas qu'une fois. Et je ne me suis jamais trompé, alors tu peux t'arrêter là. - Vous êtes trop mignon, Capitaine ! Continua la dénommée Rangiku Matsumoto, sans tenir compte de la remarque de son supérieur. Ce dernier se retint de venir la frapper. Décidément, cette femme était atypique ... et surtout très énervante. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ce soit lui qui hérite de cette Lieutenante ? ... Bon, après, il ne pouvait pas nier le puissant lien qui les unissaient tous les deux, mais il n'en dirait pas un mot. - Pourquoi n'irais-tu pas travailler pour une fois ? Il y a une tonne de papiers sur ton bureau. Reprit Tôshirô, d'un ton montrant toute sa lassitude. - Quoi ? Mais Capitaiiiiine ! J'ai pas envie aujourd'hui. Je le ferais plus tard ! C'est pas comme si c'était urgent, non ? Se plaint la jeune femme aux cheveux blonds vénitiens. - Bien sûr que si, idiote ! C'est à rendre pour dans deux jours au Capitaine-Commandant ! S'emporta légèrement le Capitaine. - Vous voyez ? Dans DEUX jours ! J'ai encore tout le temps d'aller faire du shopping, d'aller boire un peu de saké et euh ... hésita Rangiku, en posant son index sur sa lèvre inférieure. Devant elle, son Capitaine semblait être résigné. Tiens ? C'était étonnant. Rangiku s'interrogea un peu sur l'étrange comportement de son Capitaine aujourd'hui. D'habitude, il l'aurait forcé à aller travailler quelque soit les plaintes émises par la jeune femme. Elle rapprocha son visage de celui du petit génie du Gotei 13 et colla sa joue à la sienne avec un enthousiasme non dissimulé. - Bon d'accord ! Ne déprimez pas Capitaine, vous êtes moins mignon après ! - Je ne déprime pas, imbécile. Soupira Tôshiro. - Mais si, vous voyez ! Reprit Rangiku d'un ton qui feintait presque la tristesse. - Mais de quoi tu par...Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que les deux bras de sa Vice-Capitaine vinrent s'enrouler autour de son cou, tandis que sa tête se faisait littéralement étouffer par la généreuse poitrine de Rangiku. Mais surtout, à cause de ce geste d'affection qu'il trouvait complètement stupide et inutile, il tomba de sa chaise avec elle en même temps. - Oups, pardon Capitaine ! S'excusa à peine Rangiku en relevant, nullement gênée par ce qui venait de se produire. - Matsumoto, tu vas ...Mais il n'eut une nouvelle fois pas le temps de finir sa phrase. Cette fois ci, sa lieutenante n'y était pour rien, mais le bruit de la porte du bureau résonna, puisque quelqu'un venait de frapper à cette dernière. Tôshirô se releva et enleva rapidement la poussière qui se trouvait sur son haori, avant d'autoriser la personne à entrer. Il s'agissait d'un simple messager visiblement. Rangiku le regarda, déjà lassée par ce qu'il avait à dire. Elle n'aimait pas ce genre de personnes. Non pas qu'elle avait quelque chose en particulier contre lui, mais à chaque fois qu'il faisait son apparition, cela signifiait qu'il y allait avoir du travail sur le terrain. - Un étrange Reiatsu est apparu dans le District qui vous êtes réservé, Capitaine Hitsugaya. Le Capitaine-Commandant, Genryusai Yamamoto ordonne que vous vous en occupiez immédiatement. Tôshirô lui-même, soupira. Il avait en plus toute la paperasse à remplir. Mais, envoyer un simple subordonné serait sûrement trop dangereux. Personne ne sait à quoi ressemble les fameux ennemis. - Matsumoto, tu viens avec moi. Fit-il, d'un ton qui ne laissait pas place à la contestation. - Heeeiiiiin ? Mais ... bon, j'arrive.Les yeux turquoises, magnifiques mais effrayants, que son Capitaine lui avait lancé l'empêchaient de pouvoir répondre. Malgré sa petite taille et son jeune âge, il avait une certaine autorité. Et puis, après réflexion, partir dehors serait sûrement plus amusant que de rester cloîtrée dans son bureau, à remplir toutes sortes de documents administratifs plus ennuyeux les uns et que les autres. Et dans ce genre de situations, les souvenirs douloureux faisaient inexorablement surface. Alors, passer un peu de temps avec son petit capitaine en mission, c'était finalement une bonne chose ! Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Tous deux ne mirent pas longtemps à arriver sur le District. Les yeux bleus clairs de Rangiku se posaient un peu partout dans les rues, mais il n'y avait pas grand monde. Etrange ... d'habitude, il y avait toujours des personnes dans le marché, des personnes pauvres qui déambulaient dans les rues ... La jeune femme regarda son capitaine, anxieuse. - L'endroit est assez vaste, fit-il. On se sépare, si jamais tu trouves quelque chose, ou si tu as un problème, fais-moi signe. - Vous vous inquiétez pour moi ? C'est trop chou ! Répondit sa lieutenante avec un sourire radieux dessiné sur ses lèvres, faisant immédiatement regretter les paroles de son capitaine. Il soupira, et tous les deux se séparèrent. Cela devait faire trois bonnes minutes qu'elle marchait dans les pauvres rues de cette partie du Rukongai, mais rien n'y faisait : Rangiku ne voyait pas âme qui vive. C'était triste en un sens. Elle ne ressentait pas non plus la présence d'un quelconque Reiatsu, si ce n'est celui de son Capitaine. Heureusement, ce dernier était stable, elle pouvait donc en déduire que son Capitaine n'avait pas rencontré d'ennemis étant donné qu'il n'a pas utilisé une once de son pouvoir spirituel. Enfin ... se séparer n'était peut-être pas une si bonne idée ? Bien sûr que tactiquement, c'était bien plus intelligent puisqu'ils couvraient une grande zone mais ... elle s'ennuyait, toute seule. Sans personne autour d'elle, en plus. Ses pas la guidèrent finalement vers une maison. Si personne n'était dans les rues, il y avait sûrement du monde dans les locaux, non ? Elle toqua à la porte. - Hé oh, il y a quelqu'un ? Demanda t-elle, tout en continuant à frapper. ... Aucune réponse. La jeune femme affichait une mine un peu boudeuse, et mit ses mains sur les hanches, comme si elle venait de se faire insulter, ou violemment contrariée du moins. Pourquoi est-ce qu'il n'y avait personne ? Elle ne se l'expliquait pas. Cela n'avait pas de sens, pourtant ... Après quelques secondes de flottement et un haussement d'épaule, la jeune femme reprit son chemin en regardant de droite à gauche, sans pour autant croiser qui que ce soit. Un son attira son attention, et son regard se porta sur le ciel. Ce dernier venait de se couvrir, de nuages sombres, tandis que de fines gouttes de pluie commencèrent à tomber. La jeune femme soupira bruyamment. Il fallait bien que ça arrive maintenant, hein ? Elle allait devoir se laver après cette journée déjà épuisante. En se remettant en chemin, ses yeux s'écarquillèrent devant l'ombre qui se tenait face à elle. Il était là. Elle le reconnaîtrait entre mille. Son corps fin, son sourire hypocrite ... - Gin ?! S'exclama la jeune femme, surprise. - Salut, Rangiku. Ca faisait un bail, hein ? Rétorqua ce dernier, souriant. Ni une, ni deux, Rangiku porta immédiatement sa main sur son fourreau, et dégaina son Zanpakutô, prête à se battre contre celui qui venait d'apparaître en face d'elle. Ce dernier ne montra aucun signe d'agressivité apparente, et son propre sabre n'était nullement visible. Souriant, il s'approcha de la jeune femme aux formes généreuses qui se trouvait devant lui. Cette dernière eu un premier mouvement de recul. - Tu as peur ? Demanda Gin, sans arrêter son avancée. - P-pas du tout ! Mentit la jeune femme aux yeux bleus clairs, tout en pointant maladroitement la lame de son épée vers le nouvel arrivant. Gin ricana en face d'elle, et porta sa main sur la lame que pointait Rangiku, et n'eu aucun mal à la rabaisser. Il était à présent, tout proche d'elle. Ses paupières s'ouvrirent, et laissèrent apparaître des yeux que Rangiku n'avait plus vu depuis longtemps. - Tu n'as pas à avoir peur, Rangiku ... Chuchota le dénommé Ichimaru Gin, alors que sa main vint se poser sur la joue de Rangiku, qui ne disait, ne faisait rien pour résister à cet homme. Pourquoi ? Elle devait l'abattre ! C'était un ennemi ! Il avait trahi la Soul Society, était parti avec Aizen, l'avait une fois abandonné ... alors ... Pourquoi ?! Pourquoi n'arrivait-elle pas à trouver la force pour utiliser son arme contre lui ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à le détester autant qu'elle le voudrait ?! - Gin ... - Chut. Ne dis plus rien, Rangiku. Tu m'as manqué. Coupa le dénommé Ichimaru Gin. De ses deux mains, il prit le visage de la belle Shinigami, et écarta un peu les mèches qui tombaient de son visage. Leurs yeux plongèrent l'un dans l'autre. Gin posa son front sur celui de son amie d'enfance. Il approcha son visage plus près, encore. Elle, ne faisait rien. Elle ne voulait rien faire. Toute forme de raison a disparue de son esprit dès l'instant où ses yeux ont croisés ceux de celui qui faisait battre son coeur. Un bruit de lame qui sortit de son fourreau interrompit les deux anciens amis intimes. Une lame s'interposa entre le visage de Rangiku, et celui d'Ichimaru Gin. Tous deux tournèrent leurs yeux vers celui qui avait dérangé ces retrouvailles. Rangiku sentit son coeur battre plus vite. Son Capitaine était là, sous la pluie battante, le regard haineux, en direction de Gin. - Ecarte toi de là, Matsumoto. Fit-il d'un ton grave, tandis que ses yeux turquoises ne quittaient pas Ichimaru. L'interpellée n'arrivait pas à réagir. Elle ... elle ne parvenait plus à réfléchir. - Oh, Capitaine Hitsugaya, fit Gin. C'est mesquin d'interrompre de telles retrouvailles ! - La ferme, Ichimaru ! Tu me dégoûtes ! Ragea Tôshirô en serrant fermement son Zanpakutô. Je ne te laisserais plus lui faire du mal, jamais !
Une aura blanche apparu autour d'Hitsugaya. C'était une aura froide, glaciale. La pluie qui tombait autour de lui commençaient à se cristalliser. Ses yeux turquoises brillèrent de manière effrayante. Ce n'était pas le petit Capitaine que Rangiku avait l'habitude d'embêter. C'était ... quelqu'un qui se battait de toutes ses forces pour protéger ce qu'il tient à coeur. Rangiku eut un mouvement de recul, et Tôshirô se jeta vers Gin, la lame en avant. Ce dernier recula rapidement, et sortit à son tour son sabre pour parer le coup violent du jeune Capitaine de la Dixième Division, qui le fit d'ailleurs reculer sur plusieurs mètres. - Hé bien, vous êtes en colère ... c'est terrifiant. S'exclama le traître, en souriant. Elle ne pouvait pas le supporter. C'était un cauchemar, hein ? Sous ses yeux, elle assistait impuissante à la confrontation entre deux êtres qu'elle chérissait du plus profond de son âme. Pourquoi ? ... Elle ne pouvait répondre à cette question. - Arrêtez. Capitaine ! Je vous en prie ! Stop ! Sanglota la jeune femme, sans arriver à faire vaciller la détermination de son Capitaine, qui frappait avec toute la rage que son coeur avait. Ses coups d'épées furent bloqués avec une difficulté apparente par Ichimaru Gin. Il s'agissait sans doute d'une feinte. Il savait que ce type mentait aussi souvent qu'il respirait. Il ne pouvait se fier à ce qu'il voyait. - Elève-toi sur les Cieux Gelés, Hyôrinmaru ! Telle était la formule pour libérer le véritable pouvoir du Zanpakutô du Capitaine de la Dixième Division. Une fois ces mots prononcés, le sabre luit d'une lumière bleue. Un gigantesque Dragon à la forme orientale, fait d'eau, fonça sur son adversaire. Ce dernier parvint à l'éviter au dernier moment. La créature frappa le sol qui fut congelé sur plusieurs mètres. - Vous êtes très puissant pour un enfant ! Félicita ironiquement Gin. Cette manière de parler l'irritait au plus au haut point. Il n'allait pas le laisser continuer. Il allait l'abattre immédiatement. Il allait le faire. Il allait violemment le tuer. Pour tout ce qu'il avait fait à sa Vice-Capitaine. Tôshirô tint encore plus fermement son Zanpakutô, et concentra son énergie spirituelle autour de lui. Rangiku était quelques mètres derrière. Que devait-elle faire ? Elle ne voulait pas voir ce qui allait suivre ... - Bankai. Daiguren Hyôrinmaru. fit froidement Hitsugaya. Bankai ?! Rangiku revint à la réalité. Son Capitaine allait libérer la totalité de ses pouvoirs avec le Bankai, qui était la forme finale de son Zanpakutô. Mais ... Gin n'avait même pas encore libérer le sien ! Non ! Elle ne pouvait pas laisser cela continuer ainsi ! ... Elle n'avait pas le droit. Une véritable explosion de lumière, dégageant un air glacial se propagea autour du Capitaine de la Dixième Division. Des ailes glacées apparurent dans son dos, sa main droite prit la forme de la tête d'un dragon gelé, tandis que ses autres membres se transformèrent simplement en glace. L'aura dégagée était impressionnante. Mais, Ichimaru ne perdait pas son sourire. - Je vais te tuer, Ichimaru ! Hurla soudainement le Capitaine de la Dixième Division, avant que ses ailes ne commencèrent à battre pour lui permettre de prendre son envol. Une ombre. Il s'arrêta. Mais qu'est-ce qu'elle faisait encore ?! Devant lui, se tenait sa Lieutenante, tremblotante. Elle ... elle pointait son Zanpakutô vers lui. Vers son Capitaine. - Capitaine, pitié ... arrêtez ça. Je ne veux pas voir Gin mourir. Annonça t-elle, d'un ton triste. - Imbécile ! Pousse toi de là, ce type est dangereux ! Grogna son interlocuteur. - Non ... Capitaine, il n'allait pas me faire de mal ... j'en suis certaine.Tôshirô tint son arme de manière violente. Ses yeux étaient emplis de rage, et se portèrent sur Ichimaru Gin, qui se tenait derrière Rangiku. Son sourire était toujours présent, et cela l'agaçait au plus haut point. Il allait le tuer. Matsumoto ... il utilisait ses sentiments pour la détruire ! - Rangiku. Fit soudainement la voix de l'intéressé. Arrête-ça. De toutes manières, je dois y aller, maintenant. Les deux hauts gradés de la Dixième Division se tournèrent vers le traître. Qu'avait-il dit ?! Rangiku le regardait, ses yeux étaient presque implorants, comme s'ils voulaient lui dire : "Ne m'abandonne pas, Gin !" Parce que oui, c'était ce qu'elle voulait lui dire. Mais, elle ne trouvait simplement pas la force. Les mots ne sortirent pas de sa gorge. Son Zanpakutô chuta au sol. Elle sentait une profonde tristesse l'envahir. Il ... allait l'abandonner, encore ? ... Derrière, Hitsugaya ne pouvait plus non plus tenir. Il n'avait qu'une envie : s'élancer sur ce traître et le découper en morceaux, pour qu'il reste autant de miettes que le coeur brisé de sa vice-Capitaine. - Je voulais te revoir une dernière fois, Rangiku. Continua Gin. Le Capitaine Aizen m'en a donné l'opportunité, alors j'ai accepté. On se reverra peut-être ... mais sûrement pas dans les mêmes conditions. Essaie de rester en vie jusque là, hein ? Sourit Gin en s'éloignant. Non. Elle ne pouvait pas le laisser faire. Elle ne pouvait pas le laisser partir, encore une fois. Il ne lui avait donné aucune explication. Elle ne voulait plus le perdre, non ! Des larmes perlèrent sur ses joues, tandis qu'elle s'élançait à sa poursuite, sans prendre la peine de ramasser son épée. Deux ombres apparurent juste derrière elle. Il s'agissait ... des habitants d'ici ? Mais leurs yeux étaient vides ... comme s'ils avaient subit quelque chose. Gin se tourna une dernière fois. C'était donc ça, l'effet de la fiole sur ces habitants ? C'est vrai qu'ils se déplaçaient assez vite. Ces deux hommes délabrés agrippèrent la vice-Capitaine de la Dixième Division. - Gin ! Sanglota t-elle. Ne m'abandonne plus ! Gin ! - Je t'ai aimé. Adieu, Rangiku. Annonça Gin, d'un ton grave. Son sourire avait disparu. Le menteur avait-il dit, la vérité ? Elle ne sentait pas la douleur des ongles étonnamment longs de ces nouveaux arrivants qui s'enfonçaient dans ses bras, dans son ventre. Elle ne sentait pas son sang couler abondamment au sol. Elle n'entendait plus les appels de son Capitaine qui se précipita vers elle pour découper ces étranges monstres avec son Bankai. Elle ne se sentit pas tomber, dans les bras de son supérieur. Elle ne le voyait plus. Ses yeux étaient remplis de larmes. Gin ... il lui avait fait la plus cruelle de toutes les déclarations. Elle avait l'impression que son coeur avait cessé de battre dans sa poitrine. Elle était, en état de choc. Hitsugaya regardait Gin disparaître. Bon sang ! Il ne pouvait pas s'occuper de lui maintenant ! Matsumoto ne réagissait plus. Il avait beau l'appeler, la secouer, rien n'y fait. Ses yeux étaient d'un vide abyssal et elle était salement blessée. Ajoutez à cela que de nouveaux "monstres" apparaissaient de secondes en secondes. Ajoutez à cela que le Capitaine de la Dixième Division ne pouvait maintenir son Bankai que sur une durée limitée, avant qu'il ne disparaisse et ne lui cause de terribles blessures. Ses yeux turquoises se portèrent aux alentours. Il fallait qu'il les élimine tous en même temps. Portant Matsumoto avec l'un de ses bras, il tendit son autre bras, armé de son épée, pour congeler une bonne demie douzaine d'ennemis, avant de prendre de la hauteur. Il devait en finir. *** De noir, il faisait maintenant clair. Les yeux de Rangiku, venaient de s'ouvrir. Où était-elle ? Elle était allongé. Dans un lit ? Oui. Elle reconnaissait les murs. Elle était dans les locaux de la Quatrième Division. Son regard se portait encore aux alentours. Il était là, adossé sur un mur et les bras croisés. - Capitaine ... fit-elle faiblement. - Silence, idiote. Tu as besoin de repos. rétorqua ce dernier, de son ton habituel. La jeune femme esquissa un petit sourire triste. Il l'avait sauvé, encore. Elle avait fait n'importe quoi. Elle avait mit en danger son propre Capitaine. Elle s'en voulait beaucoup. Mais ... Gin ... - Merci Capitaine. Et ... désolée. reprit faiblement la dénommée Rangiku Matsumoto. - J'ai déjà oublié, répondit Hitsugaya Tôshirô. Maintenant, je t'ai dit de te taire. Repose-toi et rejoins moi vite. On doit rendre nos papiers dans deux jours. Je me sens pas capable de faire toute la paperasse tout seul.Après ces quelques mots, il disparut, la laissant en paix pour aller lui-même travailler. Cet Ichimaru ... il n'allait pas le laisser vivre, la prochaine fois que leurs sabres se rencontreraient. - Alors, Gin ? Comment était-ce ?La voix d'Aizen était intéressée. Mais il savait déjà tout, n'est-ce pas ? Ichimaru Gin arborait son sourire habituel. - Le parfum de Rangiku est meilleur que celui de votre fiole, Capitaine Aizen.Son Plan ... n'était pas parfait. Il le voyait maintenant. Pourquoi avait-il échoué à ce point là ? Les larmes de Rangiku, il les voyaient encore. Mais, il était trop tard pour faire machine arrière. Et il y avait toujours un moyen de se rattraper, non ? Il n'avait pas réussi à empêcher Rangiku de pleurer. Mais il allait tuer, Aizen. | |
| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 24 Mai 2013 - 17:21 | |
| J'adore. ❤ J'aime les sentiments sous ta plume =D (Oui je sais, je devrais dire sous ton clavier, mais c'est moins poétique). | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 24 Mai 2013 - 20:14 | |
| Toujours pas attirée par un éventuel manga ? *Sort* Merci ! | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Dim 23 Juin 2013 - 17:48 | |
| Partir en Vacances.
