Atrash Pitit(e) nouveau(elle)
Messages : 19 Date d'inscription : 01/08/2012 Age : 26 Localisation : Lyon
#. Life RPG Perso(s):
| Sujet: Survival Yard [Fanfiction, publiée sur P*kémon Fr*nce] : L'île de Kalmet Jeu 2 Aoû 2012 - 12:40 | |
| Bon, comme sur le site où je publie mes fics, on peut pas mettre de commentaires et que les membres ont la grosse flemme d'envoyer des Mp's, je me permets de poster cette fiction qui a un point de vue omniscient si je puis dire. Commenter pour que je m'améliore ! Chapitre 1 :
- Spoiler:
Chapitre 1 : A l’aube d’un nouveau jour [Shaw]
Je bouillonnais intérieurement, me jurant que la prochaine fois ce serait moi qui brillerait. Mon nom est Shaw. Shaw tout court. Qu’est-ce que cette fille aux cheveux blonds m’avait fait ? A part me dire que mes rêves n’étaient que des sottises ? Faire un voyage à travers toute la région est le but d’un enfant orphelin. Pour se construire sa propre famille. Ever, je le jure ; un jour, je te retrouverai, toi et tes amis pour te mettre une raclée méritée.
Je déchirai la feuille de papier sur laquelle était écrite une lettre. Une lettre d’amour. Je l’avais aimée Ever. Tout comme moi orpheline, avec de beaux cheveux blonds, des yeux verts, un visage ovale et une peau claire et délicate. Une fille magnifique. Et cet amour que je portais pour elle s’est évanoui le jour où elle m’a dit d’un air méprisant que mes rêves n’étaient que pour les gamins. Une autre facette de sa personnalité qui m’a été dévoilée. Et ce jour-là je me suis juré de me venger. De lui mettre une raclée à elle et ses copines qui se moquaient derrière mon dos.
Elle se la jouait fille cool et sympathique mais moi j’avais vu son côté femme fatale. Au fond, elle et moi n’étions pas si différents : Nous pensons pouvoir en conquérir des centaines, et nous nous écroulons sous le poids des responsabilités. Ce matin, je serre très fort la Pokéball que l’on m’a prêtée. Celle avec laquelle je vais te battre. Ever. Crois-moi, tes petits tours vont bien vite cesser. Et je deviendrai le Dresseur le plus puissant au monde.
Dans l’arène, elle me faisait face. Sa veste blanche et sa jupe bleue habituelle. Ce n’est qu’un combat de débutants pour elle. Mais moi, je vais me venger de ce qu’elle m’a fait subir. Je pointai simplement la Pokéball en poussant le bouton au centre. -Bulbizarre. A toi. Le Pokémon bulbe apparut dans un rayon rouge tandis qu’Ever envoya son Raichu. Reçu en cadeau par Bonne Mère. Bonne Mère c’est la dirigeante de l’orphelinat. Et elle porte très spécialement Ever dans son cœur.
Je soupirai en pensant qu’un véritable Dresseur attrapait son propre Pokémon. Moi c’est ce que je ferais. Mais évidemment, Ever ne partirait pas en voyage dans Kanto. Elle resterait tranquillement à l’orphelinat pour se faire adopter par des nobles. C’était son seul rêve. Je voulais simplement partir découvrir Kanto. Mes parents m’avaient abandonné à l’âge de sept ans. Maintenant, j’en ai quinze, tout comme elle. Si j’avais des parents constamment sur le dos, je pense que je me serais enfui bien loin d’eux.
-Bulbizarre, dis-je, attaque-le avec Fouet-Lianes et ne le laisse pas s’échapper.
Le Pokémon bulbe enserra la souris électrique dans ses lianes et la fit voler contre les murs de l’arène dans un nuage de poussière. Le Pokémon adverse tenta de se remettre sur pattes mais mon Bulbizarre ne lui laissa aucun répit et continua à le frapper.
Ever avait l’air complètement dépassée. J’eus un sourire narquois. Ces nombreuses heures à m’entraîner dans le jardin secrètement avec le Pokémon avaient finalement payées. Posséder un Pokémon ne veut pas dire être un Dresseur. Il faut aussi créer des liens. Même si je n’allais pas garder Bulbizarre, ce que je savais depuis qu’on me l’avait prêté et non donné, je voulais tout faire pour qu’il se souvienne de moi. Ne pas oublier quelqu’un est important. Une sorte de respect.
