So good bye, life.

Pluie, en jeune louve qu’elle était, releva la tête instinctivement, poussé par sa volonté, et lâcha un cri rauque de douleur. Chaque nuit de nouvelle lune, elle venait faire son deuil seule sur la mort de son frère. Même si celui-ci – Esclive, pour l’appeler par son prénom – le détestait, elle, elle ne pouvait pas haïr son frère après sa mort. Mais lui trancher la jugulaire d’une seule patte avait été son unique solution à la fin de sa tyrannie venu d’une idée enfantine et surtout, elle ne voulait pas que Rayzaka soit blessé.

Pendant qu’elle hurlait à la lune, comme le faisait son père à certain soir, comme une sorte de prière à son défunt frère, elle réfléchissait aux conséquences de sa mort. Peut- être qu’ils avaient des amis en plus que de ses alliés. Ils devaient être déçus, sa meute, et chacun avait dû se battre pour devenir le nouveau chef. La petite femelle au pelage argenté luisant de brun lâcha un long soupir de désespoir avant de repartir dans ses pensées.

Esclive était plus puissant qu’un Malosse normal, même pour son jeune âge. Elle se rappelait que, même à six ans, son père adoptif avait du mal à retenir les excès de colères d’Esclive. C’est lorsqu’il apprit que sa mère avait été assassiné – Si on peut utiliser ce terme pour un Pokémon – par son nouveau compagnon qu’il devait mauvais. Il se défoulait sur n’importe quel Pokémon sous sa patte. Même Pluie luttait contre son propre frère, essayant de le couver encore un peu et de lui souffler une brise de tendresse.

C’est un jour d’hiver qu’Esclive apprit les réels pouvoirs de sa sœur. Il l’avait provoqué au combat alors qu’elle était chargée de veiller sur lui, se vanter de ses qualités et il se disait surpuissant. Impulsive et énervée à ce moment contre son frère, Pluie accepta le défi. Elle lança une flammèche pour assouplir le terrain couvert de neige avant d’entamer le combat au corps à corps. Même si Saphir – Second nom de la Medhyena – était naturellement imposante, le Malosse faisait presque le double de sa taille au garrot. Elle dut avoir recours à sa seconde face pour ne pas finir en sang. Le Malosse se moquait avec arrogance de sa sœur, et, avant de partir pour toujours, l’assomma d’un coup puissant de patte.

A partir de là, Pluie ne se souvenait plus de rien. Elle rouvrit les yeux et fixa la source de la rivière, où Rayzaka avait failli mourir le même jour. Elle soupira de nouveau, relâchant son souffle d’un air énervé. La pensée d’Esclive l’avait à la fois attristé et poussé à bout. Elle se rappelait de la faisant dont laquelle le Riolu l’avait réchauffé en utilisant son aura. Elle canalisa sa propre aura, bien qu’elle ne sache pas le faire. C’était impossible pour elle. Elle se recroquevilla dans sa fourrure pour se réchauffer. Elle avait froid, elle avait faim.

Depuis plusieurs jours, elle n’arrivait plus à faire de feu pour s’étendre à côté. Il neigeait toujours, il n’y avait aucun abri, et le soleil ne venait pas. Le gibier ne sortait pas de leurs tanières, ne serait- ce que pour prendre une graine. On aurait dit qu’il savait qu’elle les guettait. Les baies étaient déjà mortes, toutes grignotés ou même introuvable. Les célèbres fleurs coupes- faims, nommé Aclès pour elle, qui poussait habituellement en hiver, était bien caché ou inexistante, sous quelques pas de neiges. Oui bien elles avaient fânées.

Et surtout, la petite femelle avait peur. Elle avait du mal à bouger ou à parler, ses cordes vocales vibraient sans même qu’elle ouvre la gueule, comme un sombre requiem qu’on aurait mis en marche et dont le magnétophone était cassé, répétant à l’infini la mélopée funèbre de la mort. Elle ne pouvait pas le rompre. Il résonnait à jamais dans ses oreilles. Elle n’en pouvait plus. Elle ne pouvait même plus dormir. Elle voulait mourir.

Lentement, avec des pas doux et silencieux mais traînant, elle se dirigea vers l’eau sombre de la source de la rivière couleur ocre ou pourpré. Elle se regarda dans la source sombre où elle aurait voulu boire. Elle s’accroupit, comme pour boire, et fixa son reflet. Ses oreilles étaient basses et tordues. Sa queues était presque inexistante, arrachée par un Ursaring en colère. Sa fourrure était entremêlée et négligée. Ses yeux ne brillaient plus. Elle n’était plus rien. Ce n’était plus que l’ombre d’elle- même.

Elle sourit en songeant à une idée lumineuse. Elle posa une patte dans la rivière et sentit immédiatement le courant la traîner vers les abysses obscurs cachés dans la source, comme à la première fois. Rayzaka avait failli mourir dedans à leur première expédition. Maintenant, la petite Medhyena se laissait aspirer dans le courant. Elle ne luttait pas. Elle allait mourir, elle le savait, autant en finir maintenant.

Elle voulait en finir avec ses tourments. Avant de plonger, elle dit en langage humain « So good bye, life… ».

» Life'
» Les perles de Life !
» Hard life [PV : Kira, Shing Solutai]
» "And in the end that is quite good indeed nothing can be taken for granted ~ ♫" [PV Toby, Soutenu ou Moins]
» RP avec Orka et Aline-dark dans la foret avec Life)