« Je m’appelle Kurosaki Ichigo. Avant je pensais comme vous tous. Si vous aviez le choix entre partir en famille pour les vacances et rester à Karakura pour déglinguer des Hollows, je pense que vous auriez prit la première option. C’est ce que j’ai fait. »
A Karakura, il arrive aussi que la paix soit dominante pendant un certain laps de temps. Pour Ichigo Kurosaki, lycéen, ce genre de moments lui permet de souffler et de concilier sa vie étudiante avec son devoir de Shinigami remplaçant ... sauf lorsqu’en ce moment, la situation est légèrement différente. Car, au cours de l’année, un inlassable cycle se poursuit, et en l’occurence ... il est en vacances. Comment ça ? Pourquoi n’a t-il pas l’air plus heureux ? Après tout, les vacances sont toujours des moments rêvés pour n’importe quel lycéen, non ? Mais voilà là où se trouve le problème : Ichigo n’a rien à voir avec les personnes de son âge. Dire « étrange » à propos de sa famille ressemblerait vaguement à un compliment. Alors partir en vacances avec eux, c’est déjà quelque chose. Mais si en plus à ces derniers s’ajoutait une fille qui comprenait vaguement le monde réel ...
- Hé, Ichigo ! Dépêche-toi, on va être en retard ! Grommela la voix de la dénommée Kuchiki Rukia, qui portait un sac-à-dos et une petite valise en guise de bagages.
La jeune Shinigami se trouvait évidemment dans la chambre de la personne à laquelle elle venait de s’adresser. Ce dernier grogna légèrement avant de se lever du lit sur lequel il était allongé depuis un moment maintenant. Il lança un regard qui mélangeait lassitude et irritation à la petite squatteuse de service.
- Pour la dixième fois, je suis déjà prêt, mais mon père n’est toujours PAS là. Donc on ne fait qu’attendre.
Il avait usé un ton glacial, voire brutal. Cela aurait pu choquer Rukia. D’ailleurs, son but était peut-être de la secouer pour qu’il puisse la ramener à la réalité. Mais voilà. Elle était complètement ailleurs. Complètement en train de planer, si bien que la pique sévère du rouquin lui passa complètement par-dessus la tête. Les yeux violets de la petite Kuchiki continuaient de briller d’une lueur plein d’espoir. Sans dire un mot, elle vint s’asseoir à coté d’Ichigo, qui lui lança un regard désapprobateur dont elle fit fi.
- C’est super d’aller en vacances, je suis impatiente. Fit-elle, à moitié perdue dans ses imaginations.
- C’est pas comme si tu le répétais depuis que mon père l’a annoncé, hein ... Déplora Ichigo de son coté.
Il n’était pas content, pour sa part. Partir en vacances ne l’avait jamais amusé. Il ne faisait que suivre le mouvement, parce qu’abandonner Yuzu et Karin n’était pas son genre - il aurait pu faire une exception pour son père par contre - et il se devait d’y aller, même de mauvaise grâce. Là, il y avait Rukia en plus. A vrai dire, le Shinigami remplaçant ne saurait dire si c’était une source de motivation ou de désespoir. Quoiqu’il en soit, il était persuadé que tout allait mal se passer. Emmener cette Shinigami qui ne sait même pas ouvrir une brique de jus de fruit à l’aéroport, prendre l’avion avec elle ... un soupir échappa de la bouche du lycéen. Un bruit de sonnerie attira l’attention des deux jeunes personnes.
- Ton père ? Demanda Rukia avec une once d’impatience.
- Non, il a les clés pour ouvrir, répondit Ichigo avec assurance.
Rapidement, le rouquin dévala les marches des escaliers pour atteindre la fameuse porte qui cachait visiblement une personne. De qui il s’agissait ? Bon, ce n’était pas non plus d’une extrême importance. Sa main se porta sur la poignet et il ouvrit.
- Bonjour, Kurosaki-kun !
Personne n’aurait pu se tromper sur la personne après ces deux mots à vrai dire. Inoue Orihime se tenait là devant lui, radieuse et arborant une veste mettant en valeur sa plastique pour le moins déroutante.
- Oh, salut Inoue. Répondit-il, moins enthousiaste que son interlocutrice. Quelque chose ne va pas ?
- Non, non pas du tout ! Assura la jeune femme. Je suis juste venue vous dire au revoir ! Kuchiki-san m’a dit que vous partiez. J’aurais aimé vous accompagner mais c’est impossible ... je vais avec Tatsuki-chan pendant une semaine chez sa famille.
Elle avait prononcé ces derniers mots avec un élan de tristesse. Ichigo arqua un sourcil. Oui, c’est vrai qu’Inoue était quand même une proche amie et devait être déçue de se faire mettre un peu sur le coté, comme ça.
- T’inquiètes pas, Inoue. Fit doucement Ichigo. J’échangerais presque ma place avec toi.
- Merci, Kurosaki-kun ! S’écria t-elle. Au fait ! Sado-kun part au Mexique dans deux jours et ne vous accompagne pas non plus, mais Ishida-kun sera à l’aéroport avec vous ! Je dois vite partir, maintenant. Tatsuki-chan doit m’attendre ! Tu pourras passer le bonjour à ta famille et à Kuchiki-san ? Merci !
Et elle partit à vive allure. La jeune femme avait parlé tellement vite, le Shinigami remplaçant eu même du mal à tenir la conversation tant son rythme de parole fut rapide. En tout cas ... QUOI ?! Ishida les accompagnaient ?! C’est quoi ... ces conneries ?! ... Bon, s’il pouvait emmener le Quincy dans ses ennuis, pourquoi pas. Visiblement, il manquait clairement de prudence. Un bruit de klaxon fit revenir le jeune homme aux cheveux oranges à la réalité. Bah oui, le voilà. Blasé, le rouquin hocha la tête à sa vue.
- ICHIIIGOOOO ! Hurla son père, en descendant de la voiture. Va appeler ...
- C’est bon j’ai compris. Rétorqua sèchement l’aîné des Kurosaki, laissant son père sans voix.
Il pourrait se montrer un peu plus enthousiaste quand même, non ? Isshin fit une mine suspicieuse : c’est sûrement à cause d’une fille ! Ichigo mit un peu de temps à ramener les trois filles qui logaient dans la maison pour monter dans la voiture - bagages obligent - et à fermer les portes du domicile qu’il ne reverrait plus avant un petit moment. Non vraiment, ça ne l’enchantait pas ... du tout. Son regard croisa rapidement celui de Rukia, qui pétillait de vie. Bon, si ça pouvait lui procurer une pareille joie ... il acceptait quand même de faire ce petit sacrifice. Entre aller abattre des Hollows et partir en vacances avec sa famille, il n’y avait tout de même pas photo et le lycéen n’y réfléchit pas. Il s’installa à l’avant avec son père au volant, tandis que les trois filles se posèrent derrière. Le trajet allait être relativement long. La tension commençait à gagner ... Isshin. Allez savoir pourquoi.
- J’espère qu’il n’y aura aucun problème ! S’inquiéta t-il pour la quinzième fois alors qu’il roulait, provoquant un soupir d’exaspération de la part de son fils.
- J’espère que tu comprends qu’on s’en fout ! Grogna ce dernier.
- Quoi ?! Fils indigne, va ! Tu dois me soutenir ! Ta mère m’a toujours soutenu, elle !
- Papa, occupe-toi de la route ... Soupira Karin devant l’attitude des deux plus âgés de la famille.
Parce que conduire sans regarder devant n’était pas une chose bien conseillée à vrai dire. Pendant ce temps-là, Yuzu bavardait avec Rukia sur on-ne-sait quel sujet qui pourrait être intéressant. Pfiou ... même le trajet est barbant. Etonnamment, Rukia n’avait pas dit le moindre mot déplaisant pour l’heure, ce qui rassura un petit peu Ichigo. Son impatience ne lui a peut-être pas fait perdre toute sa tête non plus. Il faut dire qu’elle pourrait être un peu reconnaissante aussi. Même si c’était elle qui avait falsifié ses passeports et tout le reste des papiers d’identité, c’était bien eux qui avaient accepté de l’emmener. Bon, en même temps, lui-même se voyait mal dire à Rukia de partir, pendant qu’ils iraient en vacances.
L’aéroport ... enfin. Rapidement, les portes s’ouvrirent. Les passagers descendirent rapidement. Un bon bol d’air frais pour le Shinigami remplaçant, qui mit les mains dans les poches de sa veste noire avant de s’éloigner un petit peu. Il inspira et expira. Rester 2 heures à coté de son père était vraiment quelque chose de mauvais pour la santé, il en avait maintenant la preuve irréfutable. Pourtant, c’était loin d’être terminé.
- ICHIGO ! Rugit Isshin. Tu fais quoi là ?! Viens aider à prendre les bagages plutôt !
- C’est bon ça va, j’arrive. Répondit presque calmement l’intéressé.
Rukia, Yuzu et Karin regardaient la scène, placées un peu en retrait. La tension était palpable dans l’air entre ces deux-là visiblement.
- Partir en vacances se déroule toujours ainsi ? Demanda doucement Rukia.
- Non ... il n’y a que chez nous que ça se passe comme ça. Soupira Karin, agacée par la situation.
- Onii-chan et Papa se disputent souvent alors les laisser côte-à-côte ... Songea, à haute voix, Yuzu, offrant ainsi une réponse presque involontaire à la pensionnaire de la Soul Society.
Les trois filles portaient de petits sacs. Il fallait bien que les hommes portent quelque chose de plus conséquent, non ? Chose qu’ils firent, sans que ce soit réellement avec joie, du moins en ce qui concernait Ichigo. Parce qu’apparemment, Isshin était heureux rien qu’à voir le visage lumineux de « Rukia-chan ! » comme il aimait l’hurler. Mais tout n’allait peut-être pas être si ... calme. Si on peut dire que la situation passée n’avait pas été mouvementée. Des prises de becs perpétuelles, c’était quand même l’essence de vie chez les Kurosaki. Ils prirent l’ascenseur, et rapidement, les portes s’ouvrirent, laissant comme d’habitude une foule de personnes plus qu’impressionnante apparaître dans le champ de vision de la petite famille. Accompagné de ses deux filles, Isshin ouvrit la marche, tandis que Rukia vint se positionner à coté d’Ichgo.
- Dis, ils vont tous venir avec nous ?! Questionna Rukia, alors qu’une certaine surprise était sensible dans son ton.
Ichigo avait un air profondément blasé, cette fois-ci.
- Bien sûr que non, tu as déjà pu voir à quoi ressemble un avion non ? Tu penses que ça peut contenir autant de gens ?
Rukia parut songeuse pendant quelques secondes, tout en continuant sa petite marche avec son ami roux. Mais visiblement, ses réflexions ne lui donnaient pas satisfaction, et son regard plein de questions se posa une nouvelle fois sur le possesseur de Zangetsu.
- Mais alors, où vont tous ces gens ?
- En vacances. Tu crois qu’il existe qu’un lieu de vacances ou quoi ? Tout le monde ne va pas en France. Répondit finalement Ichigo, dont la situation commençait à l’exaspérer au plus haut point.
- Ah bon ... pas la peine d’être si désagréable, paysan ! Répliqua finalement Rukia, le temps de comprendre le ton sur lequel venait de parler Ichigo. On a pas ça, à la Soul Society ...
- J’avais remarqué. Je suis surpris qu’il y ait l’eau courante au Seireitei je dois dire.
Un coup de poing sur l’arrière du crâne fit néanmoins taire le jeune homme aux cheveux roux. Elle était violente ! Elle pourrait se calmer un petit peu là, ils étaient quand même en public. Quelques furtifs regards interrogateurs ne tardaient d’ailleurs pas à se tourner vers les deux Shinigamis. Ichigo lança un regard noir à la petite brune qui l’accompagner, mais cette dernière n’en tint pas compte du tout. Au bout de quelques minutes à chercher quel chemin à suivre, le petit groupe arriva tout de même. Il fallait maintenant faire la queue ... et c’était vraiment très long. Rukia prit un air un peu déçu : partir en vacances était-il aussi contraignant ? Ichigo posa discrètement les yeux sur elle, tandis qu’elle s’appuyait sur le chariot à bagages, les yeux rivés sur le sol.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? Se lança finalement le rouquin.
Les yeux de la concernée se levèrent doucement vers l’homme qui avait boulversé son univers.
- Occupe-toi d’avancer, paysan. Rétorqua t-elle doucement.
Hein ? ... Ah, oui. Pendant qu’il l’avait fixé, ça avait visiblement bougé devant. Et les quelques mumures de mécontentement qui provenaient de l’arrière incitaient le fils d’Isshin - qui avait avancé sans prévenir - à continuer. Soudain, Ichigo sentit son téléphone vibrer, sans sa poche. Sa main se dirigea vers cette dernière, avant que son attention ne soit captée par la voix de celle qui l’accompagnait.
- Je suis fatiguée, Ichigo. C’est encore long ? Se lamenta la membre de la Treizième Division du Seireitei.
- Comme tu peux voir, il y a encore du monde. Fit juste remarquer le lycéen, en fermant les yeux.
- Et après, on monte dans l’avion ? Reprit la jeune femme aux cheveux noirs, avec un regain d’espoir.
- Non, il va ensuite falloir attendre avant d’embarquer, et encore attendre avant de décoller. Tenta d’expliquer avec calme son interlocuteur.
- Quoi ?! S’indigna Rukia. Mais pourquoi attendre autant ?!
Devant le haussement d’épaules de la part de son interlocuteur, la Shinigami poussa un profond soupir de lassitude. Elle n’était pas heureuse comme ça ! Elle voulait vite arriver rapidement dans l’avion ! Cet engin géant qui vole, était tellement impressionnant ! Elle avait vraiment hâte de rentrer là-dedans.
- Tu n’es pas obligée de rester avec moi dans la file d’attente, hein. Regarde Yuzu et Karin ont bien laissées mon père seul pour aller s’acheter quelque chose, tu peux aller les rejoindre. Rukia haussa d’abord les sourcils devant la proposition d’Ichigo mais très rapidement, elle aquiesça dans un petit sourire enjoué. La jeune femme repartie en direction des deux soeurs Kurosaki qui décidèrent de l’attendre, étant donné que la Shinigami leur faisait quelques grands signes. Pff, pour la discrétion, cette fille était un cas. Ichigo retourna à son occupation plus barbante qu’autre chose. Son père était désormais à coté de lui, et lança un petit regard à son fils.
- Hé, mon fils. Tu seras à coté de Rukia-chan dans l’avion ! Tu devrais être content, non ? Demanda t-il, un large sourire aux lèvres.
L’intéressé détourna vivement le regard.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit-il, sans pourtant être convaincu par ses propres paroles.
Finalement, c’était bon. Les deux Kurosaki posèrent leurs bagages, qui étaient regardés par les hôtes avant de rouler doucement pour rejoindre l’avion avant qu’eux-mêmes n’y iraient. Enfin, voilà une bonne partie de cette horreur passée. Père et fils vinrent rejoindre le reste de la famille - en y incluant Rukia - qui était assise sur des bancs, à attendre, jus de fruits à la main.
- Mes chéries ! Nous avons accompli un dur labeur ! S’exclama Isshin en tentant de prendre ses trois « filles » dans ses bras, mais ne pouvant finalement qu’enlacer Yuzu, étant donné que Karin se dégagea rapidement de l’étreinte et que Rukia l’avait évité.
- C’est bon hein, déplora Karin. C’est pas comme si c’était quelque chose d’extraordinaire non plus.
Isshin prit un air dévasté lorsque ces quelques mots sortirent de la bouche de sa fille. Si cruelle ! Masaki ... Masaki ! Il avait oublié son portrait ! Le père des Kurosaki prit sa tête entre les mains et se la secoua une bonne dizaine de fois, avant que ceux qui ne l’entouraient ne décident de partir, blasés par son comportement devenu trop gênant. Par ailleurs, les regards s’étaient évidemment tournés vers lui. Tous regagnèrent une rangée de banc, plus loin. Rukia se posa à coté d’Ichigo, ce dernier fermant les yeux, à attendre. Yuzu et Karin commençaient à discuter de leur coté, également.
- Ichigo.
... C’était reparti pour un tour. Elle ne pouvait pas rester là, à attendre, comme tout le monde ? Machinalement, le rouquin posa ses yeux sur elle. Il l’interrogea vaguement du regard, étant bien épuisé par tout ce qui venait de se passer. Il s’attendait une fois de plus, à une question à laquelle n’importe qui pourrait répondre. Enfin, venant de la part de la petite Shinigami, il semblerait que rien ne soit finalement simple.
- Tu veux un peu de jus de fruit ?
Ses yeux s’écarquillèrent un petit peu devant la question posée par la petite brune. Un léger sourire amusé se dessina finalement sur le visage du lycéen.
- Tu n’arrives pas à ouvrir ta brique, hein ! Se moqua finalement Ichigo.
Rukia détourna immédiatement le regard, du rouge gagnant doucement ses joues. Eh zut ! Ce paysan était plus perspicace qu’il n’en n’avait l’air finalement. Il fallait qu’elle commence à chercher un plan de secours pour expliquer ce qu’elle ... La main d’Ichigo vint doucement prendre les siennes, geste qui fit tressaillir la petite Shinigami, dont le regard encore plein de gêne, vint se reporter sur son colocataire forcé. Ce dernier perça un trou à l’endroit indiqué, avec la paille, avant de remettre la brique à la Shinigami.
- Quand même, tu devrais bien te souvenir de la manière dont on l’avait ouvert, la première fois !
- C’est bon hein ! Se défendit Rukia. C’était ... il y a longtemps !
La jeune Shinigami se mit à boire, tout en détournant le regard, refusant d’admettre qu’elle avait bêtement oublié la manière dont on ouvrait une misérable brique de jus de fruit. Fort heureusement, à part Ichigo, personne n’avait pu assister à cette ridicule scène. Enfin ... Rukia poussa un soupir avant de redonner l’objet au rouquin.
- Tu n’en veux vraiment pas ? Insista la protégée d’Ukitake.
- Non merci, rétorqua Ichigo.
Rukia haussa les épaules. Bon eh bien ... puisqu’il n’en veut pas, elle ne se priverait pas, de son coté. Mais les minutes défilaient, et pourtant ... rien ne venait perturber la longue, l’interminable attente. La soeur adoptive de Byakuya n’en pouvait simplement plus. Attendre n’était pas dans son genre dans ce type de situations. Ichigo ouvrit soudainement les yeux, provoquant un nouvel élan d’espoir chez la jeune femme aux courts cheveux noirs.
- Qu’est-ce qu’il se passe Ichigo ? C’est bon ? Se mit-elle à espérer.
- ... Non ... en fait, j’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose ... bon, c’est sûrement mon imagination. Rétorqua ce dernier, en soupirant.
Soupir partagé par son amie aux yeux violets, mais pas pour les mêmes raisons. De l’autre coté, Yuzu, Karin et Isshin semblaient également s’ennuyer fermement. Karin étant même sur le point de s’endormir sur son banc, si Yuzu ne la tenait pas éveillée par des questions inutiles telles que son plat favori - alors qu’elle connaissait évidemment la réponse - ou sa chanson préférée. Mais une voix retentit : c’était la voix salvatrice, qui annonçait enfin l’embarquement pour le vol en direction de la France. Rukia eu un large sourire de joie, se leva rapidement et jeta sa boisson avant que sa main ne prenne celle d’Ichigo, dans un élan d’enthousiasme qu’elle n’avait plus eu depuis des heures.
- C’est par où ?! Allons-y ! S’impatienta t-elle.
- Du calme Rukia, l’avion ne partira pas sans nous ... Soupira une fois de plus Ichigo, en se levant.
- Allons-y mes enfants ! Direction la France ! S’exclama également Isshin, joyeusement.
Un large mouvement de foule permit facilement de voir la direction qu’il fallait emprunter pour atteindre l’avion. Mais une fois de plus, il fallu attendre dans une file d’attente longue, et montrer ses passeports en arborant son sourire le plus hypocrite - chose qu’elle savait tout de même faire à la perfection d’après Ichigo - avant enfin, de pouvoir atteindre le gigantesque appareil volant. Elle tenait fermement la main du rouquin pour le forcer à se dépêcher, malgré quelques regards suspects, et même de la part de Yuzu. Cette dernière était placée en retrait avec Isshin et Karin. C’est à sa soeur que sa voix s’adressa.
- Regarde, Karin-chan ! Rukia-chan et Onii-chan sont amoureux ! S’étonna Yuzu.
- Ne dis pas n’importe quoi, Yuzu. Personne ne ferait une telle erreur. Répondit sa soeur aînée.
- Karin-chan ! C’est méchant de dire ça ! S’indigna Yuzu.
- Allons, les filles ! On atteint l’avion maintenant ! Fit remarquer Isshin de son coté.
Les places furent rapidement prises. Ichigo et Rukia étaient, comme prévu, ensemble. La dernière citée se plaça sans attendre à coté de la fenêtre. Isshin était deux places plus loin, juste derrière ses deux enfants. Les yeux de la dernière membre de la famille Kuchiki se rivèrent dehors. L’aile de l’avion était visible ... et c’était tout.
