Lila se baladait joyeusement avec Espoir, dégustant une délicieuse glace à la mangue. Elle sifflotait un petit air, revenant tout juste d'une de ses répétitions. Les Yokubains se retournaient sur son passage, la reconnaissant. Cela la gênait quelque peu mais elle s'y était fait, depuis le temps. Et elle les aimait bien, ces Yokubains. La jeune fille portait une robe rouge, qui lui arrivait jusqu'aux genoux, très élégante. Dans ses cheveux ramenés en couronne elle avait mis des roses rouges, aimant se faire toute sorte de coiffure. Ses jolis yeux dorés se posaient sur les visages qui eux aussi la dévisageaient. Espoir chantait lui aussi. Lila sourit. Le Riolu avait une belle voix, gaie et insouciante. Un élan de fraîcheur, qu'elle appréciait tout particulièrement. Le renardeau bleu dégustait un Poffin, que Lila lui avait préparé avec amour. Elle adorait cuisiner de petites friandises pour Espoir, qui rien qu'avec un Poffin était le plus heureux des Pokémon. Qu'est-ce qu'elle l'aimait, le petit Espoir ! Il méritait bien son nom. Avec lui, désespérer était impossible, et le Riolu était d'une grande aide à Lila. C'était grâce à lui qu'elle pouvait se tenir joyeusement dans la rue. C'était grâce à lui qu'elle avait surmonté les dernières épreuves. Oh, qu'aurait-elle fait sans Espoir ?
Comme s'il lisait dans ses pensées, Espoir lui offrit un adorable sourire. Lila s'accroupit et prit le Riolu dans son bras libre. Ce dernier, savourant sa friandise, grimpa et s'installa fièrement sur l'épaule de la jeune artiste. Lila lui caressa la patte et ils continuèrent gaiement leur promenade. Soudain, Lila entendit des hennissements indignés, et en se concentrant elle discerna ce que voulait dire le Pokémon qui s'agitait ainsi. "J'ai mal, laissez-moi ! " Hurlait-il à ses dresseurs. Alarmée, Lila courut jusqu'à se rapprocher de ce Pokémon souffrant. À l'écart de tout, dans un box ouvert, deux hommes tentaient de calmer un Pokémon. Lila accourut, et sans peur, posa sa douce main sur le flanc de l'animal, lui murmurant des mots apaisants. La petite Ponyta se calma immédiatement. Elle répondit à Lila "Libère moi de ces gens qui me font travailler, j'ai mal... "
Lila observa la petite Ponyta et eut le souffle coupé. Elle était magnifique. Sa robe crème était irréprochable, douce, brillante. Sa crinière et sa queue flamboyaient avec superbe, la couleur orangée donnait un air fière à la Ponyta. Et enfin, ses yeux... La pouliche possédait d'immenses yeux bleus clairs, étincelants, comme une rivière claire et limpide sur laquelle danserait des rayons de soleil. Magnifique, elle était magnifique... Lila lui caressa doucement la tête, tandis que la Ponyta s'inclinait docilement. L'homme observa Lila, stupéfait. Pour lui, cette pouliche était une diablesse. Mais voilà que la célèbre Lila Mélys la calmait avec des mots et des caresses ! Le dresseur réfléchit. Il tenait à se débarrasser de la pouliche. Tous ceux qui étaient venus l'examiner avaient été conquis, puis n'avaient pas voulu l'acheter en constatant son caractère. Peut-être que Mademoiselle Mélys...
Tu es magnifique, Maya. Ne t'inquiète pas, je vais voir ce que je peux faire.
Le dresseur se figea une nouvelle fois. Mais... Comment connaissait-elle le nom de sa pouliche ?! Quand même... Elle ne parlait pas aux Pokémon ?! Au début, l'homme repoussa cette perspective inimaginable pour lui, puis fut bien obligé de l'accepter, il avait la preuve sous ses yeux tout de même. Aah, vendre Maya à Mademoiselle Mélys serait parfait ! Ainsi la pouliche ne créerait plus d'ennuis à personne. Tous seraient tranquilles et lui, il pourrait acquérir une jument plus obéissante et docile. Parfait ! L'homme sourit et se frotta les mains. Il se racla la gorge et se posta face à Lila :
Hmm... Mademoiselle Mélys, j'aurait quelque chose à vous proposer. Que penseriez-vous de prendre en charge cette magnifique pouliche ? Elle est en parfaite santé, je précise.
Déclara le dresseur d'un ton poli. Lila laissa échapper un "Oh !" et se tourna vers Maya. Cette dernière la fixait intensément de ses grands et beaux yeux suppliants. Croisant le regard de la Ponyta, Lila se décida. Elle ne pouvait laisser Maya ici ! Serrant la main du dresseur, elle déclara avec un sourire :
J'accepte ! Vous me rendez très heureuse, Monsieur ... ?
L'homme écarquilla les yeux, surpris d'une réponse aussi rapide. Enfin, enfin il était débarrassé de cette diablesse ! Ah-ah ! Sans un regard pour la petite Ponyta, il se fit tout sourire pour Lila, qui dès lors eut du mal à apprécier cet homme qui paraissait égoïste et trompeur. Maya serait bien mieux avec elle. Espoir rigolait déjà avec la pouliche qui le laissait monter sur son dos, car le renardeau bleu n'était pas très lourd. Le dresseur répondit alors à Lila, se frottant intérieurement les mains :
Brown, Monsieur Brown. Tout le plaisir est pour moi ! Si je puis me permettre, mes box sont à louer, propres, spacieux, les meilleurs de la ville, alors...