Le Raichu, visiblement énervé, lança une attaque Fatal-Foudre qui toucha de plein fouet mon Pokémon. Je demandai à Bulbizarre de se retirer de la portée de la souris électrique. Je devais être prudent. Raichu est une évolution finale très puissante. Si je voulais gagner j’allais devoir lui asséner des coups mesurés. Ce fut Ever qui réagit la première :
-Raichu ! Utilise Queue de Fer !
Je ne bougeai pas tandis que le Pokémon adverse s’élançait pour donner un coup fatal à mon Bulbizarre. Il ne restait plus que cinq, trois, un mètre avant l’impact. Mon Pokémon bulbe disparut subitement. Le Raichu, décontenancé, regardait de tous côté. Un rayon jaune et lumineux le frappa dans le dos et la souris électrique se retrouva au tapis. Je fis revenir mon Bulbizarre dans sa Pokéball et passa à côté d’Ever, abasourdie. Je lui glissai ceci à l’oreille :
-Tu vois Ever, je ne suis qu’un orphelin, mais je suis quasiment un Dresseur.
-Ce n’est que partie remise Shaw ! Me siffla-t-elle en sortant de l’arène.
Décidément, cette fille n’était qu’une peste ! Et dire que je l’ai aimée… Cette idée me dégoûte en pensant qu’elle ne rêve d’aucune chose à part vivre dans le confort. Lorsque je suis sorti de l’arène de combat, les seules personnes qui étaient joyeuses étaient Kamie et Mathaël. Mathaël, c’est un peu comme un frère, même s’il est toujours sombre et renfermé sur lui-même sans sourire. Il est beau je trouve, ses cheveux noirs retombant en pattes sur ses oreilles et ses yeux dorés tirant sur l’orange. Des yeux de fauve, en fait.
Kamie, elle est sympathique. Cette fille a des cheveux bruns courts et ses yeux sont gris comme l’acier. Elle nous colle tout le temps, je ne sais pas pourquoi. Mais elle est gentille et c’est suffisant pour apprécier de l’avoir à ses côtés. Pourtant, ce qui allait m’arriver était tout autre chose par rapport à ce qu’elle vivrait. Le lendemain, une sortie en mer avait été organisée. Le temps était magnifique et aurait du le rester. Comme quoi, la météo sait dire seulement qu’après la pluie il y a le beau temps !
Le bateau tanguait doucement et les nuages blancs bougeaient tout doucement dans ce ciel. J’étais adossé contre le parvis du bateau. Je regardais ce ciel qui pouvait m’offrir la liberté dont je rêvais. Quelques Békipan volaient et passaient pour se poser l’eau en descendant en grands ronds bien circulaires. Le vent soufflait et ébouriffait mes cheveux blonds coupés courts. Et je remarquais que mes yeux étaient comme le ciel, bleus clairs et tristes. Et puis d’un coup tout s’est enchaîné. Les vagues ont commencées à grossir et un orage a finit par éclater. Du coup, nous avons du rentrer à l’intérieur. Et avant que je n’arrive devant la porte de la cabine, j’ai pu distinguer une forme à travers les vagues. Celle d’un Pokémon. Je m’approchais du parvis cherchant à voir à quoi ressemblait ce Pokémon.
Mais il avait disparu. Un grondement sourd venait de derrière moi et je ne pus retenir le cri terrifié qui sortit de ma gorge. La vague me happa du pont et me plongea dans les ténèbres. Je voyais le haut, une simple lumière qui transperce le liquide salé. L’eau emplissait mes poumons, ma bouche et mon nez. Je suffoquais et me débattais dans le vide, tentant d’échapper à une sorte de démon insaisissable. Au bord de l’asphyxie, je pus voir une dernière chose, un Pokémon à la peau lisse et blanche qui se mouvait dans l’eau glacée avec une grâce indescriptible. Chapitre 2 :- Spoiler:
Chapitre 2 : Fuis où tu veux… Pour quelle direction au juste ? [Kamie] Ce n’était pas possible. C’est impossible ! Il ne peut pas avoir… Il n’a pas pu… Mo visage était baigné de larmes. Elles coulaient, coulaient sans s’arrêter et mon corps était secoué par les sanglots. J’étais peut-être la seule avec Mathaël à avoir vu ce qui s’était passé. Il était resté un peu trop longtemps sur le pont à regarder je-ne-sais-quoi. Et puis toute cette eau était venue pour l’emporter. Shaw… Il ne PEUT pas être mort ! Je l’aime, je l’aime et lui ne le sait pas. Qu’est-ce que je vais faire s’il n’est plus là ?