- Il fait chaud ici, s’agaça Rukia au bout de quelques instants.
- Si tu gardes ton manteau, c’est normal. Fit remarquer son voisin.
Elle lui tira vivement la langue avant d’enlever son blouson et de ... le balancer sur Ichigo. Ce dernier lui lança un regard carnassier.
- Je peux savoir ce que tu fous, là ? Dit-il, d’un ton menaçant.
Rukia croisa les bras et détourna le regard.
- J’ai enlevé mon manteau, comme tu me l’as demandé.
Sérieusement ... elle avait beau avoir 70 années de vécu à la Soul Society - ou pas loin - elle demeurait vraiment une sale petite gamine quand elle le voulait. Comme aujourd’hui par exemple. Hmh ... un léger silence s’installa. Avant que la main de Rukia ne vienne légèrement secouer le bras d’Ichigo, pour attirer son attention. Il ne répondit pas dans un premier temps, espérant qu’elle le laisse tranquille d’elle-même, mais visiblement ce n’était pas parti pour.
- Quoi encore ?
- Il sert à quoi, cet écran ? Questionna Rukia, d’un ton neutre.
- A ne pas t’ennuyer à mourir, c’est tout. Tu trouveras des films, des jeux ou des musiques là-dedans. Tu peux te débrouiller toute seule, non ? Ce n’est pas bien compliqué.
Ceci fait, le jeune lycéen prit rapidement le casque et les écouteurs pour les mettre sur la tête de son amie, en lui expliquant qu’elle ne pourrait pas entendre ce qu’il y avait sans. La jeune femme mit tout de même un certain temps avant de comprendre les subtilités que conféraient la télécommande et ainsi, Ichigo mit une bonne dizaine de minutes avant de pouvoir être enfin tranquille, et rechercher le sommeil. Mais un silence était évidemment, trop demandé pour une personne telle que Rukia. Cette dernière sursauta, ce qui attira l’attention du rouquin. Son visage se tourna donc une fois de plus en direction de sa voisine, qui le regarda à son tour, avec une once d’incompréhension : elle entendait des voix ! Des voix étranges ! Et son jeu, Tetris, venait de se stopper brutalement !
- Qu’est-ce qu’il se passe, Ichigo ?! On est attaqués ? Est-ce que tu sens du reiatsu ? Paniqua t-elle doucement alors qu’elle cherchait son Mod Soul dans son petit sac-à-main.
La main d’Ichigo se posa sur la sienne : il lui faisait signe de se calmer.
- Arrête de t’agiter pour rien, c’est juste un message du Capitaine, expliqua t-il.
- Quoi ?! Mais je n’ai pas compris un seul mot de ce qu’il disait ! Se plaint Rukia, désabusée par la situation.
- C’est parce qu’il parle anglais, tu vois. Ce sont les procédures officielles : tout le monde parle anglais dans le personnel.
- Mais je ne sais pas parler anglais, moi !
- Tu n’avais qu’à venir en cours d’anglais au Lycée.
Rukia fit une moue boudeuse et croisa les bras. Son interlocuteur soupira bruyamment. Décidément, les Shinigamis dans le monde réel, ce n’était donc vraiment pas une bonne idée. L’art de l’euphémisme, évidemment. Mais en plus, quelque chose troublait réellement Ichigo : il ne trouvait pas le sommeil et ce n’était pas - entièrement - la faute de Rukia. Il avait vraiment l’impression d’avoir oublié quelque chose d’important. Ses affaires ? Le rouquin énuméra ses objets importants, mais ne trouva rien de notable. Même Kon faisait parti des bagages, dans le sac de Rukia. Enfin. L’avion commença à démarrer. Ce mouvement sortit la petite femme brune de sa torpeur, et son visage se colla à la fenêtre, pour observer les moindres petits détails. Mais au bout de cinq minutes, elle commença à trouver le temps long. L’avion ne faisait que rouler ... si c’était ça, pourquoi ne pas avoir prit une voiture ?
- Hé Ichigo, c’est quand qu’il vole, l’avion ? Demanda t-elle finalement.
- Bientôt. Maintenant, laisse-moi dormir ! Répliqua ce dernier, agacé.
- Comment tu peux penser à dormir dans un moment pareil ? T’es vraiment qu’un sale paysan étroit d’esprit ! Grommela finalement Rukia, sans pour autant recevoir une quelconque réponse de la part du rouquin, qui semblait perdu dans ses pensées, les yeux fermés.
Tiens donc, il lui arrivait donc de réfléchir. Surprenant. Il ne fallait pas qu’il fasse trop d’efforts, il risquerait sûrement de se blesser. Et finalement, l’avion décolla. Pendant ce cours laps de temps, la Shinigami se sentit étrangement mal. Pourtant, elle combattait dans les airs lorsque des Hollows faisaient leurs apparitions. C’était idiot de penser de la sorte. Instinctivement, elle attrapa le bras d’Ichigo et tenta vainement de se coller à lui, mais ne put entièrement le faire, à cause de sa ceinture qui ne la serrait pourtant pas si fort. Sourcil haussé, le rouquin la regarda un instant avant de replonger dans ses pensées. Dehors, il faisait maintenant nuit. Rukia se sentie rapidement fatiguée. Ses yeux se portèrent sur sa montre : 23 heures 12. D’après Ichigo, le repas serait servi à minuit 30. D’ici là, elle pouvait bien faire une bonne petite sieste !
- Quoi, encore ?
Ichigo regardait sa voisine en train de s’agiter, les mains sur la ceinture. Il prit un air profondément ennuyé avant de lui enlever ce qui la gênait en douceur, avant de se remettre sur son siège. L’accoudoir qui les séparaient se fit soudainement soulever, par Rukia, ce qui surprit le Shinigami remplaçant de Karakura.
- Tu fous quoi, là ?! Demanda t-il.
- Imbécile ! Tu crois que j’arriverais à dormir assise, moi ?
Sans attendre une quelconque réponse de sa part, la petite brune posa sa tête sur Ichigo et ferma les yeux, satisfaite de pouvoir dormir de la sorte. Un peu tétanisé au départ, le jeune homme aux cheveux oranges finit par la laisser faire. Bon, ce n’était pas désagréable à vrai dire, mais si jamais un membre de sa famille les voyaient ainsi ... oh, peu importe, finalement. Il était un peu gêné par Rukia, mais délaissa rapidement ce sentiment là. Il se surprit en train de poser sa main sur l’épaule de la Shinigami, sans que celle-ci ne fasse quoique ce soit. Etait-elle en train de dormir ? Peut-être. Peut-être non. En un éclair, c’était peu probable ...
- Hé, paysan. N’en profite pas trop non plus, hein.
Sa voix fit légèrement trésaillir l’intéressé qui détourna instinctivement la tête avant de lâcher un « Pour qui tu me prends ?! » qui ne persuada personne. Mais il vola ainsi un petit souire discret à la Shinigami, qui ferma les yeux, pour de bon cette fois-ci, confortablement installé contre l’homme qui avait boulversé sa vie. Même s’il s’agissait d’un paysan complètement stupide. Ichigo ne pensa plus à rien non plus. Il ne faisait plus que profiter de l’instant et oublia pour de bon ce qui le troublait tant depuis qu’il était arrivé à l’aéroport.
« Je m’appelle Kurosaki Ichigo. Je pense qu’entre choisir de partir avec sa famille en vacances, et déglinguer des Hollows, je choisirai la deuxième option la prochaine fois ... sauf si Rukia vient avec nous. »
- Il ne répond pas ?! Bon sang, ce Kurosaki !
A l’aéroport, il faisait bien nuit. Il y avait de moins en moins de monde, et un jeune homme habillé tout en blanc avec ses valises se tenait là.
- Sur mon honneur de Quincy, je jure que je me vengerais dès lors que je t’aurai retrouvé. | |
| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Dim 23 Juin 2013 - 19:15 | |
| J'aime bien, mais tu aurais pu mettre plus de romance pour moi è_é La chute est bien aussi x) | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Mar 25 Juin 2013 - 6:42 | |
| Beuuh, il fallait pas exagérer non plus ! En tout cas, merci ! Quoique j'en mettrais bien plus, si tu regardes l'épisode 1 de Bleach en Vostfr. A vrai dire je ne pensais pas que tu aurais totalement pu comprendre la chute ... | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 6 Sep 2013 - 10:42 | |
| Ceci est un One-Shot spécialement réservé par une demande toute aussi spéciale qui a un rapport direct avec le message du dessus. Rapport avec rien. J'me suis lancé dans la Romance. Aïe.
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« Celui qui lie l’amour à la beauté n’a jamais aimé. Celui qui lie l’amour à l’horreur l’a déjà fait. »
Lune Ardente. Soleil Glacial. Ces deux termes n’auraient probablement pas le moindre sens, d’ordinaire. Mais pourtant, ils pouvaient bien caractériser leur relation. Cette relation qui était interdite par tous. Y compris, eux-mêmes. Deux prunelles azurs scrutaient la pièce sombre, pour se rediriger vers la fenêtre, qui était entre-ouverte. Le ciel obscurci par la nuit, laissait tout de même l’éclat argenté de la Lune l’illuminer en partie. Encore une fois, elle ne trouvait pas le sommeil. Stella Solaris de son nom, laissa vaguer son regard dans la chambre, et pivota elle-même dans ses draps. Bien que sa vue fut obstruée par ses cheveux noirs, l’information arriva rapidement dans son esprit : 1 heure 07. Encore heureux, qu’elle commençait à 10 heures 30. Enfin ... une question de point de vue. Dans la chambre, de l’autre coté, dormait paisiblement son amie. Sélina Hernàndez. En regardant la jeune étudiante au cheveux blonds, Stella ne pu s’empêcher d’esquisser un petit sourire attendri. Il y en avait dans ce monde, qui n’étaient même pas conscients des tourments qui pouvaient détruire une personne, de l’intérieur. Bien, il fallait tout de même fermer, ces yeux rebelles qui ne cessaient de s’empoisonner à cause de son esprit, et de son coeur.
Voici une nuit typique de Stella Solaris, chaque dimanche soir, avant d’aller à son Lycée. Dernière année de Terminale L pour elle. Son rêve depuis un moment. Pourtant, ce rêve nourrit par ses ambitions et ses facultés s’effritait doucement. Sauf qu’elle n’en n’était pas encore consciente.
C’était un dimanche soir typique, dans sa vie.
Les rayons du soleil ont fait leur apparition, remplaçant la Lune Glaciale par leur chaude lumière.
- Hé ! Réveille-toi ! Stella !
Putain. Voilà le mot qui grommelait au sein de l’esprit de la jeune femme aux cheveux bruns. Vulgarité, spontanéité, humanité. En même temps, quoi de plus logique ? Être réveillé de manière si brutale ne pouvait que procurer un sentiment désagréable. Toutefois, l’effet recherché était réusit, puisque les iris bleus de Stella se firent visibles en un rien de temps. Deux paires d’yeux se trouvaient juste en face de son visage, faisant sursauter puis reculer l’étudiante assoupie.
- Bah dis-moi, t’en a mit du temps ! S’exclama la dénommée Sélina Hernàndez en se redressant. Tu comptais dormir jusqu’à quand ?
- C’est bon, ça va. Bredouilla un petit peu Stella en se frottant les yeux.
Ces derniers se posèrent ensuite immédiatement sur son réveil. Ce dernier affichait 9 heures 06. Bon, il y avait pas mal de choses à faire, c’est vrai. Stella et Sélina étaient colocataires. Maintenant qu’elles avaient 18 ans, il s’agissait de leur droit le plus total. Toutefois, vivre seules n’intéressaient pas les deux jeunes terminales. Leurs familles respectives envoyaient un peu de sous par mois, mais isolées, cela ne suffisait pas. Ce fut donc en toute logique que toutes deux aillent dans le même petit appartement.
Le reflet de la glace du miroir laissait transparaître son regard pâle, sa mine fatiguée, sans compter ses cheveux en pétard. Vraiment, il y avait de quoi être malade en se regardant là-dedans.
- Stella, tu tires vraiment une sale tronche aujourd’hui. Fit remarquer Sélina en s’approchant à son tour du miroir.
Machinalement, l’interpellée se retourna et adressa un faible regard à son amie.
- Merci, je ne l’aurais pas remarqué sans toi ! Dit-elle d’un ton sarcastique.
- Tu devrais quand même te dépêcher de te refaire une beauté ! José va vraiment te trouver hideuse comme ça ! Pouffa légèrement la blonde.
- José ? Son avis ne m’intéresse pas vraiment ...
- Mais il est hyper sexy ! Et puis, je crois qu’il s’intéresse à toi ! Tenta de persuader son amie.
- Une pierre aurait l’air intelligente à coté de lui. Répliqua Stella tout en commençant ses préparatifs.
- Mais c’est pas très important ! Enfin, pour l’instant. Hésita un peu son amie en mettant l’index sur ses lèvres, signe qu’elle plongeait dans une intense réflexion.
Stella soupira en secouant légèrement la tête. Son amie était incorrigible. Elle mit une bonne vingtaine de minutes avant de s’être correctement maquillée et coiffée. Il fallait aussi penser à prendre son petit déjeuner, mais le temps pressait vraiment. Et puis de toutes façons, elle n’avait pas du faim. Se brosser simplement les dents et emmener une petite barre de céréales au cas où - parce que Sélina avait insisté - avant de prendre ses affaires de cours. Par chance, le lycée local n’était pas très éloigné. Les deux jeunes étudiantes marchaient tranquillement dans la rue. Le soleil n’était pas vraiment présent dans le ciel, laissant plutôt ses rayons transparaître de temps à autres, derrière l’épais voile de nuage gris, qui trônait dans les cieux. Alors que Sélina marchait joyeusement à ses cotés, parlant de tout et de rien, Stella plongeait doucement dans un profond mutisme, au fur et à mesure que ses pas se rapprochaient de ce lieu maudit et chéri, qu’était le lycée.
- Alors ?
Les sourcils de Stella se froncèrent, tandis que son amie lui répétait cet adverbe deux fois. La tête de la brune se tourna doucement vers Sélina.
- J’ai pas écouté, avoua t-elle. Qu’est-ce que tu disais ?
- Bouaaah ! T’es vraiment pas très concentrée ! Je t’ai dit qu’on allait au cinéma demain soir, vu que Mercredi on n’a pas cours avant 11 heures 30. Tu viens ?
Remodelant doucement les choses dans son esprit, la jeune femme aux iris bleus hocha doucement la tête, en guise de réponse. A vrai dire, tout cela n’avait pas la moindre importance pour elle. Sortir dehors ne lui ressemblait pas énormément, mais bon ... faire le vide avant de passer le Bac dans quelques mois, ça ne lui ferait peut-être pas de mal. De toutes manières, il n’y avait pas beaucoup plus le temps de réfléchir : le lycée était devant leurs yeux, maintenant. Devant la grille, un jeune homme à la courte chevelure brune attendait, dos contre la paroi, mains enfouies dans le jean. Un petit sourire se dessina sur son visage lorsqu’il vit les deux étudiantes arriver. José Mendes. Lui aussi était en Terminale : il s’agissait probablement du plus proche ami masculin qu’avait Stella.
- Yo ! S’écria t-il en s’approchant des deux demoiselles, levant sa main pour joindre le geste aux paroles. Vous êtes en retard.
- C’est bon, ça va hein. Tempéra Sélina. Qui aurait imaginé que tu pourrais arriver à l’heure ?
- Hé ! T’essayais pas de calmer le jeu, y’a deux secondes ? S’offusqua José en souriant légèrement. Alors, Stella ? T’as pas l’air bien. Faut dormir la nuit, tu sais !
- Merci. Je n’étais pas au courant. Répondit-elle en détournant la tête.
Encore un peu, on aurait dit qu’elle boudait, mais ceux qui la connaissait suffisamment savait bien que ce n’était pas vraiment le cas. Mais à vrai dire, la situation commençait à l’ennuyer au plus haut point. Sans plus attendre, les trois lycéens prirent le chemin de leur salle de cours. Les escaliers furent montés sans grand souci, avant qu’ils n’atteignent la salle de cours. Dans sa poitrine, la jeune brune sentit son coeur se serrer, à chacun de ses pas. Vers cette salle maudite, vers cette salle adorée. Parce qu’il était là. C’était sa salle. D’un pas intimidé, gêné, elle franchit le seuil de la porte. Alors qu’une main se posa sur son épaule, faisant trembler tout son corps. Son regard se posa brusquement sur celui surpris de son ami, José.
- T’es sûre que tu vas bien ? On dirait que tu vas mourir si tu rentres ici. S’inquiéta le brun.
- C-c’est bon, ça va ! Tu m’as juste fait peur ! S’indigna visiblement la jeune femme, en regagnant à pas rapide sa place, sous le regard intrigué de celui qui tentait seulement de prendre des nouvelles.
Après un haussement d’épaule, il regagna également sa place. Sélina était déjà entrée avant eux et s’était posée tranquillement sur sa chaise, avant de bavarder avec d’autres filles. Stella avait l’habitude de s’asseoir seule sur la gauche de la salle, près de la fenêtre. Pourquoi ? Elle ne saurait l’expliquer. La fenêtre ... cette ouverture vers ce monde infini qui s’offrait à elle. Peut-être était-ce, parce que cette vision lui permettait de rêver un petit peu. Les bruits de pas se faisaient entendre. C’était ça ... il arrivait. La porte s’ouvrit, laissant apparaître un homme d’une vingtaine d’années. Sa longue veste blanche arrivait quasiment jusqu’à ses genoux, son t-shirt noir contrastait avec. Son jean de couleur bleu foncé participait également à ce contraste. Dans sa main gauche, il tenait la mallette caractéristique des professeurs, tandis que son regard ambré se posa brièvement sur sa montre, sur son poignet. Il fit une mine un petit peu agacée, suite à la vue de cette dernière, avant de reprendre une expression plus tranquille. Il se gratta rapidement l’arrière de la tête, visiblement anxieux, sa main passant dans ses cheveux noirs, avant que son regard ne se reporta à l’ensemble de la classe.
- Désolé du retard, il y avait un embouteillage.
D’une seule voix, la classe entière lui disait que : « Ce n’était pas grave, Monsieur Estrellas !». Ce nom résonnait dans sa tête. Cette ressemblance même avec son prénom l’avait perturbée, dès le premier jour. Comme si son esprit s’était crée une proximité rien qu’au son de ce nom. Tout chez lui, l’appelait. Gonzalo Estrellas. Professeur de 26 ans. Enseignant en Philosophie, il avait une très bonne réputation auprès des élèves. Il avait terminé ses études à la Fac de manière assez brillante puisque ses résultats le classait réellement parmi l’élite. Autant dire que l’établissement fut ravi de pouvoir l’accueillir. Posant sa mallette sur la table, avant d’en sortir des documents, l’homme aux yeux ambres jeta un coup d’oeil à la fiche d’appel, avant d’enchaîner de vifs regards aux élèves présents ici. Certains étaient déconcentrés avant le début du cours, mais il n’y avait probablement rien de plus normal.
- Je vois. Pas d’absent à noter, je me trompe ? Demanda t-il de sa voix mélodieuse.
Mélodieuse. Il n’y avait peut-être qu’elle qui la trouvait ainsi. Chacun de ses mots résonnaient pourtant dans sa tête comme des notes de musiques tapés doucement sur un piano. Chacun de ses mots étaient prononcés avec un accent si parfait, comme un chant pour son esprit ... Stella soupira. Arrête tes conneries. Se répéta t-elle intérieurement. Ce n’était pas du tout le moment de penser à des choses pareilles. Passant ses mains dans ses cheveux à plusieurs reprises pour - vainement - tenter de retrouver une once de concentration, la jeune étudiante se résigna ensuite à sortir ses affaires de cours. Une fois le crayon à la main, il n’y avait pas d’autre alternative que d’écouter tout ce qui allait se dire.
- Bien, votre attention maintenant. Dit doucement le professeur aux cheveux noirs. On va commencer le cours, et je suppose que tout le monde est très intéressé, n’est-ce pas ? Ajouta t-il en souriant doucement.
Personne ne trouva quoique ce soit à redire, réellement.
- Bien, nous allons commencer le cours sur le désir, aujourd’hui. Annonça calmement le professeur Estrellas, en feuilletant son cahier de cours, tranquillement assis sur sa chaise.
Génial. Se lamenta intérieurement Stella. Ouais. Y’avait pas de meilleur moyen de trouver un moyen de suivre le cours sans être victime d’hallucinations, hein ? Tss. Grognant intérieurement, la jeune femme ouvrit son cahier, prête à prendre en notes tout ce que dirait celui qui était responsable de la classe. Elle n’avait rien, contre la Philosophie. Au contraire même, l’étudiante adorait ça. Mais ... en ce moment, ce n’était pas tellement possible.
- Oh fait, coupa le professeur lui-même. Je dois d’abord vous remettre vos copies.
