[libre] Seul au monde

Le soleil était au beau fixe. Mais Nemesis préférait rester dans l'ombres des bois. Pourquoi donc se montrer à la lumière du jour ? Il n'avait connu que l'indifférence dans le meilleur des cas, et la peur dans le pire. Nemesis restait là, sous un grand chêne, assis à observer les lueurs du soleil traverser le feuillage des arbres. Il regardait les divers petits pokémon qui se promenait par là, se souciant de ne pas être vu. Parfois il en voyait des plus gros, de temps en temps des espèces évolué. Et si lui aussi un jour connaissait l'évolution ? Il savait que son espèce permettait plusieurs choix, et se demandait bien laquelle lui plairait le plus. Mais c'est un sujet qu'il effaça vite de sa tête. Après tout, ce n'était pas possible : il n'avait pas de pierre, pas même de maître pour lui en donner. Qui voudrait d'un pokémon aussi étrange ? C'est ce qu'il se demandait, c'est ce que les autres lui avaient appris par leur regards. Nemesis était là, seul, à l’abri des regards, pensif. Il supportait sa condition, et malgré tout, il était heureux.
La pluie arriva, ce qui était étrange en cette période de l'année. Le temps était bien capricieux. De fines gouttes de pluies arrivaient à traverser le toit que les arbres formait, et quelques une atterrirent sur la truffe du petit evoli. Cette sensation le surprit, il secoua la truffe. Il ne fallait pas rester là, au risque d'être trempé et de tomber malade. Nemesis chercha du regard un endroit pour s'abriter, son attention s'arrêta sur une souche d'arbre creuse, parfait. Il trottina vers le lieu, entra dedans, et se roula en boule.
C'étais une journée pluvieuse, le gris du ciel se refléta dans le regard mélancolique de Nemesis.

Les pensées de Nemesis furent vite interrompues par un élément perturbateur. Alors qu'il commençait à tomber dans les bras de Morphée, un hurlement strident fit sursauter le petit pokémon. Une louve apparu, elle semblait en colère. Le pauvre petit Nemesis ne comprenait pas trop ce qui était en train de se passer, pourquoi l'attaquait-elle ? Qu'avait-il encore fait de mal? Ces yeux noir et rouge semblait faire apparaître de la colère, en fait, ce n'était que tristesse et stupeur camouflé sous cet effrayant mélange de couleurs.
Ne souhaitant pas se faire manger, il se releva et se positionna assis devant la louve, la tête et les oreilles baissée.


Il ne savait que dire, la le faisant bredouiller. Il tentait tant bien que mal de s'exprimer sans provoquer d'avantage la colère de la bête qui le menaçait.

Le visage de la louve semblait se détendre, cela rassura le petit Nem', il n'allait pas servir de dîner. Elle grommela dans sa barbe :


Oh... Nemesis ne savait plus que penser. Ainsi donc, il avait commis une bêtise sans le vouloir. Il soupira légèrement, faisant gonfler son petit ventre un instant. La louve ne semblait pas lui en vouloir, ainsi donc il en conclu que la bêtise qu'il avait faite n'était pas de très grande ampleur. Elle le regarda de long en large, cela le gêna. Encore, toujours on le regardait, il allait encore être jugé, insulté, rejeté. Il baissa de nouveau les yeux, se résignant à en prendre plein la face. Après tout, il avait l'habitude, à quoi bon lutter. Mais il se trouva que la louve n’eut point la réaction auquel il s'attendait, bien au contraire :


C'était sûrement la première fois de sa vie qu'on lui posait une question, et surtout qu'on lui portait de l’intérêt autrement que pour le saquer. Ainsi, il se retrouva l'air béa, ne savant absolument que dire.


Il semblait planer, complètement subjugué par ce qui lui arrivait. Il avait l'impression qu'il allait exploser. Il finit par reprendre ses esprit, et, se secouant la tête, se dit que les us et coutumes étaient de retourner la question à son destinataire. Après tout, quelqu'un qui s'intéresse à lui, il ne devrait pas perdre sa chance de se faire une connaissance.


Nemesis s'exprimait bien maladroitement, il n'avait pas l'habitude de parler, mis à part aux plantes et au cailloux qui ne lui répondait jamais. Il faisait des petits cercles dans la poussière, de manière à se détendre.

Ainsi donc, elle s’appelait Molly... C'était bien la première fois que le petit evoli avait eut l'occasion de connaître le nom de quelqu'un. Il semblait ravi à cette idée. Molly lui esquissa un sourire, ce qui laissa ses crocs apparaître. A première vu, c'était assez impressionnant, Nemesis se disait qu'une simple morsure serait fatale, et qu'en effet il vaudrait mieux avoir la louve en amie plutôt que l'inverse. Elle lui semblait bien sympathique. Il croisait rarement d'autres individus, cherchant toujours à se cacher en marchant dans l'ombre, et trouvait que cette rencontre était l'une des plus agréable, aussi rare soit-elle.
La louve s'excusa de son comportement de départ, Nemesis avait déjà oublié, il ne connaissait pas encore la rancune, il était encore vierge de son enfance tout juste à terme.


Ses mots sortirent de sa bouche sans même qu'il s'en rende compte. Il n'aimait pas trop faire allusion au passé, cela lui rappelait trop de mauvais souvenir. Il préférait tout oublier, et recommencer. Son regard ne savait ou se poser, les yeux bleus de la louve l'impressionnait, c'était tout l'inverse des siens. D'un côté, il trouvait ça assez marrant.

Alors qu'il observait Molly, il remarqua un sombre instant une sorte de peur chez la louve, cela ne dura pas longtemps, elle finit par reprendre une allure neutre. Nemesis se doutait que ce qui avait causé ce sursaut chez la louve, c'était son apparence, ses yeux. Il prenait son physique à la fois comme une tare lui causant préjudice, mais aussi comme un don : cela avait l'avantage de faire fuir quelque prédateurs. Dans le cas présent, il s'agissait donc plus d'une tare que d'un don, le petit evoli s'en voyait navré.
Cherchant à paraître outre sa simple apparence aimable et gentil, il essaya donc tant bien que mal à engager la conversation :


Évidemment, il ne trouvait pas les mots, dans sa maladresse d'introverti.


Mais pourquoi avait-il pausé une question aussi stupide !? Nemesis s’étonnait lui-même tellement il se trouvait stupide des fois. Ces mots était sortie de sa bouche mécaniquement, comme si quelqu'un d'autre avait parlé à sa place. Il avait envie de s'en decollé une à lui-même, mais il paraissait déjà assez fou comme cela, et se contenta de grommeler contre lui-même dans sa barbe.

La louve avait répondu à la question dépourvue de sens avec un naturel qui en avait surpris le petit evoli. Au moins, elle ne c'était pas moqué de lui. Mais la gêne persistait, il ne savait que trop ou se mettre. Elle lui avait donc proposé de courir. C'était une idée aussi farfelue que la question qu'il avait posé.


Il regarda ses petites pattes, qui était remarque bien grande pour un evoli, mais tout de même assez courte par rapport à la louve qui se dressait face à lui. Ainsi, après une légère réflexion, il surenchérit :


Il baissa les yeux et prit un air un peu paumé. C'est sur que si ils se mettaient à courir ensemble, la louve risquait de le devancer, et les seules solutions possible étaient que soit elle le laissait en plan, soit elle devrait l'attendre, ce qui pourrait être fort embêtant pour elle.
Il se dressa, et ce mit au côté de son interlocutrice, prêt à partir pour cette longue course.