-Kamie… Kamie ! Reprends-toi !
Cette voix… C’était Mathaël. Je levai ma tête vers lui. Mon regard était noyé par les larmes et lui était resté si calme, si froid… Il se dit l’ami de Shaw ? Alors pourquoi n’est-il pas peiné par sa disparition, pire, sa mort ? Une colère sans fond m’envahit et je lui criai ses mots : -Tu n’as donc pas de cœur Mathaël ? Ton ami est sûrement décédé et toi tu restes aussi impassible que du marbre ! J’hurlai, non, je rageais de mon impuissance et d’un chagrin d’amour. Avec qui aurais-je cette même admiration, ce sentiment que j’avais ressenti en le voyant ? Avec personne, jamais je ne pourrai m’en remettre. Il prit mes mains avec douceur. Lentement, il les caressa, n’oubliant aucune ligne, aucune bosse des jointures de mes doigts, aucun creux de mes paumes.
-Certes, il s’est noyé. Mais ; je dis bien mais ; il se peut qu’il ait survécu. Kamie. Ne perds pas espoir, ça ne fera que grandir ton chagrin ! Dit-il en s’asseyant à côté de moi. Tout mon être vibrait de frustration. Mais ma petite voix me disait qu’il avait raison. Je reniflai et séchai mes larmes. Puis je plongeai mes yeux dans le regard doré comme les flammes de Mathaël. Lui aussi il était beau, mais parfois je le trouvais sombre et révoltant par ses silences. -Tu as raison… Mais comment veux-tu qu’on le retrouve ? Une personne qui tombe à la mer, il y a peu de chances qu’on la retrouve ! Répondis-je.
Il allait répliquer quand une voix particulièrement agaçante se fit entendre derrière nous : -Vous êtes tristes ? Ce n’est rien comparé à moi ! Ever ! Cette sale pimbêche prenait toujours les mauvais moments pour se lâcher sur nous ! Je me retournai pour lui lancer un regard qui disait tout. Mais elle ne parut nullement impressionnée et durcit son expression. Son ton était sec et son visage d’ange figé dans une expression de colère.
-Tu aimes toujours faire souffrir les gens ? Je te signale que tu as brisé le cœur de Shaw en se moquant de lui ! Répliqua Mathaël en la fusillant du regard.
-Oh, tu es bien prétentieux ! Je n’aurais jamais l’occasion de me venger de l’humiliation que ce crétin m’a fait subir ! Répondit-elle en s’éloignant.
Quand elle fut assez loin je glissai à l’oreille de Mathaël : -Quelle sale peste ! A croire qu’elle n’a aucun sentiment ! Il se rembrunit peut-être à cause de ça mais en tout cas, je n’oublierais pas ce qu’on a fait le soir même après avoir prévenu la police.
On est tous rentrés à l’orphelinat. Bonne Mère nous avait organisé un long discours comme quoi Shaw devait être au paradis. Foutaises. Sa mort avait été un enfer, pourquoi lui donnerait-on une mort tragique pour lui réserver un repos éternel et paisible ? Je ne le fais pas tout le temps ou même jamais, mais ce soir j’ai prié. Prié pour qu’il soit en vie. Prié pour qu’on le retrouve.
Moi, j’aurais vraiment voulu avoir une soirée tranquille avec Mathaël pour qu’on puisse se consoler mutuellement. Malheureusement, le dortoir des filles est séparé de celui des garçons. Ce qui veut dire que je me colle la pimbêche au grand cœur pour la pire des nuits et des discussions.
En chemise de nuit, je me rinçai la bouche en pensant rageusement à ce qui allait bientôt se passer : Qu’est-ce qu’Ever et ses copines avaient bien pu inventer pour m’embêter cette fois-ci ? Mais quelle soirée pourrie ! Je n’en pouvais plus, entre ces idiotes et la mort de mon ami, j’allais bientôt faire une dépression.
Je tendis l’oreille avant de me reconcentrer sur mes cheveux bruns coupés courts. Aucun bruit ne venait de notre chambre. Je fronçai un sourcil avant d’aller voir. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant toutes les filles en train de dormir paisiblement ! Je m’approchai d’Ever qui avait dû s’étaler subitement en proie à une immense fatigue (très peu probable selon moi mais bon, continuons l’histoire…). Je la poussai d’une main, lui donnai une claque, rien ! Aucune réaction.