Aussitôt cela dit, l’intéressé se releva, et sortit une pile de feuilles, toutes plus ou moins parcourues par de nombreux caractères rouges, signe extérieur de la réussite ou non des devoirs. Le dénommé Gonzalo Estrellas parcouru la salle, pendant quelques temps, y allant de son petit commentaire avec chacun des étudiants. Stella sentit une nouvelle fois son coeur se serrer, alors qu’autour d’elle, les réactions fusaient : entre les cris choqués, les râles s’insatisfaction, les sourires arrogants, les bras levés de joie, tout y passait. Mais maintenant, c’était son tour. Alertée par les bruits de pas de cette personne, Stella se redressa et tourna la tête, avant que leurs yeux ne se croisent. Sa main se leva sans même qu’elle n’en avait décidé ainsi, pour prendre sa copie. Tremblotant légèrement en tendant son bras, la dénommée Stella Solaris avait un peu de mal à cacher son appréhension. Mais la raison de cette dernière, était bien entendu toute autre. De toutes façons, la classe était trop occupée à s’offusquer, à se lamenter ou à se vanter des copies pour apercevoir quoi que ce soit.
- N’aie pas peur, tu peux la prendre. Sourit gentiment le professeur.
Elle en était sûre maintenant : ses joues s’étaient enflammées dès ces quelques mots prononcés. Une foule de sentiments contradictoires venaient de prendre place dans son esprit. T’as l’air intelligente maintenant, hein ? Se dit la jeune femme à elle-même. Elle détourna vivement le regard.
- Merci, murmura t-elle, sans même prendre le temps de voir sa note.
Elle était bien trop perturbée.
- Je n’ai pas grand chose à redire sur ta copie, Stella. C’est comme d’habitude, un excellent devoir. Ajouta l’enseignant aux yeux ambres, en s’éloignant.
Ridicule. Des simples compliments ne devraient pas la gêner au point que seul un hochement de tête constitue sa réponse. Lui, s’en accommodait apparemment, et repartit avec sa distribution. Sinon ... la note ? 15/20. En Philosophie, c’était une bonne note. En dissertation, surtout. Bon ! Désormais, la concentration était de mise. L’étudiante était bien décidée à ne prendre en considération que les propos utiles aujourd’hui.
- Maintenant, nous pouvons commencer le cours sur le désir.
... Ouais en fait, ça allait être dur. 2 heures comme ça. De bonheur douloureux. Peut-être que rien n’est plus douloureux que le bonheur, finalement. Ou alors, la recherche du bonheur. Le chemin de ce dernier est tortueux. Il n’y avait aucun doute à son esprit. Théorie de la cristallisation ... ce terme s’incrusta dans son esprit. Sûrement qu’elle était victime de cette chose. La sonnerie retentit. Un autre moment de contradiction entre la souffrance et la joie. Sortir d’ici représentait bien tout cela. La dénommée Stella Solaris se leva de son siège de la même façon que tous les autres élèves. Pourtant, elle mettait toujours plus de temps à sortir. Sciemment ou pas. A vrai dire, lors de ces moments là, il n’y avait pas matière à réfléchir pour la jeune femme.
- Au revoir professeur. Glissa t-elle doucement en passant devant le bureau de ce dernier.
- Ne voulais-tu pas discuter, Stella ? Rétorqua l’intéressé, sans quitter des yeux les affaires qu’il avait sous la main.
Aussitôt, son interlocutrice se statufia devant la porte encore ouverte. Porte qu’elle ne tarda pas à refermer, avant de s’y adosser péniblement, légèrement rougissante. Baissant les yeux, elle préférait éviter le regard de l’enseignant, qui esquissa un léger sourire devant la réaction de l’étudiante.
- Allons, allons. Inutile de t’en faire, Stella. Ce n’est certainement pas l’heure ... Murmura t-il en se levant, pour aller devant elle.
N’osant même plus lever les yeux devant l’homme à la chevelure sombre, Stella rougissait de plus belle lorsque les doigts fins du professeur vinrent caresser doucement ses joues.
- Je ... Balbutia l’étudiante.
- Tu vas bientôt être en retard, effectivement. Sourit le dénommé Gonzalo Estrellas. Ce n’est pas vraiment le lieu pour ce genre de choses.
Se résignant un petit peu à quitter la pièce, Stella hocha simplement la tête, avant de détaler en vitesse dans les couloirs, bousculant sans voir les malheureux élèves ayant choisi de se mettre en travers de sa route. Elle rejoignit ensuite sa salle de cours. Espagnol. Pff, autant être en retard sérieusement. Le reste du cours, devant les paroles ennuyeuses à souhait de Madame Nespresso, la jeune femme se perdit doucement dans ses pensées. Définitivement, ce n’était pas possible de le sortir, de ses pensées. Eh bien ... c’était bien sa veine ! C'était certainement pas cette prof au nom de café qui allait réussir à le faire en tout cas. Bon, se moquer d'un nom, c'était petit. Le reste de la journée fut également particulièrement monotone. Il en est toujours ainsi, lorsque l’étudiante avait cours de Philosophie trop tôt. Les cours s’achevèrent à 17 heures 30. Remballant rapidement ses affaires, Stella croisa le regard de Sélina, qui l’attendait sur le seuil de la porte, souriante. Cette dernière heure avait été particulièrement pénible : l’enseignante chargée de ce cours était d’une piètre qualité, et sa voix était si monotone que Stella aurait pu s’endormir dès lors qu’elle avait prononcée son premier mot. Elle n’avait rien non plus contre les enseignants ayant des noms peu flatteurs, mais elle se souviendrait longtemps de cette Madame Dujardin.
- Arrête de faire cette tête, suggéra t-elle. Ce n’était qu’un cours de Littérature ! C’est vrai que la prof est nulle comme pas possible, mais bon ... Hésita finalement la blonde en marchant aux cotés de son amie.
- C’est bon, hein. Répliqua Stella. C’est pas comme si t’avais passée toute l’heure à dormir sur ta table. Lui fit-elle remarquer.
Son amie ricana légèrement avant de reprendre la marche. Cette journée n’avait pas vraiment été épuisante, mais bon ... comme tous les lundis, il s’agissait ... d’un trouble. Parce que c’était bien entendu, impossible. Impossible de continuer ainsi. Sur la route, José les attendaient également. Il était gentil, vraiment. A cet instant, l’étudiante se sentie un petit peu coupable, à cause de sa réaction plus tôt dans la journée, lorsqu’il avait simplement voulu prendre de ses nouvelles. Mais apparemment, ce dernier ne lui en tenait pas rigueur. Avoir des amis sur lesquels on pouvait compter lui faisait vraiment beaucoup de bien. José, était de ceux là. Le jeune homme salua une nouvelle fois ses amies d’un geste de la main.
- T’as pas d’amis pour traîner avec nous à chaque fois ou quoi ? Lança Sélina, d’un ton sarcastique.
- Si, mais vous me faîtes pitié à rester seules à chaque fois, alors je viens vous voir. Répliqua l’étudiant, sur le même ton.
Stella, préférait rester silencieuse. De quoi pourrait-elle bien parler, de toutes façons ? Ses pensées se dirigeaient envers une toute autre personne. Celle qui représentait son Soleil. Mais en même temps, il demeurait si stoïque quant à leur relation. Elle, ne pouvait que rêver silencieusement, les soirs de Lune, brûlant intérieurement d’un désir inavouable et pourtant, déjà avoué. Elle avait pourtant de le dire. Pourtant besoin de le hurler. Sur tous les toits, et plus encore. Elle voulait qu’on l’écoute. Et plus encore : elle voulait qu’on la comprenne. Pourtant, cela ne se passerait jamais de cette façon. Elle était ainsi. Personne ne pourrait jamais la comprendre. Telle la Lune si présente et pourtant si absente, la jeune étudiante marchait le regard complètement perdu. Un bruit de sonnerie strident la sortie de ses pensées. Cela ne la concernait pourtant pas : il s’agissait simplement du téléphone de Sélina, qui s’empressa de décrocher avant de lancer les typiques : « Allô ? » S’en suivit une discussion entre elle et une personne dont Stella ignorait l’identité. Ses prunelles azurs rencontrèrent les iris sombres de José.
- Tu n’as pas l’air bien, vraiment. Annonça t-il en croisant les bras, comme s’il venait de faire une découverte miraculeuse.
Un aveugle aurait sûrement remarqué que quelque chose clochait chez la jeune femme. Oui. Les aveugles sont tellement plus clairvoyants. Ceux qui possèdent déjà tout pour réussir n’en font rien. Pourquoi faut-il que l’humain soit ainsi fait ?
- Merci. Mais ça va, je te dis. J’ai juste passé une sale journée à cause des derniers cours ennuyeux. Rétorqua la jeune brune en détournant légèrement le regard.
- Tu sais ... si jamais tu as quelque chose à dire ... eh bah ... tu peux. Je t’écouterai. Hésita un peu le dénommé José Mendes. Et ... je t’aiderais, si je peux ...
Ah ? Tiens ? Ainsi, lorsqu’il essayait de parler de choses sérieuses, c’était contre-nature ? Un fin sourire moqueur se dessina sur le visage de la dénommée Stella Solaris. Ses yeux replongèrent dans deux de son interlocuteur, qui eu soudainement l’air gêné.
- Vu comment tu en parles, je doute que tu puisses aider qui que ce soit. Sourit doucement la jeune étudiante, tout en reprenant sa marche.
José, lui, eu pour seul réflexe de se gratter l’arrière du crâne. Génial ! Il avait vraiment assuré sur ce coup, y’avait pas à dire ! Le jeune homme se frappa le visage de la paume de sa main, avant de poursuivre son chemin, également. Sélina, de son coté, n’avait même pas remarqué la petite discussion entre les deux jeunes gens, et continuait à marcher en parlant tranquillement au téléphone. En parlant de téléphone, ce fut au tour de Stella de recevoir quelque chose. Un SMS. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement lorsqu’elle vit que celui qui l’avait envoyé un message n’était autre que lui.
« Je ne sais pas si tu es libre, mais aujourd’hui à 21 heures, au Café près du Lycée, j’y serai. Rejoins-moi si tu peux. »
Il n’y avait pas plus clair. Intérieurement, elle pâlit. Comment ? Que faire ? Une foule de questions se bousculaient dans son esprit et réclamaient chacune une réponse claire et distincte. Mais ni son coeur, ni son esprit ne trouvaient quoique ce soit Elle referma rapidement son téléphone avant de le faire glisser dans sa poche, histoire de ne pas passer pour une imbécile fixant indéfiniment son appareil, d’autant plus qu’elle était accompagnée, aujourd’hui. Sélina se décida enfin à raccrocher, tandis que José ne disait rien, marchant les mains dans les poches.
- Hé, Stella ! Interpella soudainement Sélina en prenant son amie par les épaules, lui arrachant ainsi un regard interrogateur.
Un léger silence.
- ... Vas-y, tu peux parler, hein. Soupira la jeune étudiante aux cheveux noirs.
- Ouais ! Je cherchais juste comment le dire. Tu te souviens de la sortie cinéma que je t’avais proposée, ce matin ? Reprit la blonde.
- J’ai pas une mémoire si mauvaise, tu sais. Lâcha doucement Stella.
- Ce sera pas possible demain soir. Par contre, on peut y aller ce soir ! A 20 heures 30 ! Demain, on commence à 9 heures. Donc ...
Les yeux bleus de son interlocutrice se teintèrent de surprise. 20 heures 30, hein ? L’image du SMS qu’elle avait reçu plus tôt - il y a tout juste quelques minutes en fait - lui revint en mémoire. N’était-ce pas une occasion inespérée pour y aller ? En même temps, cela signifierait mentir à sa meilleure amie, et colocataire qui plus est. Quoique, pas forcément ...
- Vas-y toi, j’ai des choses à faire pour ce soir. Répondit doucement Stella. De toutes façons, le film Solaris ne m’intéressait pas vraiment.
- Mais il porte le nom de ton nom de famille ! S’offusqua la jeune femme aux cheveux blonds.
- Ouais bah super. Lâcha ironiquement son interlocutrice. C’est sûr que c’est la raison qui va aller me pousser à regarder ça. Continua t-elle sur le même ton.
Sélina lui tira vivement la langue avant de croiser les bras.
- Bon, c’est comme tu veux, hein ! Moi je vais y aller !
Un simplement hochement de tête en guise de réponse.
- Moi aussi. Déclara José. Enfin, pas au cinéma hein ! Je vais y aller, là, chez moi !
Machinalement, les deux étudiantes hochèrent la tête avant que leur ami ne quitte les lieux, en direction de son propre domicile, en saluant au préalable ses amies. Ces dernières repartirent en direction de leur appartement. La journée fut épuisante, donc, c’était logique d’aller s’amuser un petit peu ! ... Enfin, c’est ce que Sélina se disait toujours. Lorsqu’à 19 heures 50, après son bain quotidien, après avoir mangé, elle vit Stella installée sur une chaise, stylo à la main, feuille en face de son visage, elle ne pu que soupirer. Dehors, il faisait sombre. Rien de plus normal à cette période de l’année. Enfin, ce n’était, pas le plus important ! S’approchant du bureau d’où se trouvait son amie, elle posa doucement sa main dans ses cheveux noirs.
- Tu fais quoi, là ? S’interrogea la concernée en gardant les pupilles rivés sur son travail.
- C’est plutôt moi qui devrait dire ça. Assura l’étudiante aux cheveux blonds. Tu travailles trop, si tu veux mon avis.
- Tu sais qu’on a le Bac à la fin de l’année ? Je ne compte pas le rater, moi. Affirma l’intéressée en insistant particulièrement sur le dernier mot, comme s’il s’agissait d’un reproche.
- Oh, ça va ! C’est à la fin de l’année, on a le temps de voir venir ! Répliqua Sélina en croisant les bras sous sa poitrine.
- On est déjà en Février, Sélina. Tu n’as pas vu le temps passer, je pense. Soupira son amie en posant son crayon sur le bureau.
Mmh. Après réflexion, c’était pas complètement faux. La jeune blonde esquissa un petit sourire en repensant à ses bulletins parfois franchement marrants dans les commentaires, même si en théorie, ça ne devrait pas l’être, et se contenta de câliner son amie, qui tentait vainement de se défaire de cette étreinte chaleureuse. C’est vrai qu’elle en avait quand même besoin. Elles restèrent ainsi pendant quelques instants, avant que la petite voix de Stella ne retentisse.
- Tu n’es pas censée partir au cinéma ? Questionna t-elle.
- Ouais, je vais y aller, là ! T’es sûre de pas vouloir venir ? Tenta vainement de convaincre Sélina.
- Sûre.
Un simple haussement d’épaule de la part de sa colocataire, résignée. Eh bien, il fallait bien se rendre à l’évidence ! L’étudiante avait terminée de se préparer et rayonnait dans ses vêtements.
- T’es sûre que tu vas vraiment au cinéma ? C’est pas un rencard là ? Sourit doucement la jeune femme aux cheveux noirs.
- Mais non, je vais bien au cinéma. J’aime plaire, tu sais ? Mais ça ne va jamais plus loin. Rectifia la blonde en souriant également. Allez, je rentre vers 23 heures ! Porte-toi bien ! Et essaie de te détendre un peu !
- A plus. Annonça simplement Stella.
Sur ce, elle referma la porte. Et soupira. Intérieurement, elle remerciait son amie. Ce ne fut pas volontaire, mais son départ et le rendez-vous avorté du cinéma pour demain l’aidait beaucoup en ce moment. La jeune femme retourna rapidement dans sa chambre. Mentir à son amie, lui cacher des choses ne lui plaisait pas vraiment. Mais il y avait probablement des choses, qu’on ne pouvait révéler. Ses yeux se tournèrent rapidement vers l’extérieur. Visiblement, il faisait assez froid. Stella empoigna rapidement une écharpe rose, une longue veste noire, une paire de gants de la même teinte, avant de se poser sur le lit. Il n’y avait plus qu’à attendre. L’heure affichait 20 heures 05. Autant attendre encore un peu. Une fois que ce fut le cas, la jeune étudiante partie à son tour de l’appartement. Chaque pas fut angoissant. Celui qui la conduisit au seul de la porte, celui qui la fit entrer puis sortir de l’ascenseur, et tous ceux qui la conduisait inexorablement vers le lieu de ses désirs, le lieu de ses peurs. Aussi paradoxal, que cela pouvait être.
Dehors, la rue était plongée dans l’obscurité de la nuit, mais les lampadaires présents contribuaient à éclaircir tout ça. Il y avait quelques nuages dans le ciel ... et de la neige qui tombait. Des flocons de neige froids et beaux. La Lune trônait dans les cieux en surplombant tout, dans toute sa splendeur. Les pas la guidaient jusqu’à ce Café. A cette heure là, il n’y avait pas grand monde. Ici, on était pas bien éloignés du Lycée, qui était évidemment fermé à une pareille heure. Il fallait monter quelques escaliers toutefois. Il était bien là, en haut des marches. Cet homme dégageait presque quelque chose de mystique avec l’immense Lune Glaciale derrière lui. Pour elle, il n’y avait qu’une différence. Il n’était pas la Lune, mais le Soleil. Mais tout aussi glacial, majestueux que l’astre qui se dressait actuellement derrière lui. Ses pupilles ambrés se tournaient actuellement vers elle. Il esquissa un discret sourire à la vue de la jeune étudiante. Mais ce n’était pas le sourire qu’elle imaginerait, le sourire enjôleur. Visiblement, ils allaient devoir discuter aujourd’hui. Le coeur se serrant doucement dans sa poitrine, Stella monta les marches restantes, jusqu’à atteindre celui qui avait fait rebattre son coeur.
- Théorie de la Cristallisation. Annonça doucement le dénommé Gonzalo Estrellas. Tu es ravissante.
- M-Merci. Je crois. Rougit un peu l’étudiante.
A vrai dire, il lui arrivait de s’exprimer de manière relativement étrange. Pour un professeur de Philosophie, c’était peut-être normal ? De toutes façons, même cette partie de sa personnalité l’attirait au plus haut point. Ce coté détaché de la réalité. C’est sûrement ça, qui la faisait rêver. Cet homme n’avait pas toujours l’air de vivre dans la même sphère qu’eux autres. Alors, s’il lui tendrait la main, disparaîtrait-elle aussi de ce monde infâme ? Alors qu’il lui tende, la main !
- Allons, viens. La Lune est vraiment très belle ce soir. Annonça l’enseignant, en posant une main sur le dos de la jeune femme aux cheveux noirs, qui tressaillit sur le coup, avant de suivre le pas, sans dire un mot.
Ils étaient maintenant sur le toit du Café. De toutes évidences, aucun des deux n’étaient venus pour prendre une boisson. Stella s’amusa - si on peut dire - à détailler la tenue de son professeur de Philosophie. Il portait quasiment la même tenue qu’aujourd’hui, plus tôt. A la différence que lui aussi, s’était vêtu d’une écharpe. Une écharpe noire. Les pupilles de Stella s’arrêtèrent sur cette teinte. La teinte ténébreuse du deuil. Ses yeux se plissèrent légèrement.
- Tu es intriguée, Stella ? Ne le sois pas. Je n’ai pas choisi cette écharpe en pensant qu’il s’agissait de la couleur du deuil. Je n’ai encore perdu personne. Sourit le professeur en fixant le ciel.
- Euh ... Balbutia un peu la jeune femme. Je suis si facile à comprendre ?
L’enseignant eu un petit rire amusé à cette remarque. Pourquoi riait-il ? Elle ne le savait pas. Mais elle aimait l’entendre rire. Comme s’il revenait un peu dans ce monde. Lui qui était perché dans au milieu des étoiles. Non ... lui qui était la plus brillante de toutes. Lui, qui était son Soleil. Qui brillait avec la froideur de la Lune dans cette nuit. Elle sentit ses doigts caresser doucement sa joue, tandis que ces dernières s’enflammèrent de plus belle. Pathétique. Elle ne trouvait pas d’autres termes pour se décrire à chaque fois qu’elle était à coté de lui. Et lorsque ses lèvres furent capturés par les siennes, sous le reflet argenté de la Lune, sous les flocons de neige baignant dans cette lumière froide, elle fit fi de cette anxiété. Rien que pour une fois aujourd’hui, elle succomberait face à son coeur. Dans une bataille intérieure, entre le coeur et la raison, le vainqueur porte toujours le nom du malheur. Il n’y avait pas d’autres issues que cette dernière. Mettant un terme à cet échange langoureux, le dénommé Gonzalo Estrellas plongea ses yeux dans celui de la jeune étudiante.
- Je suis désolé, Stella. Annonça t-il. Ne me demande pas « Pourquoi ? » je suppose, que tu es assez intelligente, pour en connaître la cause.
