Homicide nocturne.

Comme un enfant se lasse de ses jouets, comme les femmes se lassent de leurs amants, Satsugai c’était lasser de sa dresseuse. A présent la nuit était tombée sur les toits Yokubain et le spectre déambulait dans les rues quasi désertes, évitant les rares passants.

Alors qu’il tournait au-dessus d’une cheminé, Satsugai sentit une odeur qu’il connaissait par cœur, l’odeur du désespoir, ce magnifique mélange de tristesse, d’abandon, de solitude et d’adolescence. Les effluves de perdition firent frémir son âme, sans s’en rendre compte, il se laissa enivrer, laissant ces instincts prendre le dessus. Et alors que l’adrénaline commençait à emplir son corps, il se dirigeait inconsciemment vers le morceau de viande qui se lamentait assit face à la lune. Et c’est uniquement quand le reflet violet du spectrum masqua celui de l’astre que l’enfant l’aperçu. Il ne réagit pas tout de suite, du haut de ses 16 ans et de son premier étage, il devait se dire qu’un pokémon isolé en pleine ville était surement là sur ordre de son maitre. Mais, quand les yeux dans les yeux, Satsugai fredonna un requiem, la peur fit son apparition parmi les autres sentiments qui peuplait le jeune garçon. Instinctivement, ce dernier chercha à se protéger en fermant volet et fenêtre, mais bientôt l’idée lui sembla particulièrement stupide. Non seulement les spectrum étaient constitués de gaz, mais ils étaient aussi capable de traverser n’importe qu’elle matière. Satsugai réapparu au-dessus du bureau de l’adolescent, et, faisant tomber quelque crayon, il s’empara de deux pokéballs.

A l’intérieur reposait deux pokemon, tranquille, heureux, parfaitement opposé à leur dresseur qui petit a petit laissait la panique l’envahir. Etrangement, il ne criait pas, comme s’il préférait affronter seul le spectre plutôt que d’appeler a l’aide, Satsugai ce lécha les lèvres.

La langue des spectrum à longtemps défrayer les chroniques scientifiques, ses aspects mortels sont parmi les plus connues. Un simpe baiser, et c’est votre esprit qui s’envolait en fumer. Pas immédiatement, non, sinon la chose ne serait pas drôle, avant de connaitre la libération de la mort, le corps de la victime passait de longue minute a tenter de repousser le poison. Poison qui parcourt non seulement la chaire et les artères de la victime, mais aussi, son esprit. Pendant les quelque minutes qui précède le décès, la proie subit une véritable torture.
C’est en pensant à la douleurs qu’il s’apprêtait a infliger que le pokemon reprit son requiem et lança sa première attaque, Regard Noir. A présent, sa proie était à sa merci, et il le savait, il reposa délicatement les deux pokeballs et avança lentement vers l’ado paralysé. Il se rapprocha si près, que Satsu aurait pu déterminer avec exactitude les composants du diner du garçon. Du plat de la main, il le repoussa afin de le faire chuter sur son lit.

Le lendemain matin, on découvrit le corps du garçon, étendu sur son lit, couvert de sueur, son visage était déformer par la peur, le plaisir et la souffrance. Ses affaires avaient été brassé, ses lunettes avaient étés éclatées et lui avait recouvert le visage de griffures profondes.
Les responsables de la lois ne ferait surement jamais le rapprochement entre ce meurtre et Satsugai, ils en concluraient surement que le dresseur avait été attaquer par un pokémon sauvage, ou pire, par un autre dresseur.

C'était juste une nuit d'Avril comme une autre. Une nuit où dormir m'était apparemment encore interdit par sa majesté Morphée. Et ça en devenait plus que pénible. Je n'avais même plus le courage de sortir un bouquin, sans doute parce que je connaissais tous ceux de la bibliothèque par cœur. Et aussi parce que j'avais un peu la flemme de me lever.

Je remontai mes lunettes sur mon nez. La lune me fixait comme un gros œil vide. Un gros œil qui se reflétait dans la mer juste en dessous. Toujours aussi vide et en plus déformé par les vagues. Comme d'habitude. A force, les comme d'habitude devenaient plus que fréquents, un peu comme les raviolis au self. Je secouai la tête. Je sentais encore que je n'allais pas réussir à sortir de ma petite déprime ce soir non plus.