Quand une main plaqua ma bouche, je sursautai. Mais une voix familière me rassura : -Pas de panique, ce n’est que moi ! Je me détendis aussitôt pour regarder interrogativement Mathaël qui était rentré par la porte du couloir.
-Pourquoi es-tu ici ? Demandais-je. Il était habillé de sa veste noire et d’un jean simple et portait un sac à dos. Son visage était soucieux et crispé par l’empressement. Il me répondit vaguement : -Je t’expliquerai plus tard. Remplis un sac rapidement et habille-toi.
Cette réponse ne me suffit pas et je restai plantée devant lui : -Vas-tu m’expliquer ce qui se passe enfin ? Mathaël me regarda avec hésitation avant de me déballer directement : -On part retrouver Shaw ! Chapitre 3 :- Spoiler:
Chapitre 3 : Escapade dans la prairie… Je haïs les fleurs ! [Mathaël] Les filles… Je ne les comprendrais jamais… Elles sont obligées de prendre autant de temps pour faire un sac de voyage ? Le principal, c’est que maintenant on a pu rejoindre la route 6 menant à Safrania. Il y a des arbres, des fleurs, de l’herbe… De la nature quoi ! C’est pour les filles sensibles en fait, moi je suis un garçon qu’est-ce que je pourrais y comprendre ? Et puis je haïs les fleurs ! Je suis allergique au pollen, donc que les jeunes filles se gardent leurs bouquets à la noix !
Tss… Je me demande comment on va réussir à arriver jusqu’à la mer… Et surtout à l’endroit où on a fait la sortie et où Shaw a disparu… Va falloir acheter une carte, des vélos… Et franchement, je ne suis même pas sûr qu’on ait le budget pour se payer ça !
-Mathaël ? Tu es sûr qu’en allant à Safrania on peut aller vers la mer ? Parce que personnellement, cette ville se situe au beau milieu du continent. Je pense qu’on devrait aller à Carmin-sur-Mer. Me fit remarquer Kamie.
Elle était loin derrière moi. Des difficultés à suivre mon rythme de marche ? Ça se peut bien. Kamie. Cette fille… One ne dirait pas qu’elle en est une. Toujours habillée d’un pantalon et restant avec les garçons, on dirait plus un garçon qu’une fille de quinze ans dans la fleur de l’âge... Mais elle est sympa, et même si je ne le montre pas, je l’apprécie grandement. Ses questions sont lourdes parfois, mais aller à la ville de Carmin-sur-Mer, c’est carrément de la folie ! C’est là-bas que se trouve le poste de commissariat le plus proche… Autant dire que c’est plus que du suicide, de l’idiotie à l’état pur…
-J’en sais rien, répondis-je en soupirant, j’ai toujours eu un mauvais sens de l’orientation. On n’a qu’à aller acheter une carte là-bas ? Mais hors de question de se diriger à Carmin-sur-Mer ! On risque de repasser devant l’orphelinat et si ça se trouve, ils ont déjà prévenu la police !
En fait, j’en étais même sûr. Ils ont dû se réveiller il y a une heure ou deux. Ce n’est pas par hasard qu’ils dormaient tous. C’est moi qui avais apporté les repas. J’ai juste rajouté un « petit » truc. Avec un peu de somnifère dans les plats des autres pensionnaires et de Bonne Mère, je les avais envoyés au pays des rêves !
Je quittais mes cogitations pour remarquer quelque chose d’étrange. Un bourdonnement remplissait entièrement la clairière. Je cherchais à trouver d’où cela venait quand Kamie poussa un cri de frayeur : -Regarde ! C’est un Pokémon Insecte !
Je me retournai pour voir un Insecateur sauvage s’élancer vers nous. Ses lames étaient déployées, prêtes à tout trancher sous son passage. Je pâlis en comprenant ce qu’il voulait faire. Kamie s’était écarté de moi et comptait grimper à un arbre. -Reviens vers moi ! Il cherche à nous séparer ! Lui criai-je tandis que je ramassai une branche d’arbre.
Mais elle ne m’entendit pas et continua à monter jusqu’au sommet de l’arbre. Le Pokémon se mit entre moi et elle et je dû m’arrêter pour observer son comportement. L’insecte vert avait rentré ses lames et s’était mis en position défensive. Que cherchait-il à protéger ? Un vieux souvenir de cours sur les Pokémons me revint en mémoire : « Un Pokémon qui se défend, protège quelque chose, un objet, un œuf ou de la nourriture… » Mes yeux longèrent le bas de l’arbre. Sous le tronc, il y a avait quelque chose de doré et de liquide ainsi que des petites noix. Cela me frappa tout de suite et je décidai de prévenir mon amie.