Un silence. Les prunelles azurs de la jeune femme se baissaient doucement au fil de ces mots. Des mots auxquels elle s’était toujours attendus, à vrai dire. Dans cette relation épineuse, impossible, il fallait bien, que le bout du tunnel se montre enfin.
- Alors ... c’est fini, c’est ça ? Murmura la jeune femme en gardant la tête baissée.
- Qu’est-ce qui est terminé ? Reprit l’enseignant, en reportant son regard sur le ciel. Les histoires se terminent. L’Histoire, continue. La tienne, n’est pas terminée.
- C’est comme ça que vous me larguez ? Réprimanda presque Stella, les poings serrés.
- Es-tu triste ? Tu ne devrais pas.
Il se fout de ma gueule. Telles furent ses pensées à cet instant précis.
- Tu devrais être heureuse. Si nous avions continué, tu aurais pu être triste, je ne t’aurais rien dit là-dessus. Affirma l’enseignant, un petit sourire aux lèvres.
Comment pouvait-il ne serait-ce que sourire ? Elle-même ... se sentait-elle triste ? Bien entendu, perdre son Soleil lui faisait du mal. Dans le même temps, il y avait autre chose. Presque du soulagement. Soulagement ? Absurdité. Elle voulait à tout prix rester avec lui ... c’était bien là, les pensées de l’étudiante, en temps normal. Pourtant là, cette séparation ... ne lui faisait pas grand chose. Comme si elle passait en douceur.
- Le Crépuscule est beau, mais ne dure pas. Souffla doucement Gonzalo Estrellas en fixant la Lune. Je suis désolé, mais oui, tu as bien vu juste. Notre relation est terminée. Elle n’aurait d’ailleurs, pas dû commencer.
- Pourquoi est-ce que vous dîtes ça ? Vous pensez un peu à ce que je peux ressentir ? Rétorqua la jeune femme avec un brin d’agacement.
- C’est bien pour cela que je l’ai tourné de cette façon, Stella. Je pourrais être quelqu’un d’horrible, sais-tu ? Me hais-tu, maintenant ? Si tu commences à me haïr aujourd’hui, sache qu’il s’agit de ton premier pas vers le bonheur.
Leurs regards étaient plongés l’un dans l’autre. Définitivement, il n’appartenait pas au même monde, hein ? Un fin sourire triste se dessina sur le visage de la dénommée Stella Solaris, alors que les flocons de neige descendaient avec toujours plus d’intensité. Des larmes perlèrent depuis ses yeux, mais elle restait droite. Un flux inlassable de pensées contradictoires coulaient dans son coeur et son esprit. Ainsi donc, elle ne comprenait plus rien au monde qui l’entourait. Les doigts de l’enseignant vinrent nettoyer les larmes naissantes, avant qu’il ne recule de quelques pas, toujours face à elle.
- Je pense, que j’ai maintenant dit, ce que j’avais à dire. Si tu as souffert, ne me pardonne pas. Si tu as été heureuse, haïs-moi. Car tout cela n’a été qu’illusoire. Je te souhaite une bonne soirée, Stella. Je ne changerai rien quant à nos relations en cours. Tu demeures une élève brillante. Sourit-il, avant de marcher doucement de l’autre coté.
Quant à elle, qu’avait-elle à dire ? Elle venait de perdre son Soleil de vue. Oh, c’est vrai. Il faisait nuit. Le Soleil ne devrait pas briller la nuit. Sans y faire attention, on peut parfois être aveuglé par une autre lumière, et s'imaginer un tas de choses, par la suite. Maintenant qu'elle y pensait, Stella se souvenait avoir lu quelque part, que la Lune avait aussi une signification malfaisante. Finalement, c'était vrai, hein ?
Une heure venait de s’écouler. Puis deux. Stella avait déjà regagnée son appartement. Elle était assise à la même place qu’elle avait quittée, plus tôt dans la soirée. A vrai dire, elle n’aurait peut-être pas dû la quitter. Entrant comme une furie dans les locaux, Sélina s’écria en voyant que son amie était encore en train de travailler. Son visage se mortifia à cette vue, tandis que Stella se retourna et haussa un sourcil.
- Tu te souviens que je suis ta colocataire ? Dit la jeune brune en agitant son stylo dans ses mains, sans expression au visage.
- Tu travailles encore !
- On va pas reprendre cette discussion, quand même ?
Se souvenant rapidement de la manière dont s’est terminée la dernière, Sélina esquissa un sourire gêné et hocha positivement la tête, avant de déposer ses affaires. Après quelques instants, la jeune femme aux cheveux blonds revint dans la chambre. Stella était immobile, devant la fenêtre. Au moins, elle venait de lâcher son stylo et cette table ! C’était déjà un point de gagné.
- Hey ! Stella ! Appela Sélina, en venant à coté d’elle.
Doucement, l’interpellée tourna la tête, et interrogea son amie du regard.
- Tu étais encore dans la lune ? Sourit Sélina en regardant à son tour par la fenêtre, apercevant ainsi l’immense astre argenté régner dehors, au-dessus des nuages, dont la neige continuait de tomber.
- Tu n’as même pas idée ... à quel point je déteste la Lune.
Sélina arqua un sourcil. Parfois, son amie avait des réactions un peu bizarres. Mais peu importe, elles avaient partagés ensembles ! Bon, parfois il y avait pas mal d’incompréhension entre elles, mais au fond, cela ne lui importait pas. Elles étaient différentes, mais se complétaient en même temps. Elle passait pour la superficielle, et l’autre pour la bizarre et plus profonde. Oui ! Elles étaient faîtes pour s’entendre, au final. Dans un certain point de vue, en tout cas.
- Au fait, il faut que je te dise ! José était bien au cinéma tout à l’heure. Il avait l’air déçu de ne pas te voir à mes cotés. Annonça Sélina.
- Oh, vraiment ? Répondit son interlocutrice, sans même s’intéresser réellement à ce que disait son amie.
- Ouais ! Je crois qu’il t’aime ! D’ailleurs, je suis pas la seule à y croire ! Tu devrais lui laisser une chance. Suggéra la blonde avec un petit sourire.
Stella se tourna doucement vers son amie, les yeux légèrement plissés.
- Hors de question.
- Pourquoi ? Il est mignoooon ! Et il tient à toi ! Et puis, ça doit être trop bien d’aimer quelqu’un ! S’emporta la dénommée Sélina Hernàndez, en ayant presque des étoiles dans les yeux.
- Tu trouves ? J’ai plutôt tendance à trouver l’amour horrible, moi.
... Il y avait des incompréhensions, entre elles. Parce qu’elles non plus, ne vivaient plus dans le même monde. Ce jour là, tout s’était terminé. En effet, Stella Solaris venait de quitter la réalité des autres, pour aller vivre dans la sienne. Ce jour là, tout avait commencé. Parce qu’on ne peut vivre par la lumière d’autrui, il faut briller soi-même. Pas de Soleil. Pas de Lune. Juste une constellation, d’étoiles. Des étoiles qu’on appellent « vies. »
Alors maintenant, brillez. | |
| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 6 Sep 2013 - 16:24 | |
| C'est. Trop. Beau. Merci merci merci bravo bravo bravo. Émouvant.. Très. Merciiiiiiii ! | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 6 Sep 2013 - 16:32 | |
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| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Jeu 19 Juin 2014 - 13:25 | |
| Salut ! Voici un One-Shot écrit dans le cadre d'un concours, ayant pour thème "Romance Post-Apocalyptique", et tournant autour de 12 000 mots. Vous m'excuserez donc le double post, le message est trop long. EDIT : Bon, un légeeeer problème de mise en page en début ... xD - Spoiler:
TAKE MY HAND EVEN IF WINTER TURN TO RED En un flash lumineux Comme si les cieux, Nous tombaient dessus, Tout a disparu. « Il n’est plus question de vivre heureux, de trouver un bon travail, d’avoir une belle famille, de réussir ses études, ou quoi que ce soit d’autre. Plus personne ne peut se sentir chez lui ou que ce soit.De quand cela date-t-il ?Non … il n’y a plus la possibilité de se sentir chez soi, nulle part. Les humains ne sont … que des êtres égoïstes. Toute l’histoire a déjà montré que les intérêts de quelques-uns ont toujours.Et l’égoïsme de l’être humain n’est jamais aussi visible qu’en temps de crise. Lorsqu’il doit survivre, l’humain ne fait plus attention à ses camarades. Vous ne me croyez pas, hein ?Moi non plus, figurez-vous. Je n’ai jamais cru que l’humain pouvait à ce point être cruel. Et pourtant, laissez-moi vous démontrer que c’est bien le cas … Devant la mort, même le plus moral des hommes finit par sombrer dans le mal. » Confusion.Nul autre terme ne pourrait s’adapter d’une façon plus adéquate à la situation. En un éclair, tout a changé. Dans un paisible village près de la montagne, il n’y avait aucune raison pour que tout sombre dans un monde. Il n’y avait aucune raison pour ce que la tranquillité des voisins ne se transforme en une hostilité sans limite marquée. Il n’y avait aucune raison pour que le regard des autres ne change du tout au tout, passant de bienveillance à une méfiance de tous les instants.Mais sachez-le … il n’y a pas de raison valable pour que l’être humain fasse sombrer son monde dans une absurdité sans nulle autre pareille.Tout avait commencé, un après-midi d’hiver. La pluie tombait, le ciel se grisait de nuage. Mais tout ceci, dans une paix commune. Bien entendu, l’utopie ne saurait se réaliser dans ce paisible village, répondant au nom de Kansei, se situant sur une grande île, Enkei, au Nord des côtes du grand pays auquel il est rattaché, Mais il faisait bon vivre à l’intérieur, et l’ambiance parmi les 5000 habitants ne tournait guère souvent à l’affrontement ou aux simples querelles.Oh … j’oubliais de me présenter. Sôren Taihei. À cette époque-là, j’avais dix-huit ans, courts cheveux noirs, ponctués d’une toute aussi courte mèche frangeant en petite partie mon visage, atteignant presque mon le haut du nez. Ma peau relativement pâle ne sortait nullement de l’ordinaire. Cela ne faisait pas très longtemps que j’avais atterrit dans cet endroit : une simple semaine, tout juste, afin de rejoindre ma Tante Anita, seule membre de ma famille restante. Ma taille ne différait pas non plus de la très grande majorité des personnes ici. Environ un mètre soixante-quinze.Vous l’aurez compris : un humain banal, parmi tant d’autres.Mais l’ennui résidait ailleurs. Car cet attroupement d’humain avait beau être banal, rien ne lui destinait à vivre l’enfer brûlant d’une froide journée d’hiver.Et pourtant … les cieux si bleutés et froids d’ordinaire, comme pour toute banale journée d’hiver, prirent une teinte soudainement plus hostile et brûlante.Oh, le pays avait des tensions diplomatiques avec certains de ses voisins. Mais il disposait de nombreux et puissants alliés. La guerre avait d’ailleurs explosée depuis quelques mois sur le continent, entre de nombreuses puissances coalisées, prônant liberté et démocratie, contre le dernier état totalitaire. La victoire nous semblait promise, bien qu’à titre personnel, le monde politique ne m’a guère plus intéressé que cela.Mais tout bascula. Dès lors qu’une organisation terroriste, dénonçant la « Dictature de la Démocratie » et se présentant sous le nom de « Front de Lutte pour la Libération » … Rien de très sérieux, au départ, annonçaient les politiques. Toutefois … une nouvelle forme de guerre vit le jour avec ces humains … la technologie leur appartenait … plus que tout autre.L’Intelligence Artificielle fut poussée à son paroxysme … des histoires de complots au sein des gouvernements réputés démocratiques … des défaites surprenantes, des reconquêtes l’étant encore plus …Tous ces éléments, finirent par nous faire perdre pied. Mais cela, nous ne le savions pas encore … lorsque l’hiver prit une tournure rouge.Les flocons glacials tombant avec grâce sur le sol devenu froid, prirent rapidement la même teinte écarlate que les cieux. Les bombes sont tombées, provoquant des fracas sonores épouvantables, causés non pas seulement par les explosions elles-mêmes, mais aussi par les hurlements horrifiés des habitants. Personne ne pouvait comprendre quoi que ce soit. Personne ne l’a compris sur le coup.Le seul réflexe qui me vint, fut de courir, courir et courir, au rythme des bombes dansantes à travers la neige pourpre. Mes pas me guidèrent jusqu’à cette petite maison de bois, appartenant à Tante Anita. Et la personne m’attendant au coin de la rue, ne fut pas celle attendue.La mort simplement, montrait son visage macabre, sur les ruines d’une maison calcinée par des flammes croissantes au fil des secondes.La mort simplement, montrait son visage macabre, dans le reflet de cette flaque de sang pourpre, de ce corps inerte.Pouvais-je réaliser, à ce moment-là, l’ampleur du désastre qui venait de s’abattre sur mon existence, non, sur notre existence ? Non, bien sûr que non. À la peur ne tarda pas à se mêler l’incompréhension d’une situation qui nous dépassait tous. D’où tombaient ces bombes ? Pourquoi sur cette petite île sans aucune importance ?Et aux bombes, se succédèrent des ombres. Humaines.Humaines simplement par les formes. Car leurs actions perdaient toutes ces caractéristiques qui faisaient de nous des hommes. Ah moins qu’il ne s’agisse du contraire ? L’humain vivant à la fin décide-t-il alors de la véritable nature de cette espèce ? Comme un vieux conte recyclé, comme une vieille phrase clichée ressortie, annonçant la loi du plus fort comme la seule réelle, bien que transgressant le principe même de loi ?À ce moment … je ne me posais pas ce genre de questions. Je fuyais, c’est tout. Comme tout le monde, apeuré autour de moi. Solidarité ? Quelle solidarité ? Même les meilleurs des hommes … peuvent rapidement devenir des monstres. Je sentis que l’on me poussait. Il n’y avait pas que moi : une bousculade générale, afin de fuir le village se dessinait, dans un bruit assourdissant. Ils arrivaient, ils arrivaient … et moi, je tombai sur le sol. Incapable de bouger devant tout ça, ignoré par mes si bienveillants camarades.« Prends ma main. »Une main tendue.Je ne comprends pas. Le bruit, les explosions, le sang …« Dépêche-toi. Prends ma main. »Une voix … tout devient sombre … la confusion triple … Ma main finit par se tendre. Nos destins se sont scellés, par cet hiver rouge …Une grande paire d’yeux brune s’ouvre sur le monde. Bien que réduire le monde à une pièce sombre parait probablement incorrect. Des gouttes de sueurs perlaient sur le front de ce jeune homme, aux cheveux noirs. Essoufflé, il passe rapidement sa main, nettoyant toute sa transpiration frontale, avant de lâcher un soupir.« Encore ce rêve … » Marmonna-t-il.« Ce cauchemar, tu veux dire. » Retentit une voix neutre, non loin.Sôren Taihei écarquilla un instant les yeux, sursautant par la même occasion, avant de se tourner vers la provenance de la voix.« Elysea, qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? »La concernée se trouvait actuellement assise sur chaise. Elysea Reisen. Une jeune femme de vingt-deux ans aujourd’hui, légèrement plus grande que son interlocuteur avec son mètre soixante-dix-sept, chevelure blonde arrivant jusqu’à la nuque, et quelques mèches frangeant son visage blanc, cachant de temps à autre les prunelles bleues foncées de l’intéressée. Enfin, la blonde portait une paire de lunettes de lecture.Actuellement, Elysea portait un vieux livre dans la main, alors que la seule lumière de la pièce provenait de la bougie, allumée juste derrière elle.« Tu faisais trop de bruit. Je suis venu ici pour voir ce qui n’allait pas. » Rétorqua-t-elle, toujours de façon neutre.« Et tu t’installes comme ça ? » Soupira son interlocuteur. « Je tiens à te dire que tu ne devrais pas lire dans le noir, c’est mauvais pour les yeux, pas étonnant que tu aies des lunettes après ça. »« Inutile de débattre là-dessus. Je vois très bien dans le noir. » Annonça d’un ton plat la jeune femme aux cheveux blonds. « Et puisque tu as l’air d’aller mieux maintenant, je m’en vais. Tâche de ne pas geindre comme une fille, tu finiras par réveiller tout le monde. »Ne laissant guère le temps pour répondre quoi que ce soit, en dépit de ses piques verbales plus qu’évidentes malgré son ton calme et posé, Elysea se leva et quitta la chambre, soufflant au passage sur le feu de la bougie, plongeant davantage les lieux dans une obscurité presque angoissante. Sôren demeura immobile pendant un instant, à se remettre les idées en place, avant de replonger dans le sommeilDeux ans se sont déroulés … depuis la catastrophe dans le village Kansei … Elysea m’avait tendue la main ce jour-là.Les yeux de Sôren finirent par s’ouvrir, aux premières clartés matinales. Une nouvelle journée s’annonçait … s’étirant doucement, le dénommé Sôren Taihei vint jusqu’à la fenêtre de bois, afin de l’y ouvrir. Une légère brise matinale lui caressa le visage. Le soleil ne brillait pas dans les cieux. Comment pourrait-il seulement voir ces derniers, déjà ?Les grands arbres de la forêt obstruaient et empêchaient toute visibilité aérienne. Enkei avait la réputation de posséder les plus grandes réserves forestières du monde, ce qui était probablement faux, compte-tenu du fait qu’il ne s’agissait que d’une île. Mais après réflexion, Sôren en déduisit que si ces terroristes appartenant au Front de Lutte pour la Libération, s’intéressaient à ce lieu exotique, cela ne pouvait concerner qu’une chose : l’endroit est isolé, idéal pour tenter n’importe quel type d’expérience.Le monde entier est tombé sous la main d’un seul groupe d’hommes minoritaire. Les iris sombres du jeune homme se fermèrent.Depuis ce jour tragique … tous les survivants se sont cachés au plus profond de la forêt, elle-même non loin de la chaîne de Montagnes de l’île. Les ennemis ne nous ont guère poursuivis, nous jugeant la plupart du temps indignes d’intérêt. Des prisonniers ont toutefois été effectués, afin d’avoir de la main d’œuvre. Depuis lors, plusieurs villages inhospitaliers se bâtirent, tels des bidonvilles. Nous vivons dans l’un d’eux, depuis un an maintenant. Je suis resté aux côtés d’Elysea depuis tout ce temps, ainsi que de son ami, Zéphyr Fuyukaze. Nous nous entendons plutôt bien … et même si les conditions de vie sont difficiles, nous faisons de notre mieux pour exister. Une petite cabane de fortune, au milieu de tant d’autres, fut mise sur pieds, contenant tout de même six pièces, un travail difficile.Mais notre rêve à tous est bien simple : quitter cette île pour rejoindre le continent, dont nous rêvions.