Je collai mon nez à la vitre. Mon souffle forma un petit halo de buée sur le carreau. Dehors, le vent massacrait sans scrupules les fleurs des pauvres arbres et finissait de déplumer les tulipes qui fanaient devant le portail. Une feuille, ou une chauve-souris, bref, un truc qui volait, passa devant un lampadaire encore allumé. Son ombre s'étala sur un mur. Je fixai désormais cet endroit.

Les lampadaires durent s'éteindre dans les dix minutes qui suivaient. Comme ça, je me retrouvais seul, et dans le noir en plus. Des Pokémon nocturnes passèrent dans le bas de la rue. Ou plutôt, un Spectrum. Bah, c'était le genre de bestiole à traîner dans la rue à la recherche d'un Rattata pour jouer, j'imagine. Un coup de langue et le rongeur serait bon pour la tombe. Les Spectrum étaient vraiment des sales bêtes.

La Lune continuait à briller, toujours l'air aussi stupide. Enfin dans un sens, c'était juste un gros caillou qui reflétait la lumière du soleil. Sauf qu'il ne refléta plus rien du tout quand ce que je crus d'abord être un sac plastique et qui se révéla être en fait le Spectrum de tout à l'heure passa devant mes yeux. Il s'ennuyait aussi ? Il voulait jouer ? Je me rendis rapidement compte que le jeu serait pour plus tard. En témoignait la chansonnette mineure qui montait dans l'air. Marche Funèbre, Si bémol mineur, Frédéric Chopin. L'un des plus célèbres Requiems.

J'avais beau être dépressif, je n'étais pas dénué de sens. Rapidement, je claquai les volets avant de rabaisser la fenêtre à guillotine. L'idée la plus stupide de l'année 2013 reviendrait donc à Leo Nothernwoods. Le Spectre sembla s'amuser de ce mouvement de panique, renversant au passage mon crayon en séquoia. Sale bête, vraiment. Il prit les deux Pokéball dans ses mains. Pourquoi, aucune idée, mais j'avoue ne pas être très bien informé sur comment pensent les Spectrum.

Je le fixai, il me fixait. Il avait vraiment l'air immonde avec ce regard de tueur. Il aurait été consistant, je lui aurais foutu une paire de claques. Manque de bol, c'était du gaz. Manque de bol n°2, ce gaz voulait apparemment ma mort.

Je ne comptais pas fuir. Après tout, s'il était là, c'est que je devais mourir, non ? Alors pourquoi tenter de conjurer le sort ? Par mesure de sécurité j'imagine, il préféra quand même me clouer sur place avec cette attaque de psychopathe, Regard noir. Puis, reposant Statice et Echo, -les pauvres, elles seraient à tous les coups offertes à ma sœur.- il me balança sans scrupules sur mon lit qui n'avait même pas été défait. J'ai beau dire, j'étais vraiment mort de trouille plus que mort tout court, puisqu'il n'avait pas encore attaqué.

Mais il y remédia.

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Un jeune homme reposait dans une grande boîte. Les traits détendus, les mains croisées sur la poitrine, la peau laiteuse. Ça semblait aller mieux que le jour précédent, ce jour où quelqu'un avait décidé pour lui qu'il ne se réveillerait pas le lendemain, et même après. Dans un sens, c'était plus simple, parce que franchement, ce garçon trouvait qu'il avait bien assez vécu comme ça, et qu'il en avait assez vu durant sa vie.

Une grande dame vêtue de noir (pourquoi est-ce que les gens se sentaient obligés de s'habiller en noir quand quelqu'un disparaissait ?) passa et prononça quelques rien du tout. Une petite fille suivit, les yeux larmoyants et la morve au nez, parlant sans doute trop fort alors qu'elle non plus, elle n'avait rien à dire. Puis d'autres gens qui étaient assez peu connus du jeune homme allongé.

Et puis on ferma sa boîte.

Et puis, la boîte, on l'enferma sous le sol.

Et puis on posa une Statice sur le tas de terre.

Et puis on l'oublia.