-Kamie ! Tu es sur son territoire ! Il y a du miel sous les racines, ce sont ses réserves de nourriture ! Dis-je en me préparant à forcer le passage.
Je raffermis ma prise sur la branche et commença à courir vers le Pokémon sauvage qui avait redéployé ses cisailles à mon mouvement. C’était à la vie ou à la mort. Ni moi, ni Kamie ne possédions de Pokémon. Je n’avais que pour seule arme un bout de bois et nous éloigner de l’Insecateur était primordial pour que nous puissions continuer notre chemin et retrouver Shaw.
Je me rapprochais de plus en plus. Mon cœur semblait battre le tempo de mes pas et l’adrénaline avait rempli tout mon corps. Je n’avais plus qu’un but. Passer cette barrière qu’était ce Pokémon.
Ce fut le choc. L’Insecateur me taillada un flanc et je lui envoyai ma branche dans la figure. Il valsa un peu plus loin, étourdi mais pas pour très longtemps. Grimaçant de douleur, je boitais jusqu’à l’arbre où Kamie avait profité de la diversion pour descendre. Je m’appuyais sur l’épaule qu’elle m’avait présentée et nous commençâmes à sortir de la clairière pour éviter le courroux de l’insecte vert.
Nous allions beaucoup trop lentement. La seule chose dont je me souvins avant que Kamie n’hurle et me transperce les tympans, c’est l’image d’un Pokémon furieux tailladant à tout va les hautes herbes. Ce fut le noir complet tandis qu’une voix m’appelait : « Mathaël… Reprends-toi Mathaël ! » Chapitre 4 :- Spoiler:
Chapitre 4 : Seul sur un paradis… [Shaw]
J’avais si froid et si chaud en même temps… Mes jambes me lançaient terriblement et j’avais l’impression que ma tête allait exploser. Je ne sens plus du tout mon corps. Comme si… Comme si mon âme en était sortie…Je… Je ne veux pas mourir ! J’ai tant de choses à faire, tant à découvrir ! Pourquoi mon Dieu ne m’en a pas laissé le temps ?
Le ciel est si clair, si bleu… Où suis-je donc tombé ? Ça ne ressemble pas au climat qu’on voit vers l’orphelinat ou à Kanto… Je tente un mouvement de mon bras gauche. Miracle, je peux bouger même si je me sens bizarre. Je me relève difficilement pour regarder le paysage. Une plage de sable, une eau bleue et claire comme du crystal, des palmiers, une forêt aux fleurs de toutes couleurs… Est-ce un rêve ? Si seulement c’en était un car mon corps n’est plus que souffrance et douleur. Mes jambes vacillent, faiblissent sous mon poids et cette fatalité qui se dresse devant moi inexorablement.
Je suis vivant. Vivant mais seul. Seul mais perdu. Perdu sur une île déserte, inconnue aux yeux du monde. Si seulement, si seulement… Ces mots résonnent en moi comme une chanson accablante. Les vagues s’étalent doucement à mes pieds et les coquillages qui s’emmêlent aux algues vertes. Plusieurs récifs entourent l’île, coupants comme une griffe et tranchants comme un couteau. C’est un paradis infernal.
Qui peut survivre comme je le suis ? Mes vêtements sont en lambeaux, mon corps est gelé jusqu’à la moelle et je suis trempé comme si j’étais passé à la douche froide. Mes mains sont coupées, blessées je ne sais comment et tout mon dos me fait souffrir. Mes yeux restent ouverts avec difficulté, je dois me forcer pour rester éveillé et ne pas retomber dans un malaise. Et ce soleil qui brille trop fort, alors que je ne suis plus qu’un être à moitié détruit par une chute en mer.
Je fais un pas, puis un autre et encore un, mais c’est comme si j’escaladais une montagne par une température inférieure à zéro degrés. Insurmontable. C’est le mot pour décrire ce que je pense en clair. Je suis trop épuisé, trop fatigué pour continuer quoi que ce soit. Je vis mais pourquoi vivre si l’on sait que notre mort nous a déjà attrapés ? La seule chose qui règle cela pour éviter une torture trop longue c’est de mourir tout de suite. Avec difficulté, je continue cette marche lassante. Du sable à perte de vue et l’océan infini, bleu ou gris à ses humeurs et cruel lorsqu’il condamne un être à une solitude horrible. Ce qu’il me fait subir aujourd’hui.