« SÔREN ! »Sursautant une nouvelle fois, l’intéressé se retourna. Devant ses yeux, un homme du même âge que lui, cheveux blonds en bataille sur la tête, un œil mauvais. Sa peau avait une teinte plutôt blanche, quoique plus bronzée que celle de celui qu’il venait d’interpeller. En revanche, Zéphyr demeurait le plus grand ici, du haut de son mètre quatre-vingt. Sa musculature était également plus importante, sans être exagérée. Survivre dans ce monde donnait en dépendait, après tout.« Qu’est-ce que tu veux ? » Souffla doucement Sôren.« Rien de spécial. » Concéda son ami. « Mais tu rêvassais encore, fallait te faire descendre de là. »« Inutile de crier comme ça alors, tout le monde va t’entendre. »« Ça va, ça va ! C’est pas comme si y’avait grand monde ici de toute façon ! »« Tu vois, tu recommences à gueuler. » Soupira son interlocuteur aux cheveux noirs, fermant doucement les yeux.« Je t’ai dit que c’est pas grave, t’es relou ! »La porte de bois s’ouvrit doucement, provoquant un crissement sonore dont les tympans se seraient bien passés. Portant un long voile noir, arrivant jusqu’à ses chevilles, et dissimulant une bonne partie de son corps, Elysea se tenait là, lançant un regard presque mécanique aux deux individus dont les chamailleries se faisaient entendre de plus en plus. Sur son dos, la jeune femme de vingt-deux ans portait un panier dans lequel toutes sortes de choses se trouvaient.« Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ? » Dit-elle, d’un ton froid à faire pâlir les deux individus.Des trois personnes présentes ici, Elysea était la plus âgée et dirigeait à peu près toutes les opérations entreprises dans cet endroit. Son caractère naturellement froid envers les autres et autoritaire en même temps, rendait rapidement docile aussi bien Sôren que Zéphyr, lorsque les choses devenaient sérieuses.« R-rien. » Balbutia doucement le dernier cité, en se grattant l’arrière du crâne.« Je vois. Alors arrête de hurler, je ne m’entends plus penser. » Ordonna la dernière venue. « Et préparez-vous, on a besoin de matériel. On se rend là-bas. »Là-bas. Cela désignait simplement … les places de rassemblement, notamment le marché, si nous pouvions appeler cela de la sorte … Aucune monnaie ne fonctionne. Pour obtenir de quoi nous nourrir … le retour au troc fut une obligation. C’est pourquoi … vivre sur cette île plus longtemps est si pénible.« Ok ok, je vais me préparer. » Déclara Zéphyr, en quittant la pièce, emboitant ainsi le pas à sa colocataire forcée, qui ne prit pas vraiment la peine d’écouter sa réponse, dont elle connaissait déjà la teneur.Sôren fit de même. La journée s’annonçait longue. D’ordinaire, la place du marché changeait de façon mensuelle, histoire de ne pas se faire repérer par les hommes dominant l’île de façon arbitraire. Lors des déplacements, tous trois conservaient ce voile. Elysea en avait donné l’ordre. D’après cette dernière, il valait mieux conserver un certain anonymat auprès des autres, pour éviter de tomber dans des problèmes plus grands.Au bout de quelques minutes, les trois individus se retrouvaient sur le seuil de la porte. Sôren ferma doucement les yeux. La marche en direction de la petite place de rassemblement ne prendrait pas très longtemps. Et comme souvent, Elysea ouvrit cette dernière, en marchant devant, capuche couvrant en bonne partie son visage, laissant quelques mèches blondes dépasser.Zéphyr et Sôren suivaient, quelques mètres derrière. Le trajet débuta par un silence relativement pesant. Tout autour d’eux, quelques bruits de fond, produits par des animaux ou des insectes, accompagnaient chacun de leurs pas.« P’tain. » Jura doucement Zéphyr. « Faut vraiment qu’on se casse d’ici. J’en ai ma claque de cette île de merde. »« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » Lança Sôren, en haussant les épaules.« Rien, mais fallait que je m’exprime. Tu te rends compte mec ? J’habitais même pas ici ! » Se désespéra le blond. « Dire que je suis venu en vacances là … j’aurai mieux fait de rester sur le continent en fait. »« On ne sait rien de ce qui se passe sur le continent, si ça se trouve, la situation est pire qu’ici. » Répondit calmement le jeune homme aux cheveux noirs.« Mouais. Au moins, t’as le monde entier pour te réfugier, pas comme sur cette île. »« Ou alors, tu as le monde entier pour te poursuivre aussi. Pas comme sur cette île. »« Raconte pas de conneries Sôren. » Rouspéta le blond. « T’essaie de me faire croire qu’on a perdu la guerre ou quoi ? »« Rends-toi à l’évidence, Zéphyr. »La voix d’Elysea venait de couper court à la conversation entre les deux autres protagonistes. Comme à son habitude, cette dernière fut froide, comme le temps qui régnait actuellement sur les lieux.« Si nous n’avions pas perdu, cela signifierait que les terroristes présents sur cette île sont des réfugiés. » Continua machinalement la jeune femme au regard bleu foncé. « Des réfugiés qui chercheraient à se cacher aux yeux du monde. Et dans ce cas … ils ne resteraient pas sur les côtés, facilement repérables. De plus … as-tu constaté une seule intervention dans le but de les éliminer ? Moi pas. Il est probable que même si nous arrivons à sortir d’ici par miracle, la vie ne soit pas meilleure sur le continent. »Des mots martelés de sang-froid. Ils plongèrent le trio dans un mutisme profond, tandis que la marche continuait. Les poings de Zéphyr se fermèrent doucement. Se cacher la vérité à sa propre âme … à sa propre réflexion. Une réaction … tout à fait humaine.Les minutes défilèrent, sans aucune interruption, jusqu’à ce qu’enfin, les trois jeunes adultes ne se retrouvent jusqu’au lieu escompté. Quasiment à l’unisson, leurs pas se stoppèrent, et leurs regards contemplèrent le décor. Aucune déforestation possible ici, le marché s’adaptait à l’environnement. Dans le cas contraire, la survie de tous deviendrait facilement. La place n’avait rien d’exceptionnel : les marchands étalaient leurs biens pour des échanges, nourriture et outils de survie représentaient la plupart des biens échangés. Quelques personnes s’entassaient ici et là pour prendre ce qui était nécessaire. Le trio, voilé de noir se tenait à une centaine de mètres. Elysea posa rapidement le sac-panier qu’elle possédait, ouvrit le couvercle, et en sortit deux haches, qu’elle tendit rapidement à ses deux partenaires.« Au cas où. » Lâcha-t-elle. « Maintenant, vous savez ce que vous devez, et ne devez pas faire. »« Ouais, c’est bon. On traîne pas trop, on se fait pas trop remarquer, on évite de parler aux gens, de chercher les problèmes, c’est pas compliqué. » Déclara d’un ton lassé. « On n’est pas cons, hein ! »Chacun des trois était équipé de son propre sac, contenant des affaires qu’ils avaient jugé inutiles. Pour plus d’efficacité, les trois jeunes gens se séparaient, obtenant davantage de chances d’échanger des affaires. Il fallait simplement marcher maintenant … les yeux de Sôren se perdirent rapidement dans toutes les directions. Les gens semblaient nerveux ici. Quoi de plus normal ? Un tel rassemblement de population pouvait donner lieu à un désastre. Même si au final, ils n’étaient pas plus d’une cinquantaine de personnes, le risque de se faire repérer par ces envahisseurs demeurait bien trop grand. Même si au final … la plupart des choses concernant ces ennemis relevait plus des suppositions que des faits avérés, comme si tous craignaient un adversaire qui n’apparaissait jamais …Vivre continuellement dans la crainte. Voilà où est-ce que nous en sommes arrivés.« Bonjour. » Dit doucement Sôren, à un homme barbu, âgé d’environ une cinquantaine d’années, assis en tailleur sur le sol, plaçant quelques marchandises de valeur.« Yo petit gars. » Dit-il, d’une voix amicale. « Tu ne veux pas retirer tout ça ? »« Non, désolé. Mesure de précaution. Ce n’est pas contre vous. »« Oh ? Je vois, tu es prudent. C’est bien ! Alors, qu’est-ce que je peux faire pour toi ? J’ai du poisson à échanger. »Les négociations débutèrent ainsi entre les deux interlocuteurs. Le poisson représentait une bonne source de nourriture. En échange de ce bien-là, Sôren proposa plusieurs choses : des cordes, un arc en bois avec dix flèches, une lance pour la chasse.« Mmh … »Le vieil homme semblait perdu dans ses pensées. Sôren lui, ne savait guère comment interpréter ces marmonnements. Il ne fallait qu’attendre qu’il se décide à faire quoi que ce soit.« Ce sont de bons outils … mais un vieil homme comme moi ne peut pas décemment les utiliser correctement … »« … Je vois. » Répondit simplement le jeune homme tout de noir vêtu.Derrière sa capuche, ses yeux s’écarquillèrent néanmoins : le vieil homme lui tendait actuellement un poisson, malgré tout.« Prends ça. » Dit-il. « Les gens biens sont rares de nos jours. Tu m’as l’air d’être un type bien.« Euh … je ne peux pas … » Balbutia le jeune adulte, cherchant doucement les mots adéquats.« Tu n’es pas tout seul, hein ? Les loups solitaires sont vieux. Prends-le, même si c’est pas grand-chose, ça aidera tes camarades. »« Mais je dois vous donner quelque chose en retour, je ne peux pas vous le prendre de la sorte. »« Haha ! » Ricana son interlocuteur, presque amusé par la réaction du jeune homme se tenant en face de lui. « Je savais que tu étais un type bien, et je ne m’étais pas trompé. Allez, prends-le. »Pesant le pour et le contre brièvement dans son esprit, le dénommé Sôren Taihei tendit à son tour la main, pour récupérer l’animal et le poser dans son sac. Si son interlocuteur pouvait voir son air désolé, il rirait probablement encore aux éclats. En guise de rapides excuses, il baissa la tête.Malgré la situation actuelle, il existait encore des hommes honnêtes et droits ? À vrai dire, cela faisait du bien de constater ça. Car d’ordinaire, le spectacle auxquels les humains pouvaient assister ici contrastaient clairement : chaque fruit, chaque morceau de viande devenait une cible potentielle, peu importe les conséquences.Plus loin, Elysea déambulait dans les environs, jetant des regards ici et là, mi intéressés. De plus ne plus de bruit se faisait entendre dans les environs. La jeune femme, toujours complètement voilée de noir, continuait sa marche, jusqu’à ses iris d’un bleu profond se stoppèrent sur une chose. À vrai dire, l’objet de son désir n’avait rien à voir avec ses besoins. À pas lents, elle s’approcha. Un couple de vieilles personnes se tenait ici, accompagnés de ce qui devait vraisemblablement être leur fils.Un moment de flottement s’installa, laissant la blonde se tenir simplement devant eux, les yeux rivés sur … un livre. Couverture en bon état, il s’agissait simplement là d’un roman fantaisiste. Ces personnes venaient sûrement du continent.« Un livre. » Lâcha-t-elle, plus pour elle-même que pour les détenteurs dudit livre.Quelque peu décontenancés par le comportement de cette nouvelle venue, les « vendeurs »s’échangèrent quelques regards discrets.« Vous l’voulez ou pas alors ? Faut échanger. » Grommela le fils, environ âgé d’une vingtaine d’années, les cheveux bruns assez longs.Il ne reçut pas de réponse de la part de son interlocutrice. Intrigué, et presque exaspéré au vu de la situation, et sa main se dirigea rapidement en direction de la capuche d’Elysea. Et subitement, cette dernière revint à la réalité. En un éclair, le brun sentit une forte poigne l’attraper le bras, tandis que ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise. La scène se figea ainsi, l’espace de quelques secondes, jusqu’à ce que la voix froide et pourtant presque inaudible de la blonde retentit.« Non merci. Ça ira. »Elle s’éloigna, d’un pas calme. Une personne extérieure aurait pu simplement se dire : « Il y a beaucoup de gens qui perdent la raison, de toute façon. » Et, en partie, cela ne serait probablement pas faux.Elysea continua son petit chemin. Le regard des autres … s’il y avait quelque chose que pouvait apporter un tel mode de vie, ce serait probablement la disparition partielle de ce fléau. La blonde ne s’en préoccupa toutefois pas plus longtemps. Elle ne saurait dire exactement, combien de temps s’écoula. Mais au moins, elle put obtenir quelques biens avec un certain succès.Le froid s’installait de plus en plus. L’hiver, hein ? Pendant un court instant, la jeune femme releva les yeux, imaginant la forme réelle des nuages derrière cet amas de branches, donnant une constante obscurité, plus ou moins marquée selon le temps mais toujours présente, à l’environnement.Ayant achevée ce que l’on presque qualifier de courses, la jeune femme entreprit de retourner au point de départ, là où le trio avait rendez-vous une fois que tout serait collecté, ou pas d’ailleurs. Mais au fil de ses pas, un bruit attira son attention. Quelque chose se tramait, non loin de la zone d’échanges. Poussée par un élan de curiosité et de mauvais pressentiment, elle s’engagea rapidement sur cette voie.Quelques personnes s’attroupaient ici, pour voir ce qui se produisait.« Espèce d’enfoiré ! Comment tu peux faire ça ! » Hurla une voix.« Laisse tomber, Spencer. Défonçons-le, c’est tout ! » S’enquit une autre.Un groupe de trois jeunes hommes, tous dans la fleur de l’âge. Chacun possédant une coiffure dont la teinte oscillait entre le noir et le brun, surplombait une personne.Les yeux bleus d’Elysea se plissèrent légèrement.Sôren gisait au sol, littéralement matraqués par ces individus, possédant de gros bâtons de bois. Un vieil homme se trouvait à quelques mètres, tandis que l’un des individus ayant participé à l’assaut sur Sôren s’approcha de lui.« Tenez M’sieur. » Déclara-t-il, en tendant un poisson dans les mains de ce vieil homme, ainsi que quelques outils plus ou moins utiles, ayant appartenu au jeune homme gisant sur le sol.« M-Merci petit gars. » Répondit l’autre, d’un ton visiblement reconnaissant. « Il m’a menacé avec ces flèches en douce … »« C’bon. Prenez ces affaires aussi, ça lui apprendra. »Hochant la tête, l’intéressé ramassa donc les outils tendus vers lui, et finit par quitter les lieux, doucement en direction de la forêt.« Hé, Spencer ! Ce bâtard veut pas lâcher son sac ! On a quelques trucs qui sont tombés, mais il s’accroche. »« Hein ? Frappez-le plus fort pour voir. S’il continue de s’accrocher, laissez tomber l’affaire, on se casse. »Les bras fermement accrochés à son panier, le jeune homme aux cheveux noirs, désormais, dont visage émergeait désormais de son habillement tout sombre, continuait de se faire ruer de coups. Des gouttelettes de sang ne tardèrent pas à se répandre partout sur le sol froid des lieux.Personne ne venait l’aider …Non … personne ne voulait avoir davantage de problèmes. C’est dans ces moments-là … que l’on voit que l’humain est égoïste.Mais il ne lâcherait pas cette cargaison. Il ne pouvait pas se permettre de tout perdre aux mains de ces malfrats …« Vas-y mec, il veut vraiment pas lâcher l’affaire. »« Laisse, on se casse. »Les trois concernés reprirent rapidement leur route. Visiblement, ils avaient encore quelques affaires à régler dans le coin, puisqu’ils ne quittèrent pas la zone d’échange immédiatement.Gisant inerte sur le sol, souffrant à cause des nombreux coups reçus, le dénommé Sôren Taihei serrait les dents. Le froid commençait doucement à gagner son corps. Cependant … il n’avait pas lâché cette précieuse cargaison … il pourrait donc la réutiliser un jour.L’ignorance. Pouvoir demeurer sur le sol, sans que personne ne vienne l’aider, pouvait-il seulement être envisageable ? Si nous retournons quelques années auparavant, la réponse donnée aurait pu être négative. Mais en l’occurrence … ici, la réponse avait une évidence plus macabre. Combien de secondes demeura-t-il sur le sol ? Lui-même était bien incapable d’en donner la réponse. Lentement, il y avait de moins en moins de monde autour de lui.Quelques secondes plus tard, des bruits de pas le sortirent de sa léthargie.« Sôren. Lève-toi. »Elysea. C’était sa voix. Sôren ne bougea pas, pendant quelques instants.« Elysea … tu étais là, n’est-ce pas ? » Murmura-t-il.« Oui. » Répondit cette dernière, de son ton habituel.« Tu … n’as pas voulue m’aider, hein … ? »Quelques secondes de silence, suivirent la dernière interrogation posée par le jeune homme aux cheveux noirs. Toujours dissimulée derrière sa capuche et son voile noir, la voix de la blonde retentit toutefois à nouveau.« Non. » Dit-elle, de son ton presque désintéressé. « Te tendre la main à ce moment ne t’aurait pas aidé. »En disant ces mots, Elysea plaça rapidement sa main sur celle de son camarade, afin de le redresser. Ce dernier se laissa simplement faire, le regard ébène plongé dans un vide temporaire. Ses blessures lui faisaient mal, mais n’avaient rien de très graves non plus. Sa camarade considéra ces dernières d’un œil visiblement neutre.Sôren s’assied alors, à genoux sur le sol, son regard se portant sur la blonde.« Je n’ai rien fait à cet homme … » Murmura-t-il.« Je sais. » Répondit mécaniquement Elysea.« Il … m’avait donné ce poisson. Sans rien en contrepartie. Je croyais qu’il était quelqu’un de bien. Mais il voulait juste faire du profit et passer pour une victime, hein ? Désolé … j’ai perdu des outils en plus … »Son interlocutrice ne dit rien, se contentant de le fixer, tandis que l’air se refroidissait doucement. Visiblement, le Soleil ne brillait pas au-dessus de l’île. Pleuvait-il ? Neigeait-il ? Comment le savoir ? Cela avait-il une quelconque importance ?« Sôren. Ne t’excuse pas pour des choses insignifiantes. » Lâcha soudainement la jeune femme aux cheveux blonds, en tournant le dos. « Cesse d’être naïf. Il existe peu de gens avec de bonnes intentions ici. C’est pour ça que je te dis de ne pas parler longtemps aux autres. Plus ils en savent sur toi, plus c’est facile pour eux de t’avoir. Lève-toi maintenant, on part d’ici. On te soignera plus loin, il nous manque des affaires pour le faire ici. Nous avons été imprudents. » Reprit-elle ensuite.Le ton froid mais ferme d’Elysea ne changeait pas. Ramassant les biens tombés au sol, Sören finit par suivre silencieusement celle qui lui avait déjà sauvé la vie par le passé. Là, elle ne l’avait pas aidé.Mais … je pouvais la comprendre.Si elle m’aidait constamment dans ce monde horrible …Qu’adviendrait-t-il … si elle disparaissait ?