Non, ça ira, merci.
Le coupa brutalement Lila, d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu. Elle sourit pour atténuer la sécheresse de ses propos. Mais que lui arrivait-il ? Elle qui était si discrète... Cet homme l'exaspérait. Il était trompeur et égoïste. Ce dresseur ne voyait sans doute pas plus loin que le bout de son nez. Oh, elle partirait avec Maya et elle ne croiserait plus jamais ce monsieur. Ce dernier, s'il fut surpris par la réaction brutale de Lila, n'en montra rien et garda son air avenant et son ton affable. Il confia la longe de Maya à la jeune fille, hochant la tête :
Très bien. Je vous enverrai tout l'équipement de Maya dans les trois prochains jours, si vous pouvez me donner votre adresse...
Il tendit un post-it et un stylo à Lila qui griffonna son adresse avec impatience. Une fois tout ce qu'il fallait réglé, elle sourit une nouvelle fois au dresseur, détacha la longe de Maya qu'elle rangea dans son sac et partit, la pouliche la suivant docilement. Cette dernière hennit alors de joie. Lila sourit et flatta l'encolure de Maya. La Ponyta était tellement heureuse, elle le sentait. Si elle aurait été plus en forme, elle serait déjà en train de faire des cabrioles. Elle commença à parler à Lila, ce qui pour les gens, ne représentait qu'un hennissement :
Merci, merci, tu m'as enfin tirée de là ! Il est horrible cet homme, il me fait travailler et il n'est pas gentil avec moi ! Toi tu me comprends et je te comprends, je suis sûre que je serai bien avec toi, et j'espère que tu n'as pas l'intention de me redonner à quelqu'un parce que sinon je me transformerai en un vrai pot de colle !
Lila éclata de rire. Maya avait un caractère bien trempé, au contraire de la jeune fille. Espoir lui, était nonchalamment assis sur le dos de la Ponyta. Ils s'aimaient déjà bien. Lila fut attirée alors par une odeur de Poffin. En effet, une boutique en face d'elle vendait des Poffin. Un stand, plus exactement. La jeune fille sourit. Comme Espoir avait mangé tous les Poffin qu'elle avait confectionné, autant en acheter. Elle en acheta deux, en tendit un sucré à Espoir et, avec un sourire, tendit l'autre, épicé, à Maya qui le goba aussitôt. Lila éclate de rire une nouvelle fois. Oh, elle adorait déjà Maya ! Heureusement qu'elle l'avait tirée de sa situation, elle était bien mieux avec elle... Elle prendrait soin de la pouliche, qui pourrait même évoluer. Elles pourraient faire de longues balades ensemble... Lila s'imaginait déjà en train de voir défiler tout le paysage devant elle, penchée sur l'encolure de Maya, le vent lui fouettant le visage. Elle sourit et retourna chez elle, puis se figea. Elle n'allait tout de même pas mettre Maya dans son jardin... Où la mettre ? Certainement pas dans les box de son ancien dresseur ! Lila se souvint alors de Matt, un guitariste qui avait son âge et qui adorait les équidés. Sa famille possédait même un ranch un peu à l'écart de Shi. Peut-être que... Lila sourit. Cela tombait bien, elle avait rendez vous avec Matt dans une heure. Ainsi, elle se dirigea chez elle, prête à présenter la magnifique Maya au guitariste, et à lui présenter sa requête...
Lila arriva devant sa porte, et rentra dans sa grande maison. Elle était très lumineuse cette maison, et face à Lila une verrière révélait le beau jardin qu'entretenait soigneusement la jeune fille. Elle y conduit Maya qui, après l'avoir remerciée une nouvelle fois et exprimé son admiration pour ce lieu, commença à brouter l'herbe sans aucune gêne, comme si elle était là depuis toujours. Lila sourit, puis fronça les sourcils. Maya ne pouvait rester ici, elle allait lui brouter tout le jardin ! La jeune fille éclata de rire. Oui, la Ponyta serait capable de lui dévorer ses plus belles fleurs, et se connaissant, Lila n'arriverait pas à lui en vouloir. Elle avait vraiment besoin de Matt, donc.
Lila, elle est trop belle et trop sympa Maya ! Elle va rester avec nous, hein ?
Demanda Espoir. Lila lui ébouriffa la tête, amusée. Déjà il appréciait la pouliche. Oh que oui, elle resterait. Lila n'avait pas l'intention de s'en séparer. Au contraire, elle était très heureuse d'avoir accueilli Maya. Néanmoins, si cette dernière désirait la liberté, Lila n'hésiterait pas une seule seconde et la lui accorderait illico presto. Toutefois, elle espérait que Maya se plairait avec elle, qu'elle trouverait une famille en Lila et Espoir... Ce serait merveilleux. La pouliche serait tellement bien, avec elle ! Du moins, Lila ferait tout pour. Elle sourit, heureuse. Maya avait l'air contente d'être là. Elle avait vivement remercié Lila et paraissait très soulagée. Elle était tellement attachante, cette petite pouliche...
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