Et puis j’ai finalement trouvé ce que je cherchais. Une falaise. Une belle falaise. En surplomb de la mer en plus. Je m’approche du bord en inspirant profondément. Je commence par avancer un pied dans le vide. L’hésitation s’insinue dans mon esprit. Et mes proches ? Pas ma famille, mes amis : Kamie et Mathaël. A l’heure qu’il est, ils doivent penser que je suis noyé et que mon corps est perdu au fond de cette immensité d’eau. Et je recommence avec mes « Si seulement… »… Si seulement je pouvais juste les prévenir que je vais bien. Juste une phrase que je pourrais leur dire : « Je suis vivant ».
Le plus choquant mais le plus merveilleux pour moi serait de trouver une cabine téléphonique sur cette île... C’est bon, je rigolais ! Aucun risque que je puisse appeler. J’ai même pas de sous pour payer la communication… J’inspirai à nouveau, vidant ma tête de toute pensée contradictoire à ce que je m’apprêtais à faire et sautais dans le vide. J’avais l’impression de flotter ou même de voler pendant quelques secondes jusqu’à ce que je percute la surface de l’eau.
L’eau est tellement claire que l’on peut voir les Pokémons marins. Un Tentacool qui passe par là et un… Un… Euh… Truc ? Je crois pouvoir le définir comme un P.N.N.I. Pokémon Nageant Non Identifié. Une tortue bleue pour être plus précis avec une carapace grise-noire. Avec un air méchant. Mais alors pas fait pour rassurer quelqu’un. Et ce Pokémon se dirigeait droit sur moi. Lorsqu’il ouvrit les mâchoires dans l’espoir de me croquer j’évitais d’un coup de jambes son attaque. J’entendis un claquement tout près de moi. Pfiou ! Ce n’était pas passé loin. Je préférais encore mourir de faim que me faire manger par une tortue cannibale !
Je commençais à nager pour remonter à la surface, très déçu par mon idée de me suicider en sautant d’une falaise pour me noyer. Malheureusement pour moi, il n’y a pas que des Pokémons normalement herbivores qui se nourrissent de viande. Il y a aussi des Sharpedos. Et là quand je parle de boucherie, ce n’est pas pour exagérer. Ces requins sont énormes et capables de vous déchiqueter une épaule en deux secondes. L’un d’eux m’avait repéré après mon mouvement d’esquive de la tortue. Je laissais quelques bulles s’échapper de ma bouche en signe d’exaspération. Ce n’est pas bientôt fini, oui ? Je veux mourir tranquillement pas me faire massacrer par des carnivores ! Allez voir ailleurs si j’y suis !
Mais c’était déjà trop tard, le Pokémon carnassier nageait déjà vers moi comme une torpille téléguidée. Je mis mes bras devant ma tête pour me protéger. Pure folie me diriez-vous, mais c’est juste un réflexe de survie. Une ombre blanche passa devant moi. Intrigué, je regardais ce qui se passait. Cela me surprit au plus haut point. Un Lamantine venait d’apparaître de nulle-part pour me protéger. Il donna un coup de queue au requin avant de lancer une puissante attaque Onde Boréale. Le rayon aux milles couleurs frappa le Sharpedo qui disparut sans demander son reste. Le Pokémon tournoya autour de moi avec grâce. Il me regardait le plus naturellement du monde tandis que moi je me demandais ce qu’il faisait ici. Normalement on ne trouve ce type de Pokémon que dans des mers glacés et froides. Peut-être que celui-ci a décidé de se payer des vacances aux tropiques ce qui est peu probable. Enfin bon, je n’ai pas à m’en faire pour ça. De nombreuses questions émergeaient dans ma tête tandis que le Pokémon eau continuait toujours à nage comme si de rien n’était.
Pourquoi m’avait-il sauvé de l’attaque du Sharpedo ? Je ne le saurais peut-être jamais. Je fus surpris par ce qu’il fit ensuite. Il me poussa par en-dessous, me faisant évacuer tout l’air qui me restait dans mes poumons et commença à remonter vers la surface pour je ne sais quelle raison.
J’aspirais un maximum d’oxygène quand ma tête sortit à l’air libre. Puis je sortis de l’eau pour m’affaler sur la plage de sable où je m’étais réveillé. En haletant, je demandais au Lamantine, même si je sais qu’un Pokémon ça ne parle pas : -Qu’est-ce que tu me veux au juste ?
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