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| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
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| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Jeu 19 Juin 2014 - 13:35 | |
| - Spoiler:
Au bout de quelques pas, les deux amis atteignirent rapidement le lieu souhaité. Là-bas, se tenait déjà Zéphyr, les bras croisés, braquant son regard à droite à gauche, comme s'il cherchait quelque chose. Lorsque sa paire d'yeux tomba sur celle d'Elysea, un petit sourire se dessina rapidement sur son visage, petit sourire qui s'effaça dès lors qu'il se figea sur le corps de Sôren, meurtri par quelques hématomes et autres plaies.« P’tain Sôren ! » Jura-t-il, en accourant dans la direction de ses deux amis. « Il t’es arrivé quoi ?! »« J’ai … fait une mauvaise rencontre. » Répondit ce dernier, en détournant légèrement le regard.« Hein ?! Sérieux ça ?! Une mauvaise rencontre ? Tu t’es fait déglinguer, mec ! C’est qui le bâtard qui t’a fait ça ? Dis-le, j’vais lui régler son compte ! » Reprit le blond, d’un ton insistant.« Arrête Zéphyr, ça sert à rien. » Répondit calmement Sôren. « Ils étaient trois en plus. »« Et alors … ? »« Zéphyr. » Coupa finalement Elysea, qui avait continué son chemin en ignorant la discussion entre les deux personnes qui vivaient avec elle.Comme d’habitude, son ton glacial stoppa net le grand blond dans son élan. Ce dernier se retourna vers la jeune femme de vingt-deux ans. À cet instant, le regard qu’elle lui lançait, combiné au ton survenu plus tôt, avait un effet plutôt dissuadant sur le fait de continuer ou non cette discussion. Finalement, après une vaine lutte de regard qui ne dura que l’instant d’y songer, Zéphyr baissa les armes et continua son chemin. Il ne fallut que quelques secondes pour le groupe, avant qu’ils ne se retrouvent au point de départ : à une centaine de mètres de la zone d’échange.« Merde ! » S’exclama soudainement Zéphyr Fuyukaze. « Avec ce qui t’es arrivé, j’ai oublié de vous dire un truc hyper important. »« Tu le diras une fois que nous serons rentrés, si c’est si important. » Murmura Elysea, sans se retourner.La manœuvre était claire. Ici, impossible de savoir si des oreilles indiscrètes se tapissaient derrière la végétation. Il était préférable de regagner un lieu relativement sûr, soit la cabane qui était leur. N’ayant rien à redire sur les propos de son amie, le blond soupira et continua sa route, aux côtés d’un Sôren silencieux. Portés par un vent léger et quasiment inaudible, la marche s’arrêta brusquement, avec celle qui la guidait. Elysea demeura immobile pendant quelques secondes, en scrutant étrangement les environs, jusqu’à ce que son regard ne se plisse légèrement.« Regagnez la cabane. » Ordonna-t-elle, de son ton presque vide de vie. « Je vous rejoins, j’ai quelque chose à faire. »« Hein ? » S’exclamèrent à l’unisson ses deux camarades.« Ne me faîtes pas répéter des choses comme ça, vous avez bien compris. »En faisant fi des éventuelles protestations que pourraient émettre aussi bien Sôren que Zéphyr, la jeune femme aux cheveux blonds, toujours vêtue de son voile noir, quitta le petit chemin menant à sa demeure. Sans dire un mot de plus, elle s’enfonça dans les buissons, discrètement.Dans un mouvement pour essayer de la retenir, Sôren s’avança, avant que la main de Zéphyr ne se pose sur son épaule.« Mais qu’est-ce que tu fais ? » Râla le jeune homme aux cheveux ébènes. « S’aventurer dans des endroits de la forêt comme ça, c’est trop dangereux ! »« Arrête Sôren. » Exigea son interlocuteur, d’un ton sérieux. « De nous trois, tu oublies qu’Elysea est la seule … à être née sur cette île ou quoi ? »Son interlocuteur baissa légèrement le regard. Oui … Elysea était née ici. Mais cela ne constituait pas une raison viable pour la laisser se lancer dans des projets aussi dangereux comme celui-ci …Plus loin, la blonde s’avançait, le regard toujours aussi peu expressif. Ce qu’elle souhaitait voir ne se trouvait plus très loin maintenant. Le son des voix résonnaient dans son esprit.« Tss, c’était trop facile. » Grommela une voix.« On a encore pu avoir quelques petits trucs aujourd’hui. Ce gamin était bien naïf. » Ricana légèrement la voix d’un homme qui semblait plus âgé que les autres.Aucun doute, elle s’approchait de plus en plus. Et au bout de quelques secondes, la voici, sortie de l’ombre.Tous les regards se portèrent sur elle. À vrai dire, cela ne lui plaisait pas. Mais tant pis. Une zone plane ? Peu d’arbres obstruaient les environs. Tant pis, tant mieux, elle ne saurait dire.Quatre hommes ici. Le même trio que tout à l’heure, accompagné par le vieil homme de tout à l’heure, ayan prétendument été victime d’une menace de la part de Sôren. Toujours bien dissimulée derrière son voile noir, Elysea se tenait simplement en face d’eux, immobile. Eux, visiblement, dégustaient leur repas, tranquillement installés sur le tronc d’un arbre au sol.« P’tain, t’es qui toi ? » Grommela la voix de l’homme dénommé Spencer, visiblement le leader du groupe.« Ça me rappelle l’autre gamin qu’on vient de défoncer. » Renchérit un autre.« Ce type a un sac ? On lui vole tout ? »« Ça me va. »« Oh, les jeunes, faîtes moins de bruit cette fois. » Soupira le vieil homme, placé plus en retrait du trio, qui s’avançait doucement en direction de la dernière venue.Cette dernière plissa légèrement le regard. Les choses se mettaient doucement en place dans sa tête. Sôren avait été naïvement victime de ces hommes-là. Ces derniers avaient orchestré une petite mise en scène, dans l’unique but de repartir avec des objets en plus, de façon presque légitime aux yeux des autres ? Les paupières de la blonde se fermèrent doucement, tandis qu’elle retira sa capuche devant les yeux relativement surpris de ses futurs assaillants, en posant le sac-panier qui était sien sur le sol, juste devant elle.« Une femme ? »« On s’en tape, défonçons-la si elle vient nous faire chier. »« J’suis d’accord. »Les hommes cités observèrent néanmoins minutieusement les mouvements de cette parfaite inconnue … qui finit par sortir de son voile sombre, une … hache ? Un léger vent de recul s’empara des trois hommes.« Q-Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ?! » S’enquit Spencer, d’un ton à la limite entre la rage et la peur.L’intéressée rouvrit rapidement ses paupières, plantant un regard froid dans celui de l’homme venant de lui adresser la parole. Inutile de parler avec des mots. Les humains ne s’entendent plus avec depuis longtemps.Et en un instant, elle accourra. Ses cheveux, son voile, se laissaient balancer par le vent, tandis que la blonde se retrouva face à ce Spencer, quelque peu tétanisé par l’offensive de la jeune femme. La lame métallique frappa fort, entachant le sol d’un liquide fumant et rougeâtre. Les autres écarquillèrent les yeux, entrouvrirent la bouche, se laissèrent frapper par un mélange entre surprise et terreur : celui qui était le leader de ce groupe, un jeune homme sain dans son corps … venait de se faire pourfendre le crâne, par une jeune femme illustre inconnue ?! Le corps inerte, le visage gravé dans une dernière expression d’horreur, Spencer chuta au sol, achevant une existence marquée sous l’égide de la souffrance.Personne ne vivait bien cette situation parmi tous ces réfugiés.« … Enfoirée ! Qu’est-ce … »La panique se lisait doucement sur le visage du deuxième homme, légèrement plus petit que Spencer. Tremblotant légèrement, à la vue de cette femme dont les mains et le visage se couvraient du sang de son ancien chef, visage qui se tournait mécaniquement vers lui désormais.Sentiment primitif régnant parmi des individus primitifs, la Peur.Prenant son courage, si l’on se place d’un point de vue positif, à deux mains posées sur un pieu fabriqué manuellement à l’aide de bois, le jeune homme fonça en poussant un hurlement.Attaquer et combattre la peur au ventre est quelque chose de naturel et d’inévitable … il n’y a pas de mal là-dedans.Mais que cette peur mène votre chemin n’aboutira qu’à une arrivée macabre.Du sang gicla à nouveau, devant les visages horrifiés, terrorisés des deux derniers survivants. De nouveau, la lame d’acier tranchante, celle de la hache d’Elysea, vint frapper, cette fois-ci au niveau du poignet tenant l’arme de fortune. Le bout de bois chuta au sol, tandis qu’un moment de flottement suivi : la victime du dernier coup laissa échapper un râle de douleur et chuta sur le sol. Des larmes, mêlant terreur et douleur vinrent ruisseler, le long de ses joues. Il venait de perdre sa main, sectionnée sans aucune douceur, et pourtant, avec une froideur prédatrice.« Pitié … pitié laisse-moi ! » Implora-t-il.Personne ne venait l’aider. Personne ne viendra l’aider. Le regard bleu d’Elysea semblait indifférent à ses plaintes et prières. Sa hache trempée dans le sang ne sera jamais lavée de ces pêchés. Ses yeux se plissèrent légèrement.« Non. » Lâcha-t-elle, sans expression particulière, avant d’asséner un nouveau coup fatal, pour arriver jusqu’au dernier membre du trio, complètement terrorisé, incapable d’effectuer le moindre mouvement.Et à nouveau, elle s’avança. Inutile de faire des efforts face à quelqu’un ayant déjà capitulé. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps avant de mettre un terme à ses jours, comme ce fut le cas avec les trois autres. N’en restait désormais plus qu’un. Adossé, terrifié, presque larmoyant, adossé contre un arbre, le vieil homme ne trouvait aucun mot à employer afin de demander à cette « femme » de l’épargner.Elysea se plaça juste en face de lui, pointant sa hache en face de son visage. Il n’y avait toujours rien à déceler derrière ce dernier. La blonde tuait … comme elle ferait n’importe quelle tâche quotidienne. Et cette fois-ci, elle n’hésiterait pas non plus avant d’abattre son arme.Du moins, avant que deux bras ne viennent l’étreindre au niveau de sa taille, pour la stopper dans son élan. Ses yeux s’élargirent pendant un court instant, durant lequel elle fut prise au dépourvu.« Arrête-toi, Elysea. »La voix de Sôren. Le jeune homme aux cheveux noirs conservait toujours les stigmates des blessures, infligés par les personnes qu’elle venait d’abattre, et dont l’origine se trouvaient dans les mains de ce vieil homme. La blonde ne bougea pas pendant quelques instants.« Tu as fait des progrès. Malgré tes blessures, je ne t’ai pas entendu venir. » Murmura doucement la concernée.« Elysea, laisse-le partir. » Insista son camarade, en maintenant son étreinte sur son aînée, qui de toute manière, ne semblait guère se débattre.« Pourquoi ? » Demanda-t-elle, doucement.« C’est moi qui devrait poser cette question. Pourquoi les tuer ? Tu nous répète pourtant de ne pas chercher de problèmes avec les gens ! »En disant ces mots, le jeune originaire du continent retourna son interlocutrice vers lui, sans que cette dernière ne bronche d’une quelconque façon. Non, son visage et ses actes ne laissaient transparaître que de l’indifférence. Une froideur grave, presque triste. Les regards des deux jeunes gens« Oui, c’est exact. Ici, le nombre de témoins est très limité, c’est pourquoi les tuer maintenant est préférable. »Sôren fronça légèrement les sourcils.« Et ça t’apportera quoi sérieusement ? Pourquoi faire ça ? Tu n’es pas un monstre, Elysea ! »Le visage de cette dernière demeurait inflexible. Pas un monstre ? Cela avait-il encore réellement de l’importance ? Dans cette « société » l’horreur faisait partie du quotidien. Et ses mains entachées de sang ne se laveront jamais.« Je ne veux pas que l’on te fasse du mal, c’est tout. Je suis là pour te venger. »Son interlocuteur tiqua légèrement. Et il finit simplement, par soupirer, devant le regard de son amie.« Je sais que tu es une humaine, Elysea. Je sais que tu es toujours celle qui m’a tendue la main il y a deux ans pour me sauver. Et je veux que lorsque l’on quittera cette île … tu demeures cette humaine. »Une infime once de surprise se lisait dans le visage de la blonde. Délicatement, les mains de Sôren vinrent se poser sur la sienne, celle contenant la hache.« Lâche cette arme … tu n’en n’as pas besoin, maintenant. » Murmura le jeune homme, doucement.Les paupières de la blonde finirent par se fermer, doucement.« Puisque tu y tiens tant. » Lâcha-t-elle, doucement.Elle pouvait vraiment se montrer effrayante. Les cadavres frais des trois hommes qui se trouvaient à quelques mètres de là suffisaient à le prouver. Au cours de ces deux dernières années, il ne s’agissait pas de la première fois que Sôren a pu constater de véritables homicides de la part de sa camarade. Mais le plus clair du temps, ces dernières relevaient plutôt de la légitime défense. Et dans cet environnement hostile … ils furent nombreux, les hommes à s’attaquer entre eux pour se dépouiller de leurs biens. C’est pourquoi, tous les trois, avaient décidé de vivre relativement à l’écart.Cette discussion profitait néanmoins au vieil homme. Retrouvant peu à peu ses esprits, il décida de ramper discrètement, afin d’éviter de subir le même sort que ces jeunes gens qui l’accompagnaient tout à l’heure. Néanmoins, son chemin se stoppa rapidement, lorsqu’une autre ombre voilée se dessina devant lui, visiblement décidée à ne pas le laisser passer.« Yo. » Lâcha cette dernière, d’une voix montrant clairement qu’il s’agissait d’un homme encore plein de vigueur. « J’suis désolé mec, mais moi, je suis vraiment pas décidé à te laisser partir indemne. »Sur ces derniers mots, Zéphyr Fuyukaze prit rapidement son interlocuteur par le cou, et le plaqua violemment sur le tronc d’un arbre. Sa capuche profita de cet instant pour se dérober, laissant apparaître un visage visiblement peu enclin à négocier.Et le premier coup de poing arriva immédiatement, fracassant la joue de celui qui n’avait même pas pu encore adresser le moindre mot.« Zéphyr, arrête-ça. » Demanda Sören, en arrivant aux côtés de son ami, tandis que le corps de la cible se cambra sur le sol, de douleur.Le blond arqua fronça les sourcils.« Ah nan ! Sôren, hors de question que tu me fasses la même chose qu’à Elysea pour essayer de me convaincre. »Les minutes défilèrent.Ayant finalement décidés d’abandonner à son sort ce vieux loup solitaire, le trio regagna finalement la cabane. À l’heure actuelle, nous devrions nous situer autour de midi et quelques. Mais le temps froid donnait pourtant une sensation opposée à une pareille horaire. Quoi qu’il en soit, les trois camarades se posèrent doucement dans ce qui servait de cuisine à Elysea, une pièce relativement étroite. Ici, ils mangeaient plus ou moins à l’abri du froid, et les aliments se faisaient moins exposés à l’extérieur. Une fois le repas préparé silencieusement par Elysea, soit du poisson ironiquement, cuit à l’extérieur de la cabane malgré tout, prévenant ainsi les risques d’incendie, et dévoré tout aussi silencieusement par les trois jeunes gens, Zéphyr décida de se lancer.« Bon ! » Déclara-t-il, d’un air sérieux, une fois que tous les trois eurent terminés leur repas. « Tout à l’heure, dans la zone marchande, j’ai rencontré un mec. »« Heureusement que je vous ai dit de ne pas trop perdre de temps avec eux. » Commenta Elysea, d’un ton monotone, sous l’air presque désolé de Zéphyr, mais aussi de Sôren.« Ouais, ouais … je sais ! C’était pas trop prudent, mais j’en avais pas trop l’intention à la base. C’est lui qui est venu me voir sans que je ne lui demande rien. Et vous savez quoi ? Ce type affirme avoir trouvé un moyen de quitter cette île ! »Comme porté par le vent froid régnant à l’extérieur, le silence s’installa tranquillement entre les trois amis. L’air extrêmement sérieux de Zéphyr contrastait avec sa personnalité. Signe que pour lui, cette histoire avait une réelle signification.« Tu crois qu’on peut vraiment lui faire confiance à ce type ? » Questionna Sôren, en prenant une rapide gorgée d’eau, de son verre de bois.« Je pense ouais. Il m’assure avoir déjà fait pas mal de tentatives pour quitter l’île, mais qu’il s’était toujours foiré jusque-là, parce qu’il était seul. Il a l’air assez informé sur les côtes en tout cas, ça m’a l’air d’être plutôt un gars honnête. M’enfin, c’est pas son honnêteté qui m’a frappé hein, c’est son argumentation ! »« C’est inutile. » Intervint soudainement la voix d’Elysea, yeux fermés sur sa chaise de bois, sous les yeux intrigués de ses deux amis. « C’est bien trop risqué. On ne sait pas ce qui nous attend. Pour atteindre les côtes, il faut passer par des villages. Et on ne sait pas grand-chose de ce qui s’y trouve. »« Mais le mec nous servira de guide. »« Tu veux donc dépendre d’un inconnu que tu viens de rencontrer ? C’est hors de question. » Répéta la blonde, d’un ton toujours aussi calme.« Mais arrête de déconner, c’est le seul moyen pour nous de quitter cette île pourrie ! » S’emporta rapidement le blond, en se levant, tandis que son amie à la peau blanche ne répondit que par un hochement négatif de la tête, tout en tranquillité.Sôren ne dit rien de son côté. Lui aussi rêvait de quitter cet endroit. Mais le froid réalisme des choses ne jouait pas forcément pour ça. Pour Elysea … entendre de tels mots ne lui faisait rien ? Le jeune homme aux cheveux noirs se le demandait. Après tout … son amie n’avait peut-être pas une opinion si négative de cet endroit … elle avait passé son existence ici, après tout. D’ailleurs, Zéphyr s’en rendit peut-être compte, et ne tarda pas à se calmer.« Désolé. » Dit-il. « Je … je me suis laissé emporter. »« Ne t’excuse pas inutilement. » Répondit son interlocutrice aux yeux bleus foncés. « Je peux comprendre ton envie de partir. Mais si l’on doit quitter cet endroit, on ne peut pas le faire n’importe comment. Tu as de fortes chances d’y laisser ta vie en cas d’échec. »Zéphyr baissa doucement la tête, de dépit. Oui, en raisonnant rapidement, trouver de nombreuses failles à cette proposition devenait aisé. Mais son désir de ne plus revoir cette vie horrible lui brûlait son âme entière. Ces conditions de vie, combien de temps pourraient-ils les supporter ? Deux ans seulement s’étaient écoulées, et lui avait pourtant la sensation d’être bloqué depuis une éternité.« Elysea. » Reprit-il, d’un ton cette fois posé. « Je sais … qu’il y a beaucoup de défauts dans ce plan. Mais cette île, cette vie … C’est comme dans une grande cage plongée dans le noir. Peut-être que derrière les barreaux, le monde ne sera pas plus beau. Mais comment le savoir sans jamais tenter sa chance ? Tu crois qu’une vie ne vaut pas plus que de rester ici à croupir jusqu’à notre mort ? J’ai encore de l’espoir de retrouver de la famille sur le continent, tu sais ? »La blonde ne répondit rien l’espace de quelques secondes, les deux jeunes gens à la même teinte au niveau de la chevelure s’échangeant quelques regards. Au bout du compte, la jeune femme se tourna rapidement en direction de Sören, silencieux jusque-là.« Et toi ? Tu penses la même chose ? » Demanda-t-elle, toujours froidement.« Zéphyr n’a pas tort, Elysea. » Renchérit finalement Sören. « Au pire, tu connais encore les lieux je pense. Tu pourrais nous servir de guide si jamais les choses ne se passent pas très bien avec l’autre. Et si on fonce droit dans le mur, on peut toujours refaire machine arrière. »La main d’Elysea se porta presque délicatement sur un des verres de fortune fabriqué ici, pour boire une simple gorgée d’eau. Une fois ce dernier reposé, ses yeux se fermèrent doucement.« Je vois. Vous êtes imprudents. Et je ne suis toujours pas d’accord avec vous. » Dit-elle lentement. « Mais alors, soit. Zéphyr, donne-nous plus de détails sur le plan de ce type. »« Il m’a donné rendez-vous demain au crépuscule, à quelques kilomètres de la dernière zone d’échange. On est censés arriver rapidement non loin d’une petite falaise d’après lui, qui donne une vision surélevée de la situation. Tu confirmes ? »« Je confirme. » Déclara son interlocutrice, en gardant ses yeux rivés sur lui.« C’est là-bas que se joue les explications. J’vous ai pas mentionné, donc il pense sûrement que j’arriverai seul là-bas si je viens, mais tant pis. »« La situation est encore pire que je ne le pensais. » Conclu finalement la belle blonde, en se levant. « Mais si vous êtes si décidés, alors je vous suivrai. Préparez-vos affaires. »Elysea n’en dit pas plus, avant de marcher en direction de sa chambre, sous les regards intrigués de ses deux partenaires. Les derniers mots de la femme si étrange résonnaient encore dans leurs esprits. Pour tous les deux, la situation s’éclaircissait facilement.« Elle ne veut pas être toute seule … » Constata simplement Zéphyr, l’air un peu dépité.« Tu crois qu’on peut vraiment l’embarquer dans un plan aussi idiot ? » Soupira de son côté Sôren.« Enfoiré ! Dis-le ce que tu penses vraiment de moi alors ! »« Zéphyr, je ne disais pas du mal de toi, hein … »« Ouais c’bon, je déconnais. » Railla légèrement ce dernier. « … On peut pas l’embarquer dans ce plan idiot, mec. On doit le faire. »La réaction de Sôren, soit un sourcil arqué, invita rapidement le blond à poursuivre ses explications.« Pendant deux ans, elle nous a permis de ne pas trouver cette vie trop pénible. On n’a pas le droit de la laisser souffrir et crever ici plus longtemps. Si on doit mourir, alors on le fera. Mais on ne la laissera ni seule, ni sur cette île. »« … Tu as raison. »« Sinon, je t’ai raconté comment je l’ai rencontré ? Avec l’histoire du surf et tout ? »« Au moins dix fois. » Soupira déjà de lassitude, Sôren.Le reste de la journée, Sôren et Zéphyr demeurèrent le plus clair de leur temps ensembles, à parler de tout et de rien, pendant qu’Elysea sombrait dans les bras de Morphée. Ils ne mangeaient la plupart du temps, qu’une fois par jour … question de précaution. Et au vu du projet se dessinant le lendemain, conserver des provisions ne relevaient pas du luxe.Cette nuit-là, je me souviens avoir eu beaucoup de mal à dormir. L’anxiété nous gagnait forcément tous. Depuis notre échappée brûlante de désespoir deux ans auparavant, aucun de nous n’avait ne serait-ce qu’approcher ces villages. Des téméraires avaient pourtant tenté l’expérience.Les rumeurs se partageaient alors entre deux parties : soit ils étaient morts, soit ils avaient réussis à quitter l’île. Mais sachant qu’au départ, tous ces gens juraient qu’ils préviendraient les autorités si possible, afin de sortir du pétrin les autres restants, et qu’un certain temps s’est écoulé depuis, l’hypothèse macabre devint la plus probable.L’inconnu nous fait peur. Depuis la catastrophe, on ne sait rien. Affronter l’inconnu nous a toujours effrayés. Que ce soit moi, Zéphyr ou Elysea … nous craignions tous au fond, que ce jour n’arrive. Qu’en est-il advenu du monde ? Qui rôdaient dans ces villages côtiers ?Le lendemain fut plus calme. Une certaine anxiété régnait parmi les trois colocataires. Et particulièrement, de façon presque étonnante, chez Elysea. La blonde se mordit régulièrement les lèvres, et si son masque de froideur ainsi que son ton monotone demeuraient toujours très présents, que ce soit Sôren ou Zéphyr, tous deux notèrent le changement dans le comportement de la femme qui les accompagnait. Il fut décidé qu’ils ne mangeraient que peu le matin, histoire de conserver le plus de choses possibles pour la suite. Plusieurs heures s’écoulèrent, jusqu’à ce que la marche ne soit décidée. Toujours voilés de noir, même si celui de Sôren avait subi quelques dommages, il remplissait toujours sa fonction première. Les mêmes directives de sécurité, opérés d’ordinaire, continuaient. Jusqu’à ce que les pas des jeunes adultes ayant tant subi pendant ces deux dernières années, les menèrent jusqu’au point fixé.Un air froid accompagna chacun de leur mouvement. Et là, se tenait bien trois hommes, assis sur un rocher. D’ordinaire, personne n’osait sortir de la grande forêt, à découvert, et surtout pas sur de petites falaises, d’où ils seraient facilement repérables.« Salut. » Déclara un homme, âgé également d’une vingtaine d’années.Plutôt grand et robuste, sa barbe de la même couleur que ses cheveux ébène mi longs, mettant en valeur une certaine maturité chez lui. Son regard portait deux yeux noisette.« Yo. » Répondit Zéphyr, d’un ton calme. « Je suis là, comme prévu. »« Je vois. Je suis Brandon Smith. » Expliqua l’homme. « Tu t’es sûrement demandé pourquoi je t’avais demandé en particulier à toi de me suivre. »« Mouais, abrège. » Répondit son interlocuteur, d’un ton visiblement pas si intéressé.« Avec ton voile noir, j’en ai conclus deux choses : soit tu es organisé, soit tu es dans un groupe organisé. J’espérais la deuxième solution à vrai dire, pour le nombre. Bref, passons directement aux explications, venez-voir. »En disant ceci, le dénommé Brandon Smith s’avança, presque au rebord de la falaise, bientôt suivi de ses trois alliés temporaires. D’ici, la vue changeait graduellement. Sortant du couvert des arbres, pour la première fois depuis un long moment, Sôren pu apercevoir … un coucher de soleil, au loin. Les pupilles du jeune homme s’attardèrent sur ce spectacle pendant quelques instants. Mais les explications de l’homme qui les avait conduits ici.« Il faut agir avec une faible visibilité. » Déclara-t-il. « Vous voyez que d’ici, on ne voit même pas très bien le village, à cause des grands arbres plantés. Ces enfoirés ont fait exprès pour qu’on ne puisse pas les espionner de loin. J’ai déjà essayé de sortir de l’île plusieurs fois. Mais je n’ai jamais réussi à approcher entrer dans ce village. Mais avant qu’ils ne plantent des arbres ici, j’avais réussi à voir la localisation de plusieurs barques. On peut les utiliser et se casser. Elles ne se situent pas loin du Quatrième Arbre là-bas. Le mieux serait de faire diversion pendant que quelqu’un ira pour détacher la barque nécessaire. »« Et pour la technologie dont ils disposent ? » Murmura Elysea. « Ils pourraient bien nous repérer avant même que l’on approche. »« Ouais, c’est envisageable. Mais si on part de ce principe là … jamais on sortira de cette île. » Déplora le dénommé Brandon, en baissant légèrement la tête. « Vous n’êtes pas obligés de me suivre. Mais mon plan est le suivant … un d’entre nous ira en premier. Il servira de leurre pendant que les autres iraient en direction de la barque. »Sôren plissa légèrement le regard. Comment savoir lorsque le moment sera venu de stopper le rôle de leurre et chercher à survivre ? Ce plan paraissait vraiment risqué. En fait, il ne semblait même pas y avoir d’autres alternatives que de sacrifier quelqu’un.« Je vais m’occuper du rôle de leurre dans ce cas. » Déclara Elysea, sous les yeux interloqués de tous.« Elysea ?! Déconne-pas ! » S’enquit Zéphyr. « Écoute, je peux m’occuper de ça. »« Ne sois pas stupide, Zéphyr. » Répondit calmement la blonde. « Je connais mieux que vous ce terrain. Je suis … née ici. »« Elysea … » Murmura doucement la voix de Sôren.Brandon, de son côté, observa simplement. Cette femme semblait bien décidée à aller jusqu’au bout de ses idées. Zéphyr et Sôren la connaissait d’ailleurs bien. Une fois une idée bien ancrée dans la tête, difficile de lui faire changer d’avis. Le jeune homme aux cheveux noirs baissa légèrement le regard. En y réfléchissant, il s’agissait-là de la meilleure option possible. Demander à Brandon de jouer le rôle de leurre alors qu’il leur avait ouvert la voie vers un espoir ne serait-ce que fugace, serait tout à fait inhumain. Quant à lui-même … ses capacités ne lui permettraient pas de se montrer très efficace, et il rechignerait probablement à tuer quiconque. Zéphyr n’avait pas la même habileté qu’Elysea. Au final, il s’agissait presque là d’un choix par défaut.La jeune femme aux cheveux blonds commença soudainement à marcher. Il n’y avait pas de temps à perdre. Cette fois-ci, elle avait emportée avec elle ses lunettes dans cette marche, mais il y avait peu de chances que ces dernières lui servent à grand-chose pour voir dans la nuit. Dos tourné à quelques mètres des autres, une voix la fit néanmoins stopper dans sa marche.« Elysea. » Répéta la voix de Sôren.« Cesse de geindre. » Répondit son interlocutrice. « Je n’ai pas non plus l’intention de mourir ici. »« Fais … attention. » Déclara-t-il, presque avec gêne.La concernée se retourna. Et déposa au final le sac-panier qu’elle portait.« Gardez-moi ceci. » Dit-elle, laconiquement.Et le vent plus froid que frais commença à s’installer, au même rythme que le soleil déclinait totalement à l’horizon. Le crépuscule s’achevait ici. Et une fois de plus, la jeune femme au regard aussi bleu que le profond océan s’éclipsa. Zéphyr fronça légèrement les sourcils. Cela ne lui plaisait pas.Mais les humains sont égoïstes. Il ne savait que dire, ou faire.« Je suis désolé pour tout ça. » Déclara Brandon. « J’aurai aimé faire en sorte qu’il n’y ait pas de choses si risquées. »« Ça va. Pas comme si on n’avait le choix t’façons. » S’agaça presque Zéphyr.Je me souviens que nous avions attendus quelques minutes, avant de prendre la voie tracée auparavant par Elysea. Il fallait attendre que de l’agitation fasse en sorte que nous puissions profiter d’un moment d’inattention nous concernant, et courir aussi vite que discrètement en direction du lieu donné.Je me souviens qu’à ce moment-là, pour la première fois depuis un long moment, des flocons de neige descendirent des nuages, pour refroidir encore plus l’atmosphère.Froid, le vent souffle.Froide, la neige tombe au rythme du vent.Glaciale, l’ombre se déplace, couverte de neige.Le village … ne ressemblait plus à celui qu’elle possédait dans ses souvenirs. Y’a-t-il quelque chose d’étonnant ? Probablement pas. Des murs métalliques, de nouvelles constructions de la même matière, abondaient désormais. Il y avait probablement des moyens pour les responsables de repérer des choses à distance. Se déplaçant lentement, au milieu d’arbres beaucoup moins volumineux que ceux présents dans la zone qu’elle habitait d’ordinaire, ces derniers laissant passer les froids flocons jusqu’à ce qu’ils ne fondent sur le sol, Elysea observa les alentours. À première vue, il n’y avait pas grand monde. Mais après quelques instants. Mais quelques ombres se déplaçaient sous la pénombre. Les yeux de la jeune femme se plissèrent légèrement. D’ici, elle ne pouvait avoir de détails. Et ses yeux n’offraient pas non plus la meilleure vision possible.Qu’importe. Elle s’avança. Les quelques ombres devinrent plus claires, sous l’éclat argenté de la Lune. Des soldats visiblement, et solidement armés. Se lancer avec ses armes fabriquées manuellement se nommerait « suicide » et essayer d’en voler une ne garantissait rien, puisqu’Elysea n’avait jamais tenu dans ses mains une mitraillette. Son père avait pourtant fait l’armée et possédait même un grade élevé. Mais depuis qu’il était parti à la guerre, jamais elle ne l’avait revu.Ce n’est pas le moment de penser à de pareilles futilités. Se disait-elle intérieurement, tandis que ses pas la menèrent rapidement. Bien, il y avait deux hommes dans son champ de vision, et ils se séparaient. L’occasion était parfaite : il fallait éliminer les deux personnes séparément et discrètement.« Hé, Marc ! Tu t’occupes de la surveillance des prisonniers ce soir ? » Dit le plus proche d’Elysea.« Pas moyen, c’est ton tour Eric ! » Répliqua avec une certaine véhémence le fameux Marc.Pestant légèrement, son interlocuteur semblait toutefois résigné à aller accomplir sa tâche, en changeant de direction, pendant que l’autre s’éloignait. Difficile de décrire l’équipement dont chacun disposait, ni même savoir si elle-même avait déjà trahie sa présence. Mais l’occasion rêvée se présentait. Ne comptant plus que sur ses aptitudes, la jeune femme aux cheveux blonds se faufila discrètement, dans la même direction que l’homme chargé de la surveillance des prisonniers, soit ce fameux Eric.Le soldat pénétra à l’intérieur d’un vieux bâtiment, l’air relativement dépité. Et visiblement, il n’y avait personne aux alentours. À pas feutrés, Elysea prit la même voie, jusqu’à arriver devant le seuil de la porte. Deux ans après, elle retournait dans son village en étant une indésirable. L’ironie du destin, n’est-ce pas ? La porte fut relativement mal fermée. Signe d’une autosuffisance de la part de soldats trop confiants ? Peu importe. Sortant une petite dague, dont le matériau principal demeurait le bois, de son voile. Et la porte s’ouvrit, tout doucement.Elle y entra. Traversant rapidement le sombre couloir, la jeune femme de vingt-deux ans tomba rapidement nez-à-nez avec le soldat, dont les yeux s’écarquillèrent à sa vue.« T’es qui toi ? » Grommela l’homme, en braquant sa mitraillette directement sur le front de la blonde.Mécaniquement cette dernière retira sa capuche, dévoilant son visage pâle. Pas de quoi troubler bien longtemps le soldat néanmoins.« Maintenant j’te répète ma question : t’es qui toi ? »« Aucune importance. »À très vive allure, la dénommée Elysea Reisen se baissa pour ne plus être à portée de tir. Mais le temps d’action serait extrêmement limité : la pointe de sa petite dague fit donc son effet pour planter son assaillant. Le poignet en fut victime, et forcément, la poigne sur l’arme devint beaucoup moins solide. Néanmoins, un soldat digne de ce nom ne se laisserait pas abattre de la sorte. Le dénommé Eric serra les dents, et tenta un coup de genou. La côte de cette inconnue fut touchée, et cet instant serait suffisant pour dégainer à son tour une petite lame.Décontenancée par le coup subi quelques secondes plus tôt, la blonde tiqua. Elle parvint néanmoins à attraper le poignet gauche de son adversaire, avant que sa lame ne la touche réellement : une éraflure légère sur le cou, faisant couler tout juste quelques gouttes de sang.« J’vais t’buter, sale pétasse ! »De sa main encore libre, l’intéressée sortit rapidement une seconde arme … et à nouveau, elle frappa la vie elle-même, de sa hache qui a déjà frappée tant de fois. Le visage, seul endroit à découvert, fut à nouveau pourfendu. Le corps du soldat lui tomba littéralement dessus, et au prix de quelques efforts, Elysea Reisen pu le faire basculer sur le côté. Elle en profita également afin de fouiller dans ses poches, et récupérer ce qui était nécessaire : des clefs.Se relevant rapidement, la blonde se dirigea rapidement vers le fond du couloir. Là-bas, se trouvaient les cachots. Arrivant au bout de quelques instants, elle put reconnaître certains visages, vaguement.« Je vais vous sortir d’ici. » Déclara-t-elle, en face des barreaux métallisés. Étrangement, les prisonniers ne semblaient guère réagir à sa présence. Quelques regards ternes lancés seulement … mais rien de plus ? Même lorsque la porte s’ouvrit, quasiment personne ne bougeait d’un pouce. Cette fois-ci, une surprise palpable se lisait derrière les iris bleus de celle ayant risquée sa vie dans ce simple but.« Merci ! » Déclara soudainement un jeune garçon, d’environ douze-treize ans, cheveux châtains. « Merci beaucoup Madame ! Je ... je ne voulais pas devenir comme les autres ! »Lui seul se leva pour quitter la cellule, tandis que ses compagnons demeuraient affalés sur le sol, sans bouger. Peu importe le nombre de cellules ouvertes, seul le petit garçon avait décidé de sortir. « Devenir comme les autres » ? Qu’est-ce que cela pouvait-il bien signifier ? Les choses commençaient à prendre une tournure inquiétante, et un élan de nervosité gagna de plus en plus de terrain dans l’âme d’Elysea.« Petit. » Dit-elle à l’encontre du gamin, sautillant sur place, visiblement impatient de sortir. « Nous sortons de là. Tu me diras ce qui s’est passé, d’accord ? » Reprit-elle ensuite, d’une voix perdant doucement de sa froideur.« D’accord ! »Laissant toutes les portes des cellules ouvertes, Elysea et le jeune enfant quittèrent en vitesse les lieux. Le plan de la jeune femme, consistant à faire évader les prisonniers afin de laisser le désordre l’emporter de plus en plus ici, tombait doucement à l’eau. Il fallait rapidement trouver une autre solution alternative. Franchissant le seuil de la porte, les deux jeunes gens ne s’attendaient pas à se retrouver seuls, mais pourtant, c’était bien le cas. Comment … attirer l’attention ? Sans se faire prendre ?« Je peux commencer à raconter ?! »« Plus tard. » Déclara son interlocutrice. « Il faut que … »La phrase ne s’acheva pas. Les yeux de la blonde s’arrêtèrent rapidement sur un objet qui pourrait faire réussir cette tentative d’invasion : une alarme.À ce moment, un bruit sourd gronda dans le village. Une alarme stridente nous brisa les tympans. Il s’agissait d’un signal, pour moi, Zéphyr et Brandon. Elysea avait réussie à mettre en place son plan ? Je ne connaissais pas la réponse. Mais après que de l’agitation, cette fois-ci causée par des hommes, se fit plus claire, nous décidions de mettre en place notre propre action.L’intensité de la neige augmentait au fur et à mesure des secondes. Les soldats s’attroupèrent rapidement au niveau du bâtiment dans lequel résidaient les prisonniers. Ils ne trouvèrent sur place, que des humains allongés sur le sol, adossés sur le mur. Les yeux ouverts ou non, ils ne semblaient pas plus vivants les uns que les autres. Et pourtant, aucun d’entre eux n’avait au sens biologique, perdu la vie. Mais peut-être que perdre une vie allait plus loin que mourir, après tout.Rapidement, mais avec une forme de discrétion malgré tout, le trio formé par Brandon, Zéphyr et Sôren continuait sa route. La vigilance des soldats concernant une simple ouverture à la mer permise par des barques ne semblait pas très pointue. Mais peu importe. Comme dans les estimations de Brandon, ils arrivèrent rapidement sur les lieux. Il y avait en effet plusieurs petites embarcations.« Prenez vite une seule d’entre elles ! » Se pressa Brandon. « Je vais aller saboter les autres du mieux que je peux ! »Les deux concernés acquiescèrent. Il fallait faire vite. Cet endroit s’avérait être une simple plage. Mais dans le secteur, ne se trouvaient que de petites embarcations.« Prenons un bateau avec moteur et attrapons des rames dans les autres. » Proposa Sôren.Une idée rapidement validée par les deux compagnons. Mais le temps pressait. Il fallait continuer. Brandon tâchait de couper les moteurs des autres embarcations qui en possédaient, et à percer des trous dans les coques de ceux qui n’en n’avaient pas, afin de limiter l’accès à la mer dans cet endroit au seul bateau qu’eux prendront. Il y avait suffisamment de place pour cinq ou six personnes. Au bout de quelques minutes de stress, Brandon monta sur la petite barque.« Démarrez ! » S’exclama-t-il. « Les soldats vont être ici à un moment ou à un autre ! »« Pas moyen ! » Répondit avec une certaine véhémence Sôren. « On doit attendre Elysea ! »« J’suis d’accord. » Affirma Zéphyr.« Les gars, y’a peu de chances qu’elle soit encore en vie. Vous allez gâcher l’ouverture qu’elle nous a donnée en mourant ici ?! »Des coups de feu retentirent, non loin d’ici. Il n’y avait désormais plus aucun doute. Cette femme aux yeux bleus venait de se faire repérer. Le regard de Brandon, compatissant, montrait néanmoins une seule priorité : survivre, ou tous ces efforts n’auront servis à rien.Le bruit du moteur résonna, tandis que les yeux de Sôren s’écarquillèrent : Zéphyr. Il s’agissait de lui qui venait de l’enclencher. Lui, un ami proche d’Elysea. Comment pouvait-il … ?« Zéphyr ! Arrête-ça enfoiré ! Tu vas l’abandonner ?! Après tout ce que t’as dit hier ?! » Grogna le jeune homme aux cheveux noirs, perdant un calme qui le caractérisait d’ordinaire.Le rivage s’éloignait doucement. Le visage grave, Zéphyr ne répondit rien aux critiques de son ami. Il pouvait les comprendre …L’humain est égoïste.« ZÉPHYR ! »De ceux qui rejettent cet égoïsme et ceux qui l’assument, qui sont réellement les plus étranges ?« Sôren, je sais. Je suis désolé. On n’a pas le choix … » Déplora le blond, en baissant la tête.Depuis les yeux des deux amis, des larmes commencèrent à ruisseler. Non bien sûr. Sôren ne pouvait pas réellement en vouloir à son camarade d’agir de la sorte. S’il ne s’agissait pas d’Elysea … lui aussi, aurait probablement fait de même. Les poings serrés, le jeune homme serra les dents, en retenant ses sanglots. Le rivage maintenant, se trouvait bien à une centaine de mètres. Il était trop tard pour faire machine arrière.Et c’est sur ce rivage, que les yeux de Sôren se figèrent. Elle se tenait là, une main appuyée sur sa hanche. Elle saignait, des blessures parcouraient son corps. Le voile qu’elle portait avait fini par se déchirer en partie, laissant apparaître les habits rudimentaires qu’elle portait … d’un blanc immaculé. D’origine … car désormais entaché de sang.À ses côtés, un jeune enfant, qui se hâtait à vérifier si une embarcation pouvait être utilisée. Mais son visage se grava dans une tristesse et un dépit indicible, dès lors qu’il constata que fuir devenait impossible.Les regards de Sôren et d’Elysea se croisèrent une dernière fois. Sans que cela ne s’explique d’une quelconque façon si ce n’est par la force des émotions, la main de Sôren se leva, en direction de la jeune femme aux cheveux blonds.Moi, je n’ai pas pu lui dire de prendre ma main.Et pourtant, là encore, l’hiver s’annonçait particulièrement rouge.Elysea n’a pas levée sa main vers moi. Son visage d’un froid habituel se brisa légèrement, au rythme des larmes qui en coulèrent. Pour la première fois de ma vie, je l’ai vu pleurer. Pour la première fois de ma vie, j’ai aussi vu son sourire triste s’adresser à moi.Au final, Elysea avait eu beau tuer beaucoup plus de gens que nous, ses mains seront toujours plus pures que les nôtres.La neige tombait de plus belle, sur cet océan glacé, sur cette île effaçant les traces rougeâtres. *** Une grande porte, sur laquelle « Front de Lutte pour la Libération » était marquée. Et à l’intérieur, une pièce sombre. Un homme assis sur un fauteuil, devant son bureau. On frappa à la porte. Le grand homme aux courts cheveux blonds, bien bâti, contemplait quelques affaires sur son bureau.« Entrez. » Dit-il.Un autre homme pénétra à l’intérieur de la pièce.« Désolé du dérangement, Général. Mais je suis venu faire mon rapport. Premièrement, l’expérience du contrôle des humains est un franc succès. Nous l’avons testé sur beaucoup d’endroits différents, et ça s’annonce parfait. » Déclara le dernier venu.« Bien, continue. »« Deuxièmement, nous sommes à peu près certains de pouvoir contrôler tous les plus grands gouvernements de ce monde. Il y a eu énormément de pertes humaines durant la dernière guerre, et toutes les villes sont à peu près sûrs qu’ils ne feront rien. De nouvelles maladies sont nées après les attaques nucléaires, et certaines machines commencent à devenir hors de contrôle. »« Je vois. » Répondit le grand blond. « Alors faîtes en sorte de mettre plus de moyens pour palier tout ça.« Mais je suis aussi venu vous informer que l’île Enkei a subi quelques troubles. Des personnes se sont vraisemblablement échappées. Nous avons réussi à attraper deux prisonniers, et voici les photos envoyées. Que devons-nous en faire ? »Le dernier entré dans la pièce donna rapidement lesdits clichés à son supérieur. Ce dernier les contempla quelques instants.« Tuez-les, ils ne sont d’aucune utilité. » Annonça le Général.« Bien. Alors je vous salue, Général Reisen ! »
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| | | Isaya Modo Âmes Tourmentées
Messages : 601 Date d'inscription : 23/05/2011 Age : 24 Localisation : Derrière les buissons d'amarante
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| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 20 Juin 2014 - 16:12 | |
| Beau style d'écriture, bel OS, bravo ! Cependant, tu aurais pu mettre plus de romance ! | |
| | | Rayquaza Modo Gardien Céleste... ou pas
Messages : 1406 Date d'inscription : 03/03/2010 Localisation : Hopitâl bien entendu !
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... Ven 20 Juin 2014 - 22:20 | |
| Thanks Pizza !
Yes, je sais ... mais y'avait des limites de mots ! :p | |
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| Sujet: Re: Quelques One-Shots ... | |
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| | | | Quelques One-Shots